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sur 528 notes
Blue van Meer, vit en parfaite osmose avec son universitaire de père, le duo père-fille se trimballant d'universités en universités dans tout le pays, enrichissant leur bougeotte par une soif de culture boulimique. Mais un jour Hannah Schneider, un professeur de Blue, vient s'immiscer dans cette relation privilégiée. Ajoutez- y un évènement dramatique et zou la Marisha est lancée.
Et il faut bien avouer qu'avec ce premier roman la jeune américaine frappe un grand coup. Je ne sais pas d'ailleurs par ou commencer tant le livre accumule les plaisirs. Bien évidemment dans la narration tout d'abord, maitrisée de bout en bout, avec une impressionnante liste de références culturelles qui pourraient alourdir le rythme mais bien au contraire l'enrichit constamment. Dans l'empathie pour ces personnages : Blue jeune adolescente assoiffée de savoir mais aussi prête à s'émanciper, ce père extravagant et excentrique, Hannah Schneider ... Dans la réussite totale de mélanger plusieurs genres. Dans l'humour et la légèreté bien présente tout au long du roman. Dans le bonheur infini pour le lecteur de plonger dans un roman dont on sait qu'il tiendra ces promesses.
Ne vous laissez pas impressionner par ce gros pavé, vous ne regretterez pas de découvrir la talentueuse Marisha Pessl et sa « Physique des catastrophes ».

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Démoniaque Marisha Pessl! Son premier roman, La physique des catastrophes, est un chef d'oeuvre de maîtrise narrative. Elle embarque son lecteur sur les routes américaines dans une Volvo bleue en compagnie de Bleue van Meer et de son universitaire de père Garreth. L'adolescente surdouée et fine observatrice raconte les pérégrinations d'une université à l'autre, les joutes livresques, les débats - souvent unilatéraux certes - sur la révolte, les révolutions, l'état lamentable par trop d'immobilisme et d'individualisme de la société américaine contemporaine, etc.
Parvenus à Stockton, Caroline du Nord, ils s'installent pour permettre à Bleue d'intégrer la classe de terminale dans un prestigieux lycée privé St-Gallway.

Ce qui pourrait n'être qu'une énième chronique d'une vie lycéenne prend à chaque page plus d'étoffe avec notamment l'apparition dans l'existence de Bleue d'Hannah Schneider, professeur de cinéma et envoûtante créature nimbée de charme et de mystère. Celle-ci réunit autour d'elle chaque dimanche un cénacle de cinq lycéens auxquels vient s'ajouter Bleue. L'adolescente fait un peu tache sur le lot, au départ, avec ses connaissances livresques absolument gargantuesques, son raisonnement et son acuité très (trop?) développés et son parcours hors norme à sillonner les routes, déménager trois fois par an. Sans compter la mort de sa mère dans un accident lorsqu'elle avait cinq ans.

Petit à petit, Marisha Pessl nous conduit dans un récit qui réserve moult surprises. La fascination de Bleue pour Hannah transparaît à chaque page mais ne l'empêche pas de rester observatrice. Bleue est un personnage formidable. J'ai adoré son esprit, sa vivacité, ses comparaisons souvent déroutantes (avec références du Livre ou du film, bien sûr! de la méthode, diantre!).
J'ai ressenti dans ce roman la même sensation de me faire manipuler que dans Intérieur nuit. L'auteure nous conduit par le bout du nez entre chausse-trapes et changements d'ambiance, mystères et mensonges, ...

Le portrait que trace Miss Pessl de l'Amérique et de sa jeunesse, individualiste et consumériste, est acide et grinçant. le récit de Bleue est émaillé d'ironie. L'écriture, le rythme, l'intrigue, les personnages, tout est maîtrisé. C'est captivant, foisonnant et impossible à lâcher une fois entamé.
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7 bonnes raisons de lire ce roman :
1) C'était un des romans les plus originaux, dans le fond comme dans la forme, de la rentrée 2007.
2) Parce que ce livre marque la naissance d'une romancière avec laquelle il faudra compter dans les années à venir : c'est une nouvelle voix de la littérature américaine.
3) Parce que c'est un roman très dense qui renferme un vrai propos critique sur la société américaine contemporaine et sur les limites de l'engagement politique.
4) Parce qu'on s'amuse autant à le lire que Marisha Pessl a dû s'amuser à l'écrire.
5) Parce que Bleue est un personnage attachant dont on voudrait connaître le suite de l'histoire.
6) Parce que c'est un roman qui brasse tout un pan de la culture populaire américaine et la grande culture classique légitime : il n'est pas si fréquent de trouver dans un même roman des références à Madonna, Tim Burton et Dante.
7) Parce que c'est un roman total : à la fois roman policier, roman initiatique, campus novel, etc.
Avec tout ça, si vous n'avez pas envie de le lire, je renonce (d'autant qu'il est disponible en poche et que vous les trouverez dans toutes les bonnes bibliothèques municipales près de chez vous).
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Comparaisons loufoques à gogo (un exemple parmi mille : "Toutes les têtes étaient tournées vers moi comme une troupe de Turcs seldjoukides qui ont repéré un chrétien solitaire ayant pris un raccourci par leur camp pour atteindre Jérusalem.", références éclectiques à tout type d'oeuvres littéraires, universitaires, philosophiques, pratiques ou cinématographiques (telles que : "Il suffit de consulter l'édition 2002 de Statistiques et comparaisons parlantes entre les époques, chapitre « Deuil » de R. Stanbury. On y apprend que se sentir brisé, misérable, triste et désespéré n'est plus à la mode...", citations innombrables de son admirable père et brillant universitaire Gareth van Meer ("Bien entendu, papa mettait un point d'honneur à lutter contre cette « anesthésie culturelle », ce « repassage des sentiments humains qui ne laisse qu'une surface lisse, sans le moindre faux pli »"), ces trois éléments constituent les modes d'expression privilégiés de Bleue van Meer, agée de 16 ans, dans le récit qu'elle fait de ses aventures lors de sa dernière année de lycée au St Gallway School de Stockton (Caroline du Nord) et on peut dire qu'elle en use sans compter.

Ce copieux roman de plus de 800 pages (dans l'édition Folio) se situe à la croisée du roman universitaire (campus novel) et du roman d'enquête et, par l'accumulation volontairement exagérée de références, on peut y voir aussi quelque lointaine parenté avec les romans oulipiens tels que "La vie mode d'emploi" de Georges Pérec. Est-ce que la forme n'accapare pas tout l'espace de ce livre, le laissant sans profondeur, comme s'il s'agissait de concourir pour le Guinness Book dans la catégorie du roman comportant le plus de références à d'autres ouvrages ? Les dernières pages du livre, avec leur côté potache, viennent renforcer ce sentiment qui m'a, je l'avoue, habité pendant une bonne moitié de ma lecture. Mais au final, même si La physique des catastrophes reste pour moi avant tout un roman de divertissement, je trouve que c'est un divertissement de qualité et que le soin que met Marisha Pessl à peindre – et à grimer ! – ses personnages est assez remarquable. Je me plais à penser que le personnage du professeur Hannah Schneider, mais aussi le passé africain du papa de Bleue, constituent une sorte d'hommage à Hannah Musgrave, le personnage central d'American Darling de Russel Banks, au passé très mouvementé .

Laissez-vous donc porter par les obsessions de Bleue, vous ne le regretterez pas et vous en garderez peut-être un peu de "Bleue" à l'âme...
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Special Topics in Calamity Physics
Traduction : Laetitia Devaux

Je viens de sortir de ce livre, absolument bluffée par la maîtrise avec laquelle son auteur parvient à mener le lecteur jusqu'au bout de l'intrigue sans qu'il soupçonne la fin qu'elle lui a concoctée.

Pourtant, j'avais eu quelques difficultés à m'habituer au style de Marisha Pessl. Toutes ces références, à des films, à des livres, à des articles d'encyclopédie, etc ... m'ont, au début, plutôt agacée. Puis j'ai adopté le point de vue donné par le titre original de cette "Physique des Catastrophes" :

1) après tout, il s'agit d'un dossier dont le thème central est axé sur un universitaire veuf, ayant tenté d'inculquer un maximum d'érudition à sa fille unique et l'ayant gavée pour ce faire dès l'enfance d'un nombre ahurissant de lectures au-dessus de son âge.

2) En outre, toute l'action se situe sur des campus - qu'il s'agisse de l'action passée, à l'Age d'Or de l'activisme gauchiste aux USA, ou de l'action présente, puisque Blue, la narratrice, entame son année de Terminale avant de postuler avec succès à Harvard.

3) Enfin, élève exemplaire et tête de classe, il est clair que, pour mettre à plat les mystères qui l'accablent en cette année décisive, Blue ne saurait concevoir une autre façon de procéder : rédiger un récit solidement étayé, littéralement hanté par l'esprit de son père (cet amour, cette manie des citations, c'est Gareth van Meer plus que sa fille) et qui analyse point par point les différentes étapes d'un parcours qui, on s'en rend compte à la toute fin du livre, a commencé bien avant la naissance de la jeune fille.

Si l'on conserve tout cela à l'esprit, les citations finissent par ne plus causer problème, surtout que Marisha Pessl s'est amusée à en imaginer de fausses ainsi que des auteurs tout à fait fantaisistes - mais très pontifiants. Un reproche que je maintiendrai, par contre - mais il est léger - c'est que l'on a parfois l'impression d'une violence faite au style pour le rendre brillant à chaque mot. C'est oublier qu'Oscar Wilde lui-même s'autorisait des moments de répit qui ne font que souligner le naturel de ses mots d'esprit. Il y a donc, çà et là, des images un peu forcées, qui se promènent sur le fil de rasoir et que le lecteur verrait sombrer dans le néant sans en éprouver la moindre peine. Mais, d'un autre côté, ce style ressemble tellement à celui que Gareth van Meer aurait souhaité voir sa fille adopter ...

Venons-en maintenant à l'intrigue. Les premiers chapitres sont évidemment des chapitres d'exposition, il faut donc patienter un peu avant de se retrouver au coeur de l'histoire. Mais on ne regrette pas d'avoir eu cette patience.

Gareth van Meer, veuf (depuis 1992, la date a son importance) et ayant la charge de sa fille unique, Blue, avec laquelle il vit une relation quasi fusionnelle (sur le plan intellectuel seulement, il n'y a ici aucun parfum d'inceste, peut-être un complexe d'Electre de la part de Blue mais typique de son âge, 17 ans, et de son statut d'enfant sans mère), décide de planter leur tente dans la petite ville de Stockton pour la dernière année de collège de sa fille.

Bien qu'habituée à changer de ville à chaque rentrée scolaire, Blue a toujours autant de mal à se faire des amis. Mais cette fois-ci, le professeur en art cinématographique de son collège, Hannah Schneider, lui favorise la chose en conseillant à quelques uns de ses élèves préférés, qu'elle reçoit régulièrement à sa table chaque dimanche, de nouer connaissance avec Blue.

D'abord réticents, les membres du petit cercle d'Hannah, que le reste du collège surnomme "le Sang Bleu", intègrent Blue parmi eux. Pour faire passer la pilule à Gareth, qui n'apprécie pas les teenagers dont le niveau intellectuel semble inférieur à celui de sa fille, Blue lui raconte qu'ils l'ont en fait invitée à participer à un groupe de travail sur l'"Ulysse" de Joyce.

En réalité, ils s'amusent comme on peut le faire à cet âge-là, surtout que leurs parents ont les moyens. Un soir, mécontents de constater que Hannah ne les a pas conviés à une fête "entre adultes" qu'elle a organisée chez elle, les adolescents se faufilent chez leur professeur bien-aimée et un fâcheux incident se produit : l'un des invités est retrouvé mort dans la piscine ...

Peu à peu, Blue, qui réfléchit beaucoup (trop), sera amenée à se poser des questions non seulement sur cette mort mais aussi sur son père, qu'elle a cru apercevoir à la soirée, puis sur Hannah Schneider.

Quand elle obtiendra les réponses, elle sera passée de l'autre côté : elle sera devenue adulte.

Un roman riche, foisonnant, superbement maîtrisé, que je vous conseille de lire avec le plus grand soin. Car finalement, toutes ces citations ne seraient-elles pas là dans le but de détourner l'attention du lecteur agacé de ce qui, dans le texte, est réllement important ? Réfléchissez-y et bonne lecture. ;o)
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Bleue van Meer vit avec son père Gareth, professeur en sciences politiques, une vie itinérante, érudite et hautement cultivée depuis que sa mère a trouvé la mort dans un accident de voiture lorsqu'elle avait cinq ans.
Mais pour sa dernière année de lycée, ils décident de poser leurs valises pour un an à Stockton, Caroline du Nord. C'est dans cette ville de 53400 habitants, perdu dans les Appalaches que Bleue va faire la connaissance de Hannah Schneider, un professeur fascinant et mystérieux, qui l'introduit dans son cercle d'étudiants. Surnommés le Sang Bleu, Bleue et ses cinq compères naviguent entre les cours, les dîners du dimanche chez Hannah, ses longs discours et les joies et plaisirs de l‘adolescence. Tout en cherchant également à percer le mystère qui entoure la vie, le passé et les activités de Hannah.
Mais au cours d'un week-end de camping organisé par celle-ci, Bleue la découvre pendue à un arbre… et elle ne veut pas admettre, malgré ce que dit la police, que cela puisse être un suicide.
Lire « La physique des catastrophes », c'est comme monter dans Space Mountains, sauf que le décor serait issu de l'Encyclopédie Universalis ! Ca va à 300 km/h, ça secoue la tête d'intelligence tous les paragraphes et l'on est grisé par les trouvailles de narration et de style. Un véritable page-turner, tant sur la forme que sur le fond, car on ne peut s'empêcher de s'attacher à Bleue, jeune fille de génie au QI de 175, mais complètement immature en ce qui concerne les rapports humains, surtout ceux avec d'autres ados.
Superbe livre d'initiation, « La physique des catastrophes » aborde avec sensibilité tous les thèmes chers aux adolescents : la quête de liberté et d'indépendance, la confiance en soi, les relations avec l'autorité parentale, le sexe, le mensonge… et la nécessité de se rebeller.
Un très beau roman, qui n'est pas sans rappeler « Le maître des illusions » de Donna Tartt.
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Je l'avais acheté suite à une critique unanime d'une émission radiophonique qui n'existe malheureusement plus, Jeux d'épreuve, et j'en avais été ravi.
C'est le genre de livre où de temps en temps je ne peux m'empêcher d'admirer la mécanique intellectuelle de l'auteur.
Le plaisir de lecture ressenti est alors plus complet que l'absorption que procure un "page turner", qui ne joue que sur la tension.
Pessl a un talent singulier réjouissant.
Enfin, et surtout, je conseillerais de lire la critique de MarianneDesroziers qui énoncent 7 raisons de lire ce livre: c'est clair et net.
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Retour de lecture sur "La physique des catastrophes, un premier roman très réussi de Marisha Pessl, écrit à 26 ans et publié aux États-Unis en 2006. Ce roman imposant, de huit cent pages est à la fois un roman d'apprentissage, un roman de campus et un thriller, il est superbement bien construit et comprend une multitude de références littéraires. L'histoire est relatée par Bleue, la narratrice, étudiante à Harvard, douée et particulièrement cultivée. Elle raconte sa dernière année de lycée, l'année de ses 16 ans, qu'elle a passée en Caroline du Nord suite à l'acceptation par son père d'un poste d'enseignant à l'université. Cette année devait être une année calme pour préparer son admission à Harvard. Bleue ayant perdu sa mère très tôt, à 5 ans, elle a été ballottée toute son enfance de ville en ville, par un père très charismatique, avec qui elle entretient une relation très fusionnelle, mais qui n'a jamais su se fixer quelque-part. Lors de cette année scolaire tout démarre plutôt bien, elle est acceptée dans le groupe le plus populaire du lycée et se lie d'amitié avec une professeur d'histoire du cinéma, Hannah Schneider, à la personnalité atypique, et qui est très bienveillante avec elle. Jusqu'au jour où tout bascule avec un suicide qui pourrait être un meurtre, on passe alors du roman de campus, au thriller, et tout ce qu'on nous a patiemment expliqué est remis en cause. La construction du roman est particulièrement bien travaillée même si l'histoire ne démarre vraiment qu'après le premier quart, ce qui est relativement long, vu la taille du roman. L'auteure prend tout son temps pour placer le décor, expliquer le contexte, mais ensuite, sans vraiment changer de rythme, l'intérêt et la tension montent très progressivement, pour finalement rendre cette lecture addictive. le roman est, de prime abord, assez déroutant. On est un peu déstabilisé par des références continuelles à des livres, qui donnent, dans un premier temps, à cette lecture un côté très prétentieux. On finit néanmoins par s'y habituer, l'auteure semblant totalement assumer sa grande culture, pour finalement n'en retenir qu'un très bel hommage à la littérature, avec cette impression de toujours baigner au milieu d'une multitude de livres. Cette impression est accentuée par le fait que les 38 chapitres du livre ont tous pour titre un roman célèbre. L'écriture, tout en étant très belle et riche, montre une parfaite maîtrise de l'ironie et du cynisme, avec une critique très subtile de la société américaine et de son consumérisme. L'histoire est particulièrement bien construite, totalement délirante certes, mais elle tient globalement la route et nous avons là quelque chose de relativement crédible. C'est un très beau roman d'apprentissage, de passage à la vie d'adulte, avec cet aspect très perturbant qu'à travers un nouveau regard plus mature, nos proches, qu'on pensait connaître par coeur, ne sont peut être pas tels que nous les avons toujours vus. C'est au final un roman souvent jubilatoire, une très belle réussite pour Marisha Pessl qui semble démontrer, qu'à l'instar de son héroïne, elle est quelqu'un de particulièrement doué.

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"Mais le plus incroyable chez le poisson rouge, c'est sa mémoire. On le plaint de n'avoir qu'une mémoire de trois secondes, d'être à ce point dépendant du présent – or c'est, au contraire, un don. Car il est libre. Il ne souffre ni de ses faux pas, ni de ses erreurs, ni d'une enfance perturbée. Il n'a pas de démons intérieurs. Son placard ne contient pas le moindre squelette. Et je vous le demande, quoi de plus drôle que de découvrir le monde trente mille fois par jour ? Comme c'est bon d'ignorer qu'on n'a pas vécu son âge d'or il y a quarante ans, quand on avait encore tous ses cheveux, mais il y a seulement trois secondes, si bien que, en fait, cet âge d'or n'a pas de fin."
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Nous nous sommes rencontrés, Marisha Pessl et moi, par hasard au salon du livre de Nice, il y a peu. Pour être honnête, je ne l'ai pas abordée en chair et en os, mais en papier et en encre, à travers le clin d'oeil que m'a fait sans vergogne un titre mystérieux et attirant plaqué sur la si classique couverture Gallimard. de quoi, ai-je pensé, "La physique des catastrophes" est-elle le nom ?
5 euros plus tard (le bouquin était soldé), je m'appropriai l'OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) dont j'appris qu'il était le premier roman d'une écrivaine américaine trentenaire à la sortie du livre en 2007. Et bien, jamais 5 euros n'ont été aussi bien utilisés. Quel plaisir !
Sa virtuosité, ses multiples références (fussent-elles, pour certaines, inventées), son humour, ses facéties font de
ce puzzle littéraire un régal de lecture. Ajoutez-y la profondeur de personnages creusés jusqu'au tréfonds de leur être (au premier rang desquels Bleue, cet ado surdouée "portée sur la bibliographie) et un goût prononcé pour le contre-pied au sein d'une intrigue... intrigante à souhait et vous obtenez un des romans les plus emblématiques de ce XXIe siècle en gestation.
Bleue, alors toute petite, a perdu sa mère dans un tragique accident de voiture qui ressemble fort à un suicide. Depuis, elle accompagne son père Gareth, un universitaire qui pratique le nomadisme professoral, passant d'une université à l'autre où il enseigne les conflits internationaux. Mais pas plus de quelques semaines, au mieux un trimestre à chaque endroit. Ainsi, de Lamego-Ohio à Stockton-Caroline du nord où enfin le couple fusionnel père-fille pose ses valises pour une période plus longue, ce ne sont pas moins de 39 villes dans 33 états différents que les van Meer parcourent en une douzaine d'année.
Le temps pour la petite fille de démontrer dans chacune des écoles qui l'ont accueillie une intelligence et une capacité de travail hors de commun et pour son père de collectionner les "sauterelles" pour des amours sans lendemain : "Papa attrapait les femmes comme certains pantalons de laine attrapent les peluches", souligne Bleue avec sa verve réaliste. Jusqu'à l'arrivée à Stockton où le père promet de se poser une année entière pour stabiliser sa fille avant son entrée à Harvard, objectif final de sa scolarité. En fait de stabilisation, la période va se révéler riche en événements, en surprises, en drames, en rencontres. Apparaissent ainsi Hannah, une prof de cinéma qui a coagulé autour d'elles un groupe de lycéens atypiques qui se font appelés "le Sang bleu" et se veulent une sorte d'aristocratie déjantée du lycée.
Point n'est besoin d'aller plus loin dans l'évocation des péripéties de ce roman inclassable. le risque serait trop grand d'en fausser la perspective. Empruntons seulement à Bleue qui, à propos d'un livre, donne cet éclairage qui colle ma foi assez bien avec "la physique des catastrophes" : "Ces histoires se comportent comme des chauve-souris, elles s'envolent à la moindre sollicitation pour nous tournoyer autour de la tête, et on a beau savoir qu'elles ne nous toucheront pas, que notre destin n'a rien à voir avec ces vies-là, on éprouve toujours un mélange de peur et de fascination."
Sachez en outre que chaque chapitre emprunte le nom d'une oeuvre littéraire d'Othello au Meilleur des mondes en passant par Madame Bovary et bien d'autres, et vous aurez compris que Marisha Pessl est un puits de connaissances qu'elle assaisonne avec une bonne dose de malice et mélange le tout à l'aide d'un style étourdissant, virevoltant, qui fait du plat proposé un délice qu'on déguste avec gourmandise.
Sur le thème "les amitiés contrariés au sein du lycée" ou "les ados aux prises avec le monde réel", Marisha Pessl s'installe avec brio aux côtés de @Chad Harbach ("L'art du jeu") et de @Benjamin Wood ("le complexe d'Eden Bellwether"). Trois écrivains de la meilleure eau, celle qui décrypte le monde contemporain, ses excès, ses contradictions et, sans juger, nous laissent trouver nos propres clés pour le mieux comprendre.
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Chers lecteurs, chères lectrices, bonjour à vous .
Bienvenue pour une nouvelle chronique.
Votre serviteur va encore se faire des amis en abordant ce texte .
Par le plus grand des hasards, ce livre a atterri dans les mains du lecteur qu'est votre serviteur ...
Le hasard a mal fâit les choses ...
Ce livre, la prèsence de ce livre, on ne peut l'expliquer que par la vague de romans prenant pour personnages principaux des adolescents, dans un campus aux USA...
L'on ne peut d'ailleurs que trouver des ressemblances entre "Le maitre des illusions " et cet opus, sur de nombreux aspects ...
Pas les meilleurs hèlas...
Cette vague littéraire presente comme point commun entre les differents romans qui la compose, un style médiocre, limite insultant pour l'intelligence du lecteur ...
Cet opus ne fâit hèlas pas exception...
Ayant lu les chroniques enthousiastes sur cet opus, votre serviteur s'attendait à un opus de qualite, avec de la profondeur, de l'intelligence , des thématiques importantes traitées avec le serieux nécessaire...
La douche n'en est que plus glacée ...
Le style est tout simplement minable, au mièux c'est digne d'un romàn "Young adult" , au pire c'est du niveau d'un téléfilm TF1 ....
Il n'y a ici àucune recherche lexicale, on se surprend même à survolé des pages, tellement le propos est misérable ....
Il n'y a ici rien de littéraire, àucune patte d'auteur, c'est un "truc" que l'on devine écris par une "romancière " à peine sortie de l'adolescence, qui a pondue un texte, texte qui par un miracle incompréhensible, a convaincu un editeur aux USA, quand à Gallimard qui se retrouve avec un truc aussi nul sur le plan du style, sur le plan de l'histoire, c'est incompréhensible ...
On dis rarement que l'on perd du temps à lire un livre, pourtant votre serviteur a perdu le sien en lisant cette croûte, qui inexplicablement est perçue comme un chef d'oeuvre par nombre de personnes ....
Merci pour votre attention, et lisez des livres !!
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