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Critique de oblo


oblo
26 février 2018
On n'aurait pas idée de lire de bout en bout, ligne à ligne et mot à mot, un guide touristique. On y piocherait plutôt les renseignements voulus : histoire des monuments, horaires des visites, parcours suggérés. Pourtant, en suivant ce cicérone qu'est Fernando Pessoa, on se retrouve à lire, justement, un véritable guide touristique de bout en bout, ligne à ligne, mot à mot. de façon exhaustive y sont décrits les monuments, les rues, les musées, tout ce que le touriste doit voir selon le titre original - et en anglais - du récit.

Le lecteur qui a vu Lisbonne retrouvera certainement la ville qu'il a arpentée le nez en l'air. Celui qui ne l'a pas vue l'idéalisera probablement, car rien dans le récit de Pessoa ne vient diminuer la capitale portugaise. C'est à raison, évidemment, que l'auteur célèbre cette ville dont il fut privé lorsque, avec sa mère et son beau-père, il déménagea en Afrique du Sud. Il y a, derrière cette description aussi minutieuse que laborieuse (aucun horaire n'est oublié, ni aucun nom d'artistes, ni même aucune curiosité digne d'intérêt), l'expression d'un attachement de Pessoa à une ville longtemps associée au bonheur familial et originel, et celle d'une connaissance parfaite des secrets lisboètes.

Si Pessoa chante le génie portugais à travers les arts qui s'exposent dans la capitale : architecture, sculpture, peinture, céramique ..., il se fait surtout le guide discret qui, pourtant, imprègne toujours chaque rue de sa ville chérie. Encore aujourd'hui, à Lisbonne, Pessoa est partout: plaques commémoratives, portraits peints, souvenirs stylisés à son effigie. Pourtant, nous dit la postface, il n'est nulle part, tant les traces de l'homme sont fugaces. L'homme, en effet, avait symbolisé jusque dans son nom (Pessoa signifie personne, au sens d'être qui vit, en portugais) son individualité et son indifférenciation. C'est donc logiquement que cette ombre que l'on suit nous fascine et nous laisse, bien naturellement, admirer Lisbonne, le Tage et toutes les beautés que l'on pourra trouver.
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