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Critique de BackToBooks


Un très beau roman norvégien où la montagne, la rivière et les arbres s'expriment contrairement aux hommes qui y habitent !

Ce roman, qui est un récit raconté par son personnage principal, présente Trond à trois moments de sa vie, des moments importants semble-t-il puisqu'il les a choisis. Trond est maintenant âgé et se souvient de ses quinze ans, d'un été en particulier.
Dans la montagne norvégienne, un village isolé, en fait deux villages isolés, celui où Trond a maintenant décidé de se retirer et celui de son enfance avec son père. Quoique l'enfance avec son père est probablement un terme abusif, la mémoire étant parcellaire ne fournissant que des morceaux choisis, il n'est juste certain de parler du village, du chalet et de la rivière de l'été de ses quinze ans avec son père.
Les deux sont traversés par une rivière et l'image de l'un se superpose souvent à l'autre ou ce n'est que le jeu de sa mémoire.
L'un est traversé par une rivière qui s'éloigne jusqu'à passer la frontière de la Suède, s'ouvrant sur autre chose avec tant de possibles, l'autre a une rivière qui a l'air au contraire de retenir.
Pourtant, ne dit-on pas que la rivière de son enfance avait la particularité de passer par la Suède mais aussi par les aléas des dessins montagneux d'aussi ensuite revenir en Norvège ?
La montagne est riche, offre et donne, elle fournit aux hommes du travail et la rivière les outils. Mais est-il pensable qu'elle prenne aussi en retour ?

Ce roman finalement arrive à faire transparaitre grâce à son environnement la solitude et surtout l'immense difficulté à s'exprimer, à communiquer des hommes. Ces silences des hommes parmi les bruits de la montagne sont loin d'être sans impact.
En effet, ce court roman aborde, effleure ainsi tant de sujets en partant du travail de la mémoire de Trond, les relations père-fils, les non-dits ou pire, ce qui est tu, se construire sur des silences.
Tout cela finalement se met en place pour laisser entrevoir un passé déterministe de l'avenir, pas forcément de manière fataliste mais tout de même. Cet effet de dominos des évènements qui au fur et à mesure se dessine même si encore une fois, les questions non exprimées ou les émotions importantes cachées ne permettront pas de lever le mystère sur tout, juste entrapercevoir l'impact à nouveau de la libre interprétation sans réel support et de ce qu'est capable de faire la mémoire.
Ce roman ne laisse par pour autant totalement de côté les femmes, qui sont en fait centrales dans ce récit mais uniquement représentées par deux êtres fantomatiques, estompés sans réels contours mais uniquement envisagées par le regard des hommes.

Au regard de ce qui est présenté sur l'auteur, Per Petterson, il est impossible de ne pas envisager la part importante intime et autobiographique dans ce roman.

Pour conclure, avec ce premier roman intense, je comprends que le travail de l'auteur sur ces sujets doit surement se poursuivre dans ses prochains romans, et montrer le chemin à parcourir jusqu'à reconquérir les silences et les absences.
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