AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Calimero29


Ce roman est le deuxième de Laurence Peyrin que je lis après "Ma chérie"; j'avais beaucoup aimé, Gloria, ce beau personnage de femme dont le monde s'effondre brusquement, qui se bat pour devenir elle-même, faire ses choix librement.
A nouveau, l'auteure centre son roman sur une jeune femme, Madeline, 17 ans, quand commence l'histoire, appartenant à un milieu aisé. Nous sommes le soir du 31 décembre 1995 où, en une minute, sa vie, celle de ses parents, de sa soeur, d'un ami, Dylan va basculer, la minute où elle égorge Estrella, 17 ans, celle qu'elle considère comme son amie pour la vie.
Dans le second chapitre, nous sommes en juin 2016, et Madeline sort de prison après vingt ans d'incarcération, ayant refusé toute remise de peine, ayant passé un diplôme de littérature anglaise et un autre d'horticulture.
Les chapitres alternent ces deux périodes dans un mouvement incessant d'aller-retour liant la Madeline du passé et celle du présent nous permettant de faire doucement sa connaissance, par petites touches.
Nous ne saurons qu'à la toute fin ce qui a provoqué un tel déferlement de violence, ce qui maintient une sorte de suspens; mais ce n'est pas le plus important. Ce qui l'est, c'est l'évolution de Madeline au cours de ces vingt années, l'immense sentiment de culpabilité qu'elle ne peut canaliser qu'en effectuant la totalité de sa peine puis en se coupant de tout à sa sortie de prison. Un long cheminement, chaotique, douloureux qui lui permettra de tisser une vraie relation avec sa mère, d'accepter sa culpabilité et de trouver sa voie.
Comme dans "Ma chérie", de nombreux thèmes servent de toile de fond à ce roman : l'adolescence avec ses sentiments exacerbés, son besoin d'absolu, la prison avec ses règles implicites, sa violence, ses rites indispensables pour structurer le temps qui, sinon, s'écoule sans repère, l'élection de Donald Trump avec la sidération qui s'est emparée d'une partie des américains, les différences de classe encore fortement marquées.
Laurence Peyrin sait donner de l'humanité à ses personnages féminins; on sent une certaine tendresse affleurer derrière les portraits des co-détenues de Madeline, même pour celles ayant commis les pires méfaits, essayant de retrouver la femme derrière la meurtrière. Elle ne se laisse aller ni au pathos, ni au sensationnalisme ce qui nous permet de ressentir empathie et compassion.
Une belle lecture.
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}