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EAN : 9782702166208
432 pages
Calmann-Lévy (21/04/2021)
4.07/5   770 notes
Résumé :
Il a suffi d’une toute petite minute, et la vie de Madeline a basculé.

C’était une nuit de 1995, elle avait 17 ans et fêtait la nouvelle année. Que s’est-il passé dans cette salle de bains où elle s’était enfermée avec sa meilleure amie ? Vingt ans après, Madeline sort de prison. Personne n’a jamais su la vérité sur le drame de cette fameuse nuit. Elle a effectué sa peine jusqu’au dernier jour.

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Critiques, Analyses et Avis (165) Voir plus Ajouter une critique
4,07

sur 770 notes
Laurence Peyrin est une auteure que je suis depuis ses débuts, j'ai lu tous ses romans à une exception près. J'aime ses personnages féminins loin des stéréotypes, souvent résilients et combatifs. Ses trames se ressemblent : en général on a une fille issue d'un milieu plutôt aisé, ou du moins d'une famille aimante, la temporalité de l'histoire se situe sur plusieurs années, voire décennies, et un événement fait basculer la vie de l'héroïne, bien sûr de façon tragique. Présenté comme ça, ça n'a pas l'air très attractif ! Mais la romancière a l'art et la manière de rendre ses personnages attachants, et de les mettre dans des contextes difficiles, mais par là même intéressants. Ce qui donne des romans addictifs qu'on lit avec avidité, tant on a envie de savoir comment "elle" va s'en sortir.
Ici, on va suivre Madeline, 17 ans, qui vit avec ses parents et sa jeune soeur Sarah dans un quartier huppé de New York, et à qui un brillant avenir est promis. Mais cet avenir va se trouver radicalement compromis le soir du réveillon, le 31 décembre 1995. Madeline a rendez-vous avec sa meilleure amie, Estrella (dont le nom signifie "étoile") chez des copains dans le quartier de Manhattan, plus précisément sa partie la plus populaire : "Hells Kitchen". Pour concrétiser leur complicité, les deux jeunes filles vont d'abord se rendre chez un tatoueur où elles ont prévu de se faire tatouer une étoile sous le sein gauche. Madeline rêve d'un futur où elles partiraient ensemble toutes les deux en mission humanitaire, ou soigner les éléphants en Afrique... Mais pendant la soirée chez Dylan, alors que les deux copines sont ensemble à la salle de bains, en une toute petite minute le monde de Madeline va basculer.

Le récit se construit sur une alternance de chapitres entre le moment du drame en 1995, et la sortie de Madeline de prison en 2016, alors qu'elle est devenue une femme de 38 ans, et qu'elle a purgé les 20 ans de sa peine pour meurtre. Je préfère ne pas en dire trop, simplement imaginez comment on peut appréhender un monde qui ne ressemble plus du tout à celui qu'on a quitté adolescente, comment on a pu se construire sans avoir jamais vécu en tant que femme en-dehors des murs de sa geôle. A 38 ans, elle n'a jamais eu à gérer le quotidien, elle n'a jamais choisi avec qui partager un repas, une sortie, elle n'a jamais aimé, depuis Estrella. Pendant ses années en prison, elle a certes passé des diplômes, travaillé, et côtoyé des criminelles de tous acabits, mais elle n'a pas eu le loisir d'expérimenter la multitude de petites choses qui constitue le sel de la vie.

On n'apprendra que dans les dernières pages ce qui s'est réellement passé dans cette salle de bains. Mais tout au long du récit, on ressent la douleur de Madeline, sa volonté de payer jusqu'au bout sa « dette » envers Estrella. Elle n'est pas la seule à souffrir, ceux qui ne sont pas en prison ont vu leurs vies bien ébranlées aussi : ses parents, sa soeur, l'ami chez lequel se déroulait la soirée, Dylan qui viendra régulièrement au parloir, et évidemment la mère d'Estrella. L'auteure leur a laissé une place suffisamment importante pour qu'on éprouve de l'empathie envers eux, même si Madeline est évidemment le pivot de l'histoire. En prison elle est devenue « Mad » (soit « la folle ») pour ses co-détenues, alors même que j'ai trouvé qu'elle s'acclimatait presque trop vite à cet environnement aux antipodes de ce qu'elle avait connu jusque-là. Parmi les co-détenues en question, certaines ont commis les pires atrocités, mais cependant les conditions dans lesquelles elles sont emprisonnées ne m'ont pas parues spécialement dures.

J'ai préféré les chapitres qui relatent l'après-sortie de prison, quand la jeune femme reprend peu à peu pied dans la société, se frotte aux relations sociales si difficiles à appréhender quand on a vécu en vase clos pendant deux décennies. J'ai aimé la façon dont Laurence Peyrin nous fait ressentir combien chaque acte qui nous paraît anodin peut être compliqué dans ce contexte particulier. Et j'ai apprécié aussi la façon dont la vision que j'avais de la mère de Madeline s'est modifiée au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture.

Ce roman n'atteint pas pour moi le niveau de certains autres écrits de l'auteure, mais il ne m'a cependant pas déçue, et je suis bien déterminée à découvrir ses prochaines parutions !
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"Brille, brille petite étoile
Dans la nuit qui se dévoile
Tout là-haut au firmament
Tu scintilles comme un diamant
Brille, brille petite étoile
Veille sur ceux qui dorment en bas..."

Meline et Estrella sont deux adolescentes inséparables. Elles partagent tout et pour conserver à jamais le souvenir de leur amitié, elles décident ensemble de se faire tatouer un petit coeur avant la nouvelle année 1996. Pourtant, "il a suffi d'une toute petite minute" pour que les vies des deux jeunes filles basculent dans une salle de bain lors de la fête du nouvel an. Estrella est retrouvée morte dans les bras d'une Madeline en pleurs. En ôtant la vie d'Estrella, une part de
Madeline s'éteind au même moment.
Madeline reconnaîtra les faits qui lui seront repprochés mais sans pouvoir expliquer son geste. Pour ce crime, la jeune femme sera condamnée à une peine de 20 ans de prison. Lors de sa sortie en 2016, le sentiment de culpabilité est toujours présent. de plus, en ayant passé la grande majorité de sa vie derrière les barreaux Madeline va devoir réapprendre à vivre dans un monde qu'elle a quitté il y a temps d'années et qui a tellement changé...

Tout a long de notre lecture, plusieurs questions demeurent: Que s'est t-il donc passé ce fameux réveillon pour expliquer le geste de Madeline? Arrivera -t-elle à aller de l'avant tout en conciliant son passé? Est-ce que son étoile scintillera toujours à ses côtés malgré son geste impardonnable?

Dans ce dernier roman, Laurence Peyrin nous emporte dans un univers très différent de ce qu'on peut lui connaître et c'est un pari très réussi. Tout en gardant son style, l'auteur a su, avec une grande finesse user de sa plume pour nous offrir un ouvrage où l'émotion nous submerge tout au long du récit. On y découvre au travers du personnage de Madeline le portrait d'une jeune fille devenue femme en détention pour qui, même si le temps a passé, le poids des minutes et de la culpabilité restent toujours aussi longs et lourds à porter...

Est-il possible d'accepter le passé pour s'autoriser à avancer dans l'espoir d'un nouveau départ?
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31 Décembre 95 : Madeline, 17 ans, tue lors du réveillon Estrella sa meilleure amie. En une toute petite minute, sa vie bascule. Personne ne saura les raisons de ce geste.
Madeline, devenue Mad (la timbrée), va passer 20 ans en prison pour ce crime. Elle refuse toute idée de sortie anticipée : elle doit être punie. Après 20 ans, elle sortira : elle n'a rien vécu à part la prison, n'a pas connu l'amour, n'a pas eu d'enfant, n'a pas vu son père mourir. La réadaptation est difficile.
L'auteure a choisi d'alterner les chapitres qui retracent la vie de Mad en prison et ceux qui racontent les mois qui suivent la sortie, où Mad essaye de redevenir Madeline.
Ce procédé que j'aime bien d'habitude n'a pas fonctionné pour moi dans ce roman. Je n'arrivais pas à imaginer une Madeline de 38 ans dans les chapitres relatant sa vie après, ceci conforté par le fait qu'elle vit chez sa mère au début. Peut-être était ce but recherché par l'auteure pour monter que cette femme n'a pas vécu, mais cela m'a profondément gênée. Je ne voyais pas la différence entre l'adolescente et la femme.
Les chapitres qui m'ont le plus intéressée sont ceux de la reconstruction. En dehors des thèmes usuels de la difficulté à trouver un travail, à accorder sa confiance, à se sentir légitime pour voter, à aborder avec les autres les années passées en prison, j'ai aimé comment l'auteure nous fait partager les sentiments de cette femme qui commence à vivre une vie de femme à 38 ans.
J'ai aimé aussi certains des personnages secondaires, et parfois plus que l'héroïne. Notamment sa mère : cette femme, épouse d'un médecin réputé de Manhattan, voit sa vie basculer aussi suite au geste de sa fille. Mais ainsi qu'elle lui expliquera plus tard et contrairement aux reproches que sa fille s'adresse, cela lui aura paradoxalement permis de mener une vie plus riche, plus en accord avec ses dons.
Une lecture qui restera donc un peu décevante pour moi, par rapport aux autres romans de l'auteure. Cela reste cependant un très bon roman aux thèmes intéressants.
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Une minute pour faire basculer sa vie ! Madeline est une jeune fille de 17 ans vivant à Park avenue à New York , elle est issue d'une famille riche . le 31 décembre 1995 , elle égorge sa meilleure amie, dans la salle de bain, alors qu'elles se préparaient à fêter le nouvel an. Elle va écoper de vingt ans fermes .
Madeline ne veut pas de privilèges , elle a commis un meurtre et veut en payer le prix fort. Elle refuse la remise en liberté sous caution ,les réductions de peine pour bonne conduite.
le récit alterne entre les années de prison et la vie de Madeline en 2016 à sa sortie.
L'auteure nous dresse le portrait d'une jeune fille sensible , honnête,déterminée à payer sa dette à la société . Elle va faire des études de littérature et d'horticulture en prison et obtenir des diplômes pendant sa détention .
Incarcérée à dix sept ans , elle sort vingt ans plus tard ,sans avoir rien connu ,ni rien vécu de sa vie de femme ,les sentiments amoureux,les contacts physiques, tout l'effraie . Elle doit apprendre à tisser des liens avec sa mère et avec les gens qui l'entourent , à faire confiance, à baisser sa garde .
Laurence Peyrin parle avec beaucoup de délicatesse et d' humanité de ces femmes dans le milieu carcéral et en particulier de Madeline dont elle fait un portrait émouvant ,plein de sensibilité .
Le lecteur n'aura de cesse de s'interroger sur la raison de ce meurtre pendant tout le long du roman .La raison n' en sera révélée que dans les toutes dernières pages du roman.
Ce roman est le troisième que je lis de cette auteure après Miss Cyclone et Ma chérie que j'avais bien appréciés .


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Le plaisir de lire un roman de Laurence PEYRIN reste toujours intacte. Ses personnages femmes sont toujours attachants car forts et sensibles. Ses histoires sont souvent à la limite de la romance "fleur bleue" mais il y a la plume et une profondeur dans les propos qui font toujours basculer le roman du "bon côté".
Dans "Une toute petite minute", c'est dans le milieu carcéral que l'on se retrouve rapidement avec Madeline qui est incarcérée pour avoir tué sa meilleure amie.
On alterne les moments en prison avec ceux où elle est libérée et tente de se reconstruire à l'extérieur.
Laurence PEYRIN a choisi ici de traiter avec finesse et sensibilité de la culpabilité qui colle à la peau. C'est une fois encore un roman qui parle de la liberté dans tous les sens du terme.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Elle n'avait jamais eu de "petit " copain - c'était bizarre, cette expression, ç'aurait dû être l'inverse, un "grand " copain, le plus grand de tous, celui qui dépasse les autres. Peut-être qu'elle idealisait trop.
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Dis-moi, petite, c'est de cette façon que tu crois achever ta peine ? Aller jusqu'à perpétuité en t'empêchant de vivre correctement ? Je te rappelle que Mme Molinax a obtenu un million de dollars au pénal, et qu'elle a fini par les refuser. (Il fulminait.) Bon sang, Dieu sait que j'aime le fric, dont je n'ai jamais eu le temps de profiter, d'ailleurs, mais ça ne vaut que ce que tu peux payer avec. Ton loyer, ta nourriture. Ça n'achète que du concret, le fric, Madeline, ça n'achète pas le pardon. Fous-toi ça dans ta tête de dinde et commence une autre vie. L'autre est finie.
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Comment pouvait-on souhaiter à une jeune fille pleine de vie qu'elle repose en paix ?
On aurait dû lui souhaiter de danser, embrasser, s'amouracher, se fâcher, faire toutes ces choses de son âge, et ensuite en faire d'autres, beaucoup d'autres.
Seigneur, comment peux-tu accepter cette ineptie ?
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.......La dame fouilla dans son sac, Mad pensa qu'elle allait en sortir une de ces petites bombes à poivre pour la lui vaporiser dans les yeux.
" Tenez, cela devrait vous soulager".
Interdite, Mad fixa le petit flacon qu'elle lui tendait. Un petit flacon bleu, et par-dessus, un bon sourire, un visage café au lait et de jolies boucles argentées -bêtement, Mad se dit "voilà j'aimerais avoir cette couleur de cheveux et cette....joliesse qui va avec".
"C'est de l'alcool de menthe, ça pique, mais il suffit d'une goutte sur la langue. Vous pouvez le respirer, aussi, tenez".
Et ce geste, encore, vers elle. Ce don. Ce léger élan de la main, c'était cela, un don, au sens immatériel.
Jamais depuis vingt ans une personne n'avait eu pour elle cet élan-là, fondateur des relations humaines, sans retour obligé.
De l'alcool de menthe, simplement. Et Mad eut les larmes aux yeux.
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Cela n'avait même pas duré une minute.
Le temps prenait toute sa mesure. Une minute, ce n'est rien, pas même le temps d'une chanson. Que peut-on faire, en une minute ? Se brosser les dents avant de sortir, ou faire chauffer de l'eau pour un thé ? De toutes petites choses de la vie.
Mais, à la fin, lorsque cette toute petite minute était la dernière, ça devait être très long.
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