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Critique de Bonheur_Lecture


Et un de plus à ma collection… Et quelle merveille en plus !

Lorsque j'ai vu sur Babelio ce nouveau roman sur la Seconde Guerre Mondiale, je n'ai pu m'empêcher de l'ajouter dans mon pense-bête, cette fameuse liste dont j'essaye de me servir à chaque petite promenade hebdomadaire à ma librairie. Puis, je suis tombée dessus lors de mon « travail de fouine » dans les rayons, pour dénicher la perle rare.

Premièrement, avant même de lire la quatrième de couverture, c'est la couverture elle-même qui m'a attiré, moi qui n'est pas l'habitude d'acheter des livres grand format. Ce rose, qui n'est pourtant pas ma couleur préférée, ces vieux ouvrages ainsi que cette écriture enfantine pour nous présenter le titre du roman m'ont complètement charmé.

Vint le tour de la quatrième de couverture. Elle non plus ne m'a pas laissé indifférente, et j'ai décidé de me laisser tenter. Autant vous dire que je ne regrette absolument pas.

Dans la première partie du roman, nous rencontrons Sage Singer, boulangère américaine. C'est une jeune femme au passé triste, dont elle a du mal à se défaire. En effet, elle est orpheline, ayant perdu son père il y a quelques années et sa mère il y a quelques mois. Sa vie se résume à son travail de nuit à la boulangerie, où elle fait du pain d'exception, mais aussi à sa vie cachée avec Adam, un homme marié, avec qui elle entretient une relation extra-conjugale. Sage fréquente aussi un groupe de soutien, comme il en existe beaucoup aux Etats-Unis, pour l'aider à surmonter le décès de sa mère. Un jour de pluie, une personne va venir se mettre au chaud dans la boulangerie de Mary, la patronne et amie de Sage. Il s'agit d'un homme qui assiste aux réunions du groupe de soutien. Il prétend s'appeler Joseph Werber et au fil de ses discussions avec Sage, il va lui demander quelque chose d'impensable : l'aider à mourir. Sage, qui alors ne comprend pas sa demande, va « enquêter » sur ce mystérieux homme qu'est Joseph Werber et va faire une macabre découverte, Joseph Werber est un ancien nazi qui a été directeur du camp de concentration d'Auschwitz ! Avec l'aide de Léo Stein, un agent qui se charge de traquer les Nazis en Amérique, peu importe leur âge, elle va se battre pour faire reconnaître Joseph Werber, ce vieil homme de plus de quatre-vingt-dix ans que tout le monde apprécie à sa juste valeur : un monstre.
Après avoir mené sa propre enquête, Sage Singer décide d'interroger sa grand-mère, Minka qui a connu cette Seconde Guerre Mondiale et là encore, elle va découvrir que sa grand-mère est en fait une rescapée d'Auschwitz.

La deuxième partie du roman se concentre donc sur le récit de Minka, grand-mère de Sage. Elle raconte pour la première fois son histoire, qu'elle a tenté d'oublier toute sa vie. Tout prend donc un sens pour Sage, elle comprend pourquoi sa grand-mère portait des pulls, été comme hiver, avec un seul but : cacher son tatouage sur son avant-bras. Et Minka raconte, sans jamais s'arrêter, l'enfer de sa déportation. D'abord sa vie dans le ghetto, puis l'arrestation de son beau-frère, la déportation de sa mère. Puis, la mort de son neveu, celle de sa soeur, et enfin, la déportation de son père et la sienne, qui ont eu lieu en même temps.
Vint la vie au camp de concentration d'Auschwitz, le travail, la survie, les conditions difficiles, la solidarité entres juives, puisque la seule raison de leur présence ici était d'être d'origine juive.

Lors de la première partie de ce roman, je dois avouer que je n'étais pas littéralement envoutée. Pourquoi ? Parce que tout simplement, tout était trop romancer à mes yeux. Après tout, me diriez-vous, c'est un roman, pas un témoignage. Je vous répondrai que vous avez entièrement raison et c'est pourquoi j'ai continué ce livre, et que je n'en suis pas déçue.
Au contraire, la deuxième partie m'a totalement déstabilisée. Comment, dans un roman, pouvait-on faire ressentir autant d'émotion ? Comment, dans du fictif, pouvions-nous ressentir autant de réalité ? Parce que pour moi, dans cette deuxième partie du roman de Jodi Picoult, j'ai pu entrer totalement dans l'histoire de Minka, j'étais avec elle durant cette période, je l'ai accompagné du mieux que j'ai pu. Je n'ai pas pu m'empêcher de tourner les pages, sans m'arrêter, et même si ce roman ne m'a pas rien appris de nouveau, il m'a une fois de plus marqué.

C'est dans un roman comme Pardonne-lui que l'on voit le lien très fin entre fiction et réalité. C'est dans un roman comme celui-là qu'on voit qu'écrire sur des sujets comme celui-là n'est pas donné à tout le monde. Parce que derrière ce roman se trouve de nombreuses heures de travail pour comprendre, pour écrire une histoire fictive sur un sujet qui est encore dur à accepter. Et pour ça, je remercie l'auteur.

Le titre et l'histoire nous emmène dans une réflexion toute autre sur le pardon et voici ma réflexion personnelle pour terminer cette critique : « Faut pardonner, non ? Rendre le bien pour le mal… C'est dans les Saintes Ecritures. – Pardonner ? Pour ensuite recommencer ? » Jean Pellerin. Au risque de choquer, c'est exactement mon ressenti, vu la conjoncture actuelle.
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