On peut être dans le concret sans se départir d'un idéal, mais épouser un idéal ne doit pas nous écarter du devoir d'être dans le concret et d'agir.
Ce n'est pas le temps qui passe mais nous qui passons !
Dans l'entreprise, domine bien sûr une hiérarchie du pouvoir et de la décision ; en revanche, l'humanité ne peut faire l'objet d'aucune gradation. C'est là encore le principe d'égalité propre à la République et que trop de patrons, infatués, mégalomanes, narcissiques, négligent. Or un patron n'est rien, il n'existe même pas sans la somme des collaborations que crée son entreprise.
Entreprendre, c'est choisir sa vie, c'est impliquer sa vie, c'est décider de la consistance et du sens de sa vie. Dans cette optique, nous utilisons tout ce qui "fait" notre existence : un héritage, une éducation, une histoire personnelle, des centres d'intérêt, un environnement affectif, et de ce substrat naît puis se construit l'action d'entreprendre.
La France est à l'origine des droits de l'homme, mais aujourd'hui elle n'est que l'exportatrice d'un grand idéal qu'elle a renoncé à mettre en oeuvre sur son propre territoire.
La Terre ne nous appartient pas, c'est nous qui lui appartenons, affirme la sagesse amérindienne.
Ce qui déclenche la volonté d'entreprendre - quelle qu'en soit la forme - demeure mystérieux, souvent résulte de rencontres - avec des femmes et des hommes, des idées et des évènements, d'extraordinaires paysages ou de simples circonstances - et quelquefois même, d'échecs.
L'homme ignore ou oublie une vérité : il est une singularité absolue dans l'univers, car la planète Terre est elle-même une singularité physique extraordinaire. A force de banaliser son existence sur la planète, l'homme en néglige les enjeux. Or rien n'est jamais définitivement conquis. La vie humaine n'a pas de caractère obligatoire. Et l'homme se met en grand danger lorsque, comme c'est le cas dorénavant, il se perçoit comme quasi immortel, au-dessus de la sphère du vivant, et si puissant qu'il trouvera toujours la riposte aux maux qu'il génère.
La civilisation occidentale est rongée par un consumérisme irrespirable, une marchandisation tentaculaire, un mercantilisme hégémonique, dans le sillage desquels prospèrent vacuité, narcissisme et égotisme, repli, vanité et artificialité.
Chaque aventure est respectable et participe à se rendre un peu plus loin au fond de soi, là où se nichent nos trésors.