« J’y pensais souvent, moi aussi. la fin du lycée marquait la séparation inévitable de ce qu’Alice appelait le « groupe ». Medhi irait en fac de droit, Hannah intégrerait une école de commerce et Alice irait faire médecine, probablement à l’autre bout du pays. Et moi… Je serais quelque part en train de faire quelque chose. Dans quelle ville, dans quelle fac? J’en n’en avais aucune idée. Tout ce que je savais, c’était que rien ne serait plus pareil. Chaque fois que j’y pensais, ça me flinguait le moral. Mais Alice, honnêtement, je la croyais au-dessus de tout ça. Alice était dure. elle avançait droit devant elle. – Je ne savais pas que ça te touchait autant… ai-je murmuré. – On se voit tous les jours depuis plus de dix ans, Antoine. Je t’ai connu quand tu jouais au Pokemon et que Mehdi venait à l’école en sandales! – Tu devrais lui rappeler parfois, tiens… – On va faire semblant de rester en contact. On va peut-être même y croire au début, a poursuivi Alice. Un texto de temps en temps. Un mail. Un message d’anniversaire sur les réseaux sociaux. Rien que d’y penser, ça me déprime… Je savais qu’elle avait raison. Il y avait peu de chance que cela se passe autrement. »
Je me suis écroulé sur mon lit avec la sensation que tout ce qui sortait de ma bouche faisait du mal aux gens que j'aimais.