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sur 228 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« le capital au XXI siècle », un gros livre, presque 700 pages, un livre intéressant, qui couvre à la fois un sujet économique et historique, et, finalement, un livre pertinent, qui traite de la situation actuelle de l'Europe. L'auteur, Thomas Piketty, est devenu un économiste très connu depuis l'apparition de ce livre. Il s'exprime contre les mesures d'austérité européenne. Il propose une autre solution pour attaquer en parallèle la dette publique européenne et l'inégalité croissante du capital : l'introduction d'un impôt progressif. C'est pour ça qu'il est invité tellement souvent par des universités et des gouvernements pour présenter ses idées économiques. C'est pour ça aussi qu'il y a des critiques qui considèrent Piketty simplement un marxiste…
Le sujet de son livre est d'un côté très compliqué, les développements financiers pendant plus de 2 cent années, mais d'une autre côte, le sujet s'est présenté tellement clairement qu'on peut le comprendre confortablement. En effet, sans formation économique quel que soit, le lecteur peut suivre assez facilement les interprétations et les conclusions.
Le livre est très intéressant aussi parce que l'auteur a inséré des références littéraires. Il explique l'importance du sujet de possession des terres et des biens dans la littérature du XIXe siècle. L'auteur débat la question fondamentale déjà discutée dans les livres De Balzac, de Jane Austen et d'autres écrivains du XIXe siècle : pour améliorer son capital, serait-il mieux de faire ses études pour trouver un emploi avec un bon salaire ou serait-il meilleur de se marier avec un héritier ou une héritière d'une famille fortunée ? Malheureusement, on pourrait conclure après d'avoir lu « le capital au XXIe siècle », que d'investir dans un mariage avec la richesse est mieux pour améliorer son capital que d'investir dans une formation nécessaire pour trouver un bon emploi. Donc, rien n'a changé pendant les derniers deux siècles …
Alors, le livre de Piketty couvre la répartition des richesses depuis le XVIIIe siècle. le livre repose avant tout sur l'analyse de l'expérience historique des principaux pays développés : les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. C'est une chose nécessaire pour le chercheur, car on peut trouver des données économiques jusqu'au début du XIXe siècle seulement pour les pas riches.
Je trouve le livre vraiment intéressant et impressionnant. Je le trouve intéressant parce que je m'intéresse à la fois à l'économie et à l'histoire et je veux apprendre le français, une langue difficile et compliquée pour un simple garçon hollandais. Alors, trois intérêts dans un seul livre ! Je le trouve impressionnant non seulement pas en raison du grand nombre de pages, mais aussi grâce à la manière de la présentation et de la discussion des données financières. Il y a beaucoup de données présentées et analysées. Heureusement elles sont résumées clairement par des graphiques claires. de plus, le texte contient maintes liens pour que le lecteur puisse accéder les données individuelles aux Internet. En se basant sur ces données, l'auteur arrive à des conclusions captivantes. Même si on ne veut pas étudier toutes les informations numériques, on peut suivre facilement le raisonnement et les conclusions.
Le livre comprend quatre parts. Dans les premières trois parties, l'auteur présente des données financières, ses interprétations et les résultats de ses analyses. Il explique la croissance de l'inégalité du capital, aux États-Unis et en Europe. C'est une inégalité grandissante, surtout depuis le début de la crise actuelle et économique en 2008. Ces trois parties forment la préparation de la quatrième partie du livre où l'auteur propose notamment sa conclusion sur la nécessité d'un impôt progressif pour réduire l'inégalité du capital et pour réduire la dette publique.
Dans la première partie du livre, « Revenu et Capital », l'auteur traite la répartition des richesses. Il avance que « dans des sociétés de croissance faible, les patrimoines issus du passé prennent naturellement une importance disproportionnée, car il suffit d'un faible flux d'épargne nouvelle pour accroître continûment et substantiellement l'ampleur du stock ».
C'est ici, dans cette première partie, où l'auteur présente son équation intrigante « r > g » sur laquelle il a basé son entier travail. le signe « r » représente le taux de rendement du capital au cours d'une année (sous forme de profits, dividendes, intérêts, loyers et autres revenus du capital, en pourcentage de sa valeur). le signe « g » représente le taux de croissance ou l'accroissement annuel du revenu et de la production. Quand r est plus large que g cela implique mécaniquement « que les patrimoines issus du passé se recapitalisent plus vite que le rythme de progression de la production et des revenus. Donc, dans des sociétés de croissance faible, les patrimoines issus du passé prennent naturellement une importance disproportionnée, car il suffit d'un faible flux d'épargne nouvelle pour accroître continûment et substantiellement l'ampleur du stock. »
Dans la partie suivante, « La dynamique du rapport capital/revenue », l'auteur discute plus sur les conséquences de cette équation « r > g ». Il montre aussi qu'on doit analyser les données financières pendant une longue durée (au moins cent années) pour éliminer des effets temporaires. Il discute aussi les effets économiques désastreux des guerres mondiales. Désastreux si, mais Piketty montre que ces deux guerres ont aussi abouti à une réduction sérieuse de l'inégalité européenne en ce temps…
Dans la troisième partie du livre, « La structure des inégalités », l'auteur discute la distribution de la richesse dans les sociétés européennes et dans les États-Unis. Il montre que dans les pays riches, « les 10 % les plus riches détenaient la quasi-totalité du patrimoine national et que la part du décile supérieur atteignait 90 % ». Il constate que : « À eux seuls, les 1 % les plus fortunés possédaient plus de 50 % du total des patrimoines. La part du décile supérieur atteint 60 % en Europe en ce début de XXIe siècle, et elle dépasse 70 % aux États-Unis. » En 2010 selon l'auteur, la moitié inférieure de la population possède à peine 5 % du total.
Selon l'auteur, la hausse de ces inégalités aux États-Unis a contribué à fragiliser le système financier américain. Il donne l'argument que cette hausse a eu pour conséquence « une quasi-stagnation du pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes aux États-Unis, ce qui n'a pu qu'accroître la tendance à un endettement croissant des ménages modestes ; d'autant plus que dans le même temps des crédits de plus en plus faciles et dérégulés leur étaient proposés par des banques et intermédiaires financiers peu scrupuleux, et désireux de trouver de bons rendements pour l'énorme épargne financière injectée dans le système par les catégories aisées. »
Dans la dernière partie du livre, « Réguler le capital au XXIe siècle », l'auteur discute la dette publique. C'est ici qu'il avance et défend la nécessité d'un impôt progressif. Un impôt est dit proportionnel quand son taux est le même pour tous. Un impôt est progressif quand son taux est plus élevé pour les plus riches et plus faible pour les plus modestes. D'après l'auteur, le niveau optimal du taux supérieur dans les pays développés serait supérieur à 80 %. (J'avais déjà mentionné l'étiquette de marxiste…).
Depuis 2008 il y a une grande discussion sur la dette publique en Europe. Les mesures d'austérité ont divisé politiquement les pays du nord et les pays du sud. de plus, il semble que ces mesures ont abouti à des problèmes économiques même plus grands. Piketty explique qu'il existe deux façons pour un État de financer ses dépenses : par l'impôt, ou par la dette. L'auteur déclare que l'impôt est la solution préférable, « à la fois en termes de justice et d'efficacité ». Selon l'auteur il existe trois méthodes principales pour réduire significativement une dette publique importante que l'on peut combiner dans diverses proportions : l'impôt sur le capital, l'inflation et l'austérité. L'auteur prétend que la pire solution, en termes de justice comme en termes d'efficacité, est une cure prolongée d'austérité. C'est pourtant cette solution qu'on a choisie actuellement en Europe. Par contre, Piketty déclare que la solution préférée pour réduire la dette publique consiste à prélever un impôt exceptionnel sur le capital privé.


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Le Capital de Piketty est un pavé dans tous les sens du terme ! Tout d'abord un pavé à lire, c'est un peu ce qui peut rebuter nombre de lecteurs potentiels. 950 pages d'économie rigoureuse, même accessible, ça peut refroidir !

Un pavé intellectuel : les inégalités du capital ont jusqu'à ce jour été la norme, avec un rapport 5 à 7 entre capital et revenus, et le libéralisme ne permet pas de réduire cette inégalité. Ce qui a réduit cette inégalités, ce sont les guerres, et les besoins des états de collectiviser les richesses pour se reconstruire ! Ca donne à réfléchir sur le futur de nos sociétés...

Un pavé dans la mare pour nombre d'économistes libéraux qui ne jurent que par la méritocratie d'un système ouvert. Les inégalités du capital retrouvent à ce jour le niveau qui était le leur (selon les indicateurs pris, méfiance tout de même aux raccourcis comme le démontre d'ailleurs plusieurs fois l'ouvrage !) et l'héritage et les donations ont un rôle importantissime dans cette inégalité ! Les histoires du mérite, c'est de la poudre aux yeux, aussi bien pour les revenus du travail que pour le capital et ses revenus, dont les rendements ne sont élevés que pour eux qui ont des capitaux importants.

Il y a tellement d'autres thèmes à aborder... Mais le plus importants est que l'auteur désacralise l'économie et invite tout un chacun à s'y intéresser et à prendre part au débat. Pour paraphraser l'auteur : "les plus pauvres sont ceux qui perdent le plus à ne pas compter"...
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Voilà un livre intéressant à lire, mais autant un bon roman de 1000 pages ne me fait pas peur, autant rester concentré sur une étude économique aussi longue oblige à s'accrocher. Résultat, je l'ai lu de façon discontinue par petits morceaux successifs, entre d'autres lectures, ce qui n'est pas l'idéal. Pourtant tout est expliqué de façon simple et claire, comme des évidences à la portée de tous. Tant qu'il ne s'agit que de décrire, pas de problème, les constats sont très intéressants, notamment sur les ordres de grandeur. Mais on comprend bien que le propos ne parait si évident que parce qu'il est simplifié, et qu'il existe de multiples autres façons d'aborder le sujet, que les façons de compter impliquent des choix et que les explications sont toujours multifactorielles. L'auteur le reconnait d'ailleurs bien volontiers. Il explique les principaux partis qu'il a pris, renvoyant les pros à des annexes sur internet pour plus de détails. Or les sujets sont sensibles et il est bien connu que le diable se niche dans les détails. Et l'on passe vite de la description à des interprétations qui vont bien au delà de ce que l'on vient de constater. L'appréciation reflète des choix politiques et des façons de concevoir une société équitable. A une lecture superficielle, tout semble aller de soi, mais de fil en aiguille, on se rend compte qu'il faudrait s'investir beaucoup pour être à même d'avoir de ces démonstrations une lecture critique. Pas assez motivé, et pas dupe de l'objectivité apparente, je me suis laissé porté par ce succès planétaire, déjà vendu à 2,5 millions d'exemplaires. Ce qui est présenté avec beaucoup de talent est séduisant et apportera de l'eau au moulin de tous ceux qui sont déjà convaincus des conclusions. Quant à avoir valeur de démonstration irréfutable, à défaut d'être moi même économiste, je préfère vous laisser vous faire votre propre opinion. L'incertitude s'amplifie lorsqu'il s'agit de prolonger les courbes sur le futur et d'en tirer des recommandations.. L'économie est loin d'être une science exacte et les projections reflètent avant tout ce que l'on veut montrer. En tout cas, le débat lancé est intéressant, et c'est le principal mérite de ce livre qui bouscule les idées préconçues.
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C'est un pavé, assez inquiétant de prime abord, et pourtant passionnant. Les néophytes en économie découvrent d'abord les bases des définitions de revenu, capital et autres modèles du monde économique, jusqu'à suivre l'évolution de la fiscalité et de ses effets sur la vie réelle. Histoire de l'économie mais aussi des mentalités qu'elle forme, s'appuyant sur le monde De Balzac et Jane Austen pour donner des exemples parlants, le capital au XXIe siècle est un formidable essai démontant les idées reçues des Trente Glorieuses.
On peut regretter que les sources littéraires s'arrêtent en 1850 : Zola aurait pu fournir quelques exemples brillants pour le Second Empire. Mais on ressort très instruit de cette lecture, avec comme conclusion que la génération du baby boom croit nous donner les mêmes chances qu'ils ont reçues alors qu'ils ont capté l'essentiel de la richesse créée sur les ruines des deux guerres mondiales... Espérons que la pédagogie de ce livre aidera à élargir nos perspectives et éviter l'accumulation infinie de richesses entre les mains de quelques-uns.
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Une référence sur le capitalisme et les inégalités. La démonstration de Piketty est imparable quand elle est argumentée par des chroniques de données historiques. Mieux vaut un discours argumenté et démontré que de pseudos théories (théorie du ruissellement pour ne citer qu'elle) qu'on nous sert à chaque débat entre spécialistes économiques ou comme seule alternative politique...
Et voilà la force du livre, le porter à connaissance de toutes les informations disponibles et une analyse structurée et objective pour nous donner le libre arbitre sur le modèle capitaliste proposé et s'affranchir, ou non, des idées et des concepts mainstream.
Le capitalisme fonctionne, même très bien, mais pour une très infime partie de l'humanité. le capitalisme ne règle pas le problème des inégalités, bien au contraire il les favorise. La relation de Kuznets, théorie de 1950, indiquait que plus un pays est développé économiquement plus les inégalités de revenus sont faibles. Je vous laisse juge de cette théorie 70 ans plus tard... Ce livre en fait la démonstration.
Voilà un livre d'utilité générale qui devrait être remboursé par Bercy...
C'est un livre indispensable à notre réflexion de citoyen et pour nos choix de vie...
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"L'expérience historique demeure notre principale source de connaissances". C'est sur ce principe édicté en page 947 que Thomas Piketty fonde son travail sur le Capital.

Je ne ferais pas ici un résumé des résultats de l'économiste. Je conseille à ceux et celles qui n'ont pas le courage (ils ont tords!) de lire le livre d'aller visionner une des conférences de T. Piketty dans lesquelles il résume ses principales conclusions.

S'il n'y avait à retenir qu'une dimension du livre ce serait celle là : « un écart en apparence limité entre le taux de rendement du capital et le taux de croissance peut produire à long terme des effets extrêmement puissants et déstabilisants sur la structure et la dynamique des inégalités dans une société donnée. »

C'est la variation de cet écart qui est essentiel mais il n'y a aucun déterminisme économique. Ainsi lors de la période d'après guerre le stock de capital et son rendement ont chuté considérablement (y compris par des mesures fiscales adéquates) au moment ou la croissance battait son plein. de fait nous avons vécu dans une société sans héritage, un capitalisme sans capital. Cette période est révolue.

La croissance (notamment démographique) s'annonce faible. le rendement du Capital lui augmente. de fait nous retrouvons une société de rentiers ou la part de l'héritage est prépondérant.

Pour Thomas Piketty il n'y a pas beaucoup de solutions de régulation. Il écarte l'austérité, l'inflation et la guerre bien entendu. Il propose un impôt progressif sur le capital. "Sans mécanisme correcteur tel que l'impôt progressif sur le capital, le passé dévore l'avenir".

Une utopie qu'il développe avec beaucoup d'humilité en pointant du doigt un des principal freins à sa proposition : l'absence de "cadastre financier" ou d'échanges automatiques de données financières. Pour résumer : on ne sait pas qui détient quoi et ou.



Lien : http://www.youtube.com/watch..
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Si vous avez toujours rêvé de comprendre les mécanismes qui régissent notre économie, ce livre "clairvoyant" vous y aidera. Un pavé de 1000 pages, certes un peu technique parfois, mais accessible à des personnes n'ayant pas de connaissance particulière en économie. L'auteur, économiste de renom, réussit la prouesse d'expliquer très clairement des notions très complexes et à dessiner des issues possibles à la crise que le monde traverse actuellement. Passionnant !
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Ouvrage très accessible et passionnant. le dernier chapitre sur la dette publique et le rôle de la Banque Centrale Européenne est très éclairant. Il restera à Thomas Piketty à écrire un 17ème chapitre à ce livre, ou plutôt un tome 2 au regard de la pandémie actuelle du Covid 19 et de ses conséquences sur le plan économique, social et politique.
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Livre assez long et assez technique qui a le mérite de mettre en évidence, de manière indiscutable, la croissance structurelle des inégalités en France et partout ailleurs dans le monde. En démontrant, statistiques à l'appui, que les revenus du capital progressent plus vite que ceux de travail, on comprend vite que notre économie, sous sa forme actuelle, est vouée à une impasse dont la seule issue sera la révolution.
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Gros pavé très technique, mais très pédagogique ; il faut s'accrocher pour aller jusqu'au bout. j'y ai retrouvé de vieux souvenirs d'étudiant en sciences économiques.
il y a un vrai parti pris de gauche mais les analyses sont très fouillées, les arguments solides, les conclusions difficilement attaquables.
On prend conscience, en lisant ce livre, de ce que pourrait être une vraie gauche responsable, et comment le capitalisme actuel nous conduit dans le mur, au travers l'avidité des plus riches.
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