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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le livre est inclassable, le style inimitable.
En dire trop serait en dire long.
Ce serait dommage en pays des phrases courtes.
Ce que je pourrais dire : y' a de l"humour, de l'humour et encore de l'humour, léger, caché, décapant, cinglant, aigre-doux, doux-amer, caustique, tendre, inspiré. J'aligne les mots ceux que la narratrice sème à satiété, sa seule riposte à un monde bien-pensant.
À ses moments perdus, - ils se comptent sur les strophes d'une comptine y en a peu, leurs fils en bas-âge ne parvient pas à faire ses nuits tout comme sa maman cale sur le permis de conduire, c'est une longue digression, j'en conviens -, mais j'essaie de singer (mal) le ton des réponses du courrier des lecteurs d'un journal local confié à l'indécrottable pessimiste, compagne d'un "mon chéri" factoiste(c'est un néologisme) et artiste, lauréat de la bite d'or du professeur le plus sexy d'une école créative, tendance Steiner.
Oui, donc, Boîte aux lettres rassure ses lecteurs déboussolés, en parlant d'elle, pour conclure sur un conseil absolument sensé, fondé sur son expérience de trentenaire.
Exemple de question : Est-ce possible d'avoir des enfants si on n'a pas de machine à laver ?
Réponse : Trouve les principes qui correspondent à tes besoins.
J'ai beaucoup ri, souvent souri et parfois réfléchi.
Ma conviction: Stine Pilgaard possède un sens de l'observation aiguisé. Son regard impertinent et pertinent s'insinue dans des tirades truffées d'incises sans virgule, sur ce qu'elle voit, ressent, pense, alors qu'elle parle d'autre chose.
Merci aux éditions le bruit du monde et au coup de coeur de la libraire. Il n'y a plus d'exemplaire sous la fiche de lecture.
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Il y a dans le premier roman de Stine Pilgaard, un charme suranné qui le rend aussi délicieux que loufoque. Si vous êtes adeptes des romans forts en rebondissements, passez votre chemin. En revanche, si vous appréciez les romans plus contemplatifs, celui-là pourrait peut-être bien vous convenir.

C'est dans l'ouest du Danemark, dans la petite ville de Velling, que la narratrice suit son « chéri » qui vient de décrocher un poste d'enseignant dans une école alternative. Alors que son compagnon est accaparé par son travail, ses journées à elle sont vite remplies par leur nouveau-né et toutes les tâches qui lui incombent. Afin de s'extirper de son quotidien, et pour se délester du sentiment de n'être que « la compagne de » dans les yeux de ses fréquentations, elle tient une rubrique du courrier des lecteurs dans le journal local et décide de passer son permis. Si ses réponses dans le journal ne manquent ni de facéties, ni – parfois – de tact, la conduite ne semble pas être chose aussi aisée pour elle : discuter semble bien plus l'intéresser que de passer les vitesses.

Au fil des pages et des phrases courtes, la narratrice célèbre toutes les formes de communication. Verbales ou non, sérieuses ou décalées, absurdes ou logiques… qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.

Sous ses airs faussement léger et malicieux, ce livre est un roman d'apprentissage au style incisif et corrosif, qui questionne nos sociétés actuelles faites de nombreuses apories. Et bien que, au fil des chapitres, il y ait quelques redondances qui essoufflent le récit, j'ai refermé ce roman le sourire aux lèvres.
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C'est pour des livres comme celui-ci que j'aime la découverte de nouvelles maisons d'édition, de nouveaux auteurs.
« le pays des phrases courtes » est un roman inclassable, à l'humour et la dérision décalés, à la profondeur non affichée mais bien présente, au dépaysement garanti. Je suis totalement sous le charme du contenu, de la forme, du phrasé.
C'est dans la petite ville de Velling (même pas trois cents habitants) qu'un jeune couple et leur fils s'installent. Il sera enseignant dans une école alternative, elle sera mère au foyer. Elle a le souhait de passer son permis de conduire, histoire d'avoir un but. Au bout de quelque temps, une rubrique « courrier des lecteurs » lui est confiée. Cela lui donne un rôle plus important dans cette bourgade où elle a du mal à trouver sa place.
C'est elle qui se raconte, les dialogues sont rapportés dans un style indirect imprimant un rythme qui semble assez lent. On sent que cette femme est un tantinet désemparée, pas forcément à l'aise (et son époux non plus) dans son rôle de Maman qu'elle doit « apprendre ». Elle décrit son quotidien sans filtre, avec une forme de naïveté. Elle n'a pas « les codes » de ce coin du Danemark et ses rapports aux autres peuvent être mal interprétés. Elle a un sens de l'observation fin et acéré. Quand elle décrit l'attitude des gens qui parlent à son fils (un bébé) dans les rayons du supermarché, c'est jubilatoire ! Elle se sent parfois rejetée par les collègues ou les élèves de son compagnon et elle est étonné des réponses de la directrice qui lui explique que tout cela est bien normal.
« C'est une phase que toutes les pièces rapportées doivent traverser, dit-elle en me tendant un biscuit un peu moisi. Pourquoi ? je demande. Pour apprendre à vivre avec, dit la directrice. »
Elle se pose beaucoup (trop ?) de questions, s'intègre parfois avec maladresse. Il est nécessaire qu'elle apprenne à parler aux habitants du Jutland « le pays des phrases courtes ». Elle va rencontrer quelqu'un qui lui donne des conseils, qui lui explique comment agir, comment moduler son flux verbal. Est-elle obligée de se couler dans un moule pour être acceptée et comprise ? Où est sa marge de liberté ? Peut-elle être elle-même sans être jugée ? C'est tout cela qu'interroge, avec brio et esprit, Stine Pilgaard.
Ce récit de vie quotidienne est entrecoupé de lettres auxquelles répond la jeune femme en signant « La Boîte aux lettres ». Pour conseiller et aiguiller ceux (aux pseudonymes très amusants) qui la sollicitent, elle fait souvent appel à ses souvenirs, à son expérience. Elle les rattache avec malice aux demandes, c'est très amusant de voir « les ponts » qu'elle met en place. Il y a également quelques chansons et les leçons de conduite qui sont cocasses.
L'écriture de l'auteur est pétillante, vive, c'est un régal. La traductrice a dû avoir beaucoup de plaisir à découvrir ce texte pour le transmettre. Sous des dehors humoristiques, il y a une réelle réflexion sur le « dérangement » que peut provoquer l'arrivée d'une variable dans un microcosme bien réglé et quelles seront alors les réactions de l'arrivant et des hôtes.
Je suis enchantée de cette découverte littéraire !

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Pièce rapportée, l'héroïne et narratrice de ce roman l'est à plus d'un égard. Son compagnon a été embauché dans une école d'un type particulier , privilégiant les arts, dans une région rurale du Danemark. Enseignants et élèves forment une communauté, quasi une secte aux dire d'une autre pièce rapportée, et si cette appellation est formulée avec humour, il n'en reste pas moins que la narratrice se sent fortement décalée et peine à créer des liens d'amitié avec une population trop laconique à son goût.
Expansive, peinant à obtenir son permis de conduire, jeune mère analysant avec acuité et humour les perturbations engendrées par cette naissance, nous la suivons dans ses tribulations, le tout ponctué par les lettres drolatiques et les réponses hautes en couleurs qu'elle fournit en tant qu'"oracle" dans le journal local, sorte de courrier du coeur, emploi que lui a procuré la directrice de son mari. L'écriture de chansons satiriques lui permet aussi de tenir le coup  dans cet univers si étrange à ses yeux.
Le point de vue décalé, fin et plein d'humour, l'écriture alerte et les personnages croqués à ravir font de cette lecture un pur délice. J'ai surligné à tour de bras et j'ai déjà hâte de voir traduit un autre roman de cette autrice .
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A la recherche d'un roman étonnant, atypique et pas glauque (je dis ça par rapport à mon expérience avec La dernière maison avant les bois de Catriona Ward et ma toute dernière lecture, Débâcle de Lize Spit), le pays des phrases courtes est à étudier sérieusement. Ce roman de la Danoise Stine Pilgaard se déroule dans le Jutland à l'ouest du pays. Les Jutlandais sont des taiseux et même les noms des villes tiennent en une seule syllabe. L'arrivée de la narratrice dans cette région est un petit choc, car elle, elle parle. Trop. Et sans réfléchir.

Elle a suivi son compagnon embauché comme enseignant dans une højskole, une école alternative (ou école populaire), où les étudiants apprennent la littérature et autres matières artistiques. Elle est devenue en quelques temps mère, embauchée par le journal local pour répondre au courrier des lecteurs et « pièce rapportée » car dans l'højskole, les « maris et les femmes de » ne comptent pas. Qu'importe, cela ne pose pas franchement de problèmes à la narratrice qui a d'autres soucis en tête comme passer son permis de conduire.

Dans le pays des phrases courtes point de suspense. A la rigueur on peut se demander si la narratrice va réussir à avoir son permis (franchement, sachant que son moniteur n'a jamais vu de pire conductrice, le suspense n'est pas à son comble). Ou alors si le couple va enfin trouver le prénom de leur enfant. Ou encore quand le journal va se décider à la virer parce que ses conseils aux lecteurs sont loin d'être géniaux, car elle profite des réponses pour raconter sa vie.

Dans le pays des phrases courtes point vraiment d'intrigue non plus. Juste le quotidien légèrement bouleversé de ce couple, qui a tout quitté pour s'installer dans cette école alternative avec leur bébé, loin de leur ancien quotidien familier.

Dans le pays des phrases courtes en revanche – et ça c'est le moins cool – des chants, pas mal de chants du recueil de chants des højskole (y a-t-il un « s » au pluriel d'højskole mystère) (là, pour les chants, j'avoue avoir rapidement sauté les pages).

Mais j'ai beaucoup aimé le reste, même si les réponses aux courriers des lecteurs m'ont un peu laissée dubitative. J'ai beaucoup souri, un peu ri aussi. La narratrice est une sorte d'inadaptée sociale des plus amusantes. Difficile pour elle de se faire des amis des Jutlandais qui la regardent un peu comme une folle. A la rigueur, c'est avec le prof d'auto-école qu'elle a le plus de chance, il est obligé de rester dans la voiture avec elle ! Et que dire des passages avec la nourrice ? Ils sont drôles. Mais pas comme des blagues faciles. L'humour de Stine Pilgaard se mérite et il faut lire quelques passages étranges et hermétiques pour le mériter. Quoi qu'il en soit, j'ai vraiment passé un bon moment avec ce roman étrange.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Une découverte savoureuse conseillée par une libraire…
On était là, au milieu des livres, on se plaignait des nuits étouffantes, de la chaleur, de l'actualité politique peu réjouissante et d'un seul coup elle m'a dit: "il faut que vous lisiez ce livre". Et je l'ai lu.

C'est acidulé comme un bonbon Harlequin. Je ne sais pas comment le définir, c'est à la fois très drôle, très profond et décalé comme seuls les auteurs nordiques savent le faire.

Imaginez. Vous êtes une femme de trente ans et des poussières, vous parlez trop, vos filtres sociaux sont quelque peu défaillants. Vous venez d'avoir un petit garçon, qui à presque un an n'a pas encore de prénom parce que ce n'est pas une mince affaire de choisir le prénom avec lequel plus tard il draguera ou passera des entretiens d'embauche. Votre compagnon est un ancien mannequin et il est prof (autant vous dire qu'il incarnera l'amour impossible pour toutes les gamines de 14 ans qu'il croisera).

Et voilà qu'il est embauché à Velling, bourgade du Jutland de l'ouest. le Jutland de l'ouest, c'est une vaste étendue rurale au Danemark, léchée par les vagues de la Mer de Nord et bosselée par les dunes et les éoliennes. "A Velling, on en veut. Mais ce qu'on veut n'est pas clairement défini".
Ici tout le monde se connaît et la parole est rare et c'est chose sérieuse. On parle en haïku.

Vous vous retrouvez à vivre dans une école alternative, à cueillir des 🍄 et à chanter des chants traditionnels.

Vu votre propension à raconter votre vie, vos tentatives de socialisation sont ubuesques. Et vous tenez le courrier des lecteurs dans le journal local.
Hilarante rubrique de la Boîte aux lettres.

Tout est drôle, c'est à la fois complètement jeté et subtil. On sourit beaucoup, on rit, et sans transition les larmes vous montent aux yeux de tant de justesse.

La narratrice décrit par exemple ainsi l'amour d'un conjoint rationnel pour sa compagne hypersensible: "Ce qui est bien, c'est qu'ils reçoivent nos peines comme des petits cadeaux. Merci, disent ils et ils les emportent comme s'ils s'agissait de leurs propres ténèbres. C'est ainsi que la vie peut-être si belle".

A lire sous une éolienne pour rire et pleurer à la fois.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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Quatrième de couverture :

Le Jutland, à l'ouest du Danemark. Des dunes, des éoliennes et la petite ville de Velling, où la narratrice de ce roman doit suivre son compagnon, enseignant dans une école alternative. Alors que ne lui incombent que les rôles ingrats de « pièce rapportée » et de mère au foyer, elle se donne une mission, passer son permis de conduire. Plus intéressée par la conversation que par le volant, elle essuie cependant les échecs à répétition.

Face au désespoir de ses moniteurs d'auto-école, au silence renfrogné des Jutlandais et à la bien-pensance de l'équipe pédagogique, les mots seront son seul secours. Elle parodie les classiques de la chanson danoise tout en tenant, dans le journal local, la rubrique du courrier des lecteurs. Elle y prodigue des conseils de vie et tente d'y résoudre quelques situations délicates : un couple aimant mais aussi dysfonctionnel que les autres, un désir troublant et polymorphe, des amis traversés par les paradoxes et autant de pensées inavouables qu'elle décortique avec malice.

Terrain d'observation pour l'esprit aiguisé de Stine Pilgaard, le pays des phrases courtes est un roman facétieux où cette jeune autrice déploie tout son sens de l'humour pour décrire la société contemporaine.

Mon avis :

Bienvenue dans cette petite communauté danoise, épinglée par l'hilarante narratrice, nouvellement arrivée, et qui cherche à tout prix à s'intégrer, avec plus ou moins de bonheur. Ici on pense bio, beau, et bien, le respect de l'enfant et l'esprit communautaire sont forcément de rigueur...

Et c'est juste formidablissime ! Relaté par une héroïne loufoque, dont l'art de la conversation laisse plus qu'à désirer, écartelée qu'elle est entre son désir frénétique de se faire des amis, et son besoin de dire à tout bout de champ ce qu'elle pense... Et que dire du courrier des lecteurs de la gazette locale qu'on lui a malencontreusement confié afin qu'elle ne s'ennuie pas trop !

Heureusement, elle va trouver quelques âmes compatissantes, (quoique souvent ricanantes) qui vont finalement l'aider (mention spéciale à son mari) à survivre dans cet environnement particulièrement hostile... Un vrai bonheur de lecture !
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