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Catherine Renaud (Traducteur)
EAN : 9782264081063
312 pages
10-18 (04/05/2023)
3.34/5   107 notes
Résumé :
Une expérience de lecture joyeuse, mémorable et pleine de vie. L'autrice y construit un univers à la frontière entre Jonathan Coe et Camélia Jordana.

Le pays des phrases courtes, c'est l'ouest du Jutland, région rurale située à l'ouest de la péninsule danoise.
L'héroïne et narratrice de ce roman s'y installe après avoir longtemps vécu à Copenhague. Elle doit trouver de nouveaux repères dans cette communauté isolée, se faire une place au sein de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes dans le petit village de Velling, dans le Jutland, à l'ouest du Danemark. Elle répond au courrier de lecteurs du journal local , “son chéri “ enseigne la littérature à la højskole*, ils ont un petit garçon qui n'a pas encore de prénom.
Ayant suivi le chéri, la « pièce rapportée » s'accroche et se balance un peu dangereusement dans ce Jutland où on s'exprime qu'en phrases courtes, alors qu'elle pense en prose et peine à communiquer 😊, à saisir les paroles des autres selon le bon registre et les interpréter de manière appropriée. Des phrases courtes et moins d'images lui seraient plus utile lui conseille un documentaliste.
Dans un humour décalé et désopilant Elle parle de sa vie communautaire en bien et en mal , de sa difficulté d'être maman, de son couple « Son amour est insouciant et sans défense et, même au milieu de ma folie, il me regarde comme on contemplerait une catastrophe naturelle sans perdre espoir. », de sa difficulté d'avoir son permis de conduire, « Soixante-douze leçons supplémentaires, dit-elle, ça commence à faire beaucoup. »…..qu'elle alterne avec son boulot «  d'oracle » pour le journal local. Elle publie les lettres et ses propres réponses pleines de bon sens, un exemple de sa propre expérience étant quasiment présente pour rendre l'oracle plus humain 😊. Des réponses qui personnellement m'ont émue par la douceur et la délicatesse de leur formulation, « il existe de nombreuses vérités. Trouve les principes qui correspondent à tes besoins. ».En tout cas elle semble plus dans son élément quand elle écrit que quand elle parle 😊.
Un livre désarmant d'humour, dans un style assez particulier. Alternant récits, courriers, chansons , l'écrivaine danoise Stine Pilgaard nous offre un récit constellée de « phrases courtes » métaphysiques qui brillent telles des étoiles dans le firmament de cette ovni littéraire faussement simple. À expérimenter 😊!

« Quand les gens se définissent, ils révèlent seulement leurs plus grands souhaits ou leurs peurs les plus profondes. »
« L'amour de ta vie n'est pas un autre, c'est toi-même et tu es seule. »

* Une école communautaire –, fondée au XIXe siècle par l'évêque Grundtvig, qui ne délivre aucun diplôme mais qui permet d'embrasser un tas de compétences indispensables à une vie plus harmonieuse.
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Je ne savais pas où situer le Jutland de l'ouest, région danoise dont je n'avais pas vraiment entendu parler jusque-là. Chemin faisant dans ce roman déroutant mais plein d'humour, j'ai dû chercher des repères géographiques et culturels. le jutlandais de l'ouest est un taiseux, quelques mots brefs dans un océan de silence ! Même les noms des villes sont courts, souvent une seule syllabe.

Pour la narratrice, son compagnon et leur tout jeune fils, nouvellement arrivés dans cette riante région, le décalage est un peu rude. Pourtant ils y sont bien insérés : la narratrice a trouvé un emploi dans un journal local, à la rubrique "courrier des lecteurs" où elle va pouvoir déployer tout son humour pince-sans-rire, entre interminables leçons de conduite (le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'est pas douée !) et manque de sommeil récurrent, dû au petit chenapan.

Son compagnon a trouvé un poste dans une école alternative (ou école populaire), une højskole. Une institution au Danemark : ce sont des écoles ou universités populaires qui ont plus d'un siècle d'existence. La palette des matières enseignées est très large, L'accent est mis sur l'écologie, les arts...

Comme la famille vit sur place, la narratrice sera aussi impliquée dans la vie de cet établissement.

Ce livre me plaît. Mais il ne m'a pas entièrement convaincu car il m'a semblé décidément trop décousu. Les chapitres très courts sont autant de petites vignettes. Certaines lettres des lecteurs du journal suivies de leur réponse sont intercalées. Avec aussi de temps en temps une chanson extraite du volumineux livre de chants de l'højskole. Franchement soporifiques.

L'immersion dans le Jutland de l'ouest est donc restée lettre morte pour moi.
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Le livre est inclassable, le style inimitable.
En dire trop serait en dire long.
Ce serait dommage en pays des phrases courtes.
Ce que je pourrais dire : y' a de l"humour, de l'humour et encore de l'humour, léger, caché, décapant, cinglant, aigre-doux, doux-amer, caustique, tendre, inspiré. J'aligne les mots ceux que la narratrice sème à satiété, sa seule riposte à un monde bien-pensant.
À ses moments perdus, - ils se comptent sur les strophes d'une comptine y en a peu, leurs fils en bas-âge ne parvient pas à faire ses nuits tout comme sa maman cale sur le permis de conduire, c'est une longue digression, j'en conviens -, mais j'essaie de singer (mal) le ton des réponses du courrier des lecteurs d'un journal local confié à l'indécrottable pessimiste, compagne d'un "mon chéri" factoiste(c'est un néologisme) et artiste, lauréat de la bite d'or du professeur le plus sexy d'une école créative, tendance Steiner.
Oui, donc, Boîte aux lettres rassure ses lecteurs déboussolés, en parlant d'elle, pour conclure sur un conseil absolument sensé, fondé sur son expérience de trentenaire.
Exemple de question : Est-ce possible d'avoir des enfants si on n'a pas de machine à laver ?
Réponse : Trouve les principes qui correspondent à tes besoins.
J'ai beaucoup ri, souvent souri et parfois réfléchi.
Ma conviction: Stine Pilgaard possède un sens de l'observation aiguisé. Son regard impertinent et pertinent s'insinue dans des tirades truffées d'incises sans virgule, sur ce qu'elle voit, ressent, pense, alors qu'elle parle d'autre chose.
Merci aux éditions le bruit du monde et au coup de coeur de la libraire. Il n'y a plus d'exemplaire sous la fiche de lecture.
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"Qu'est-ce que le temps (...), sinon des intervalles aléatoires de joie ou d'anxiété, une conduite en ligne droite sur une route nationale et une circulation dense à Herning ?"

Tout le charme de ce roman réside dans ce décalage teinté de poésie qui compare le parcours d'une vie à la conduite d'une voiture ou explique l'économie de paroles des habitants du lieu par la contagiosité de la nature sans voix qu'ils côtoient. Des petits moments aériens qui vous saisissent au détour d'une phrase et donnent d'autres couleurs à votre environnement proche. Bienvenue à Velling, petite ville du Jutland dans l'ouest du Danemark, baignée par la mer du Nord et ponctuée de collines et d'éoliennes. La narratrice s'y installe avec son compagnon enseignant dans une école alternative et leur bébé de quelques mois. Un peu désoeuvrée, membre du groupe des "pièces rapportées", la jeune femme porte un regard étonné sur l'univers qu'elle découvre tout en tentant d'y trouver sa place. Elle est bientôt recrutée par la gazette locale pour tenir le courrier des lecteurs ce qui se révèle un passionnant poste d'observation. Et elle poursuit sa quête du permis de conduire, bientôt détentrice du record du nombre d'heures de leçons et devenue une sorte de légende dans le milieu des moniteurs d'auto-école.

Ce parallèle entre l'apprentissage de la conduite et celui de la vie est joliment déroulé, donnant à voir au passage tous les doutes qui peuvent assaillir les trentenaires dans une société qui collectionne les paradoxes. Les Jutlandais sont avares de mots, la narratrice se désespère de parvenir à tenir une conversation dans ce "pays des phrases courtes". "Tu penses en prose" lui explique son compagnon, "les gens ici sont plus concis. Tels des haïkus, dix-sept syllabes, la nature plus le présent". Toute une métaphore d'une façon de prendre la vie. Amitiés, éducation, injonctions comportementales. le regard se teinte d'humour pour dépeindre des situations qui dépassent sans doute le cadre du Jutland même si le format pédagogique, celui des højskoler est tout à fait singulier notamment avec ses créations de chansons. le récit est ponctué par la correspondance que tient la narratrice pour son journal, quelques petits bijoux d'acuité, à la fois tendres et finement observés. Comme cette réponse à la lettre d'un insomniaque anxieux : "... l'anxiété est une condition de vie pour toute personne sensée. Notre génération sait que les avions peuvent s'écraser sur les gratte-ciel, et les gens se jeter dans le vide. Nous comprenons que les cellules peuvent se diviser dans le corps, que les gens peuvent avoir des bombes sous leurs vêtements, que les conducteurs suicidaires prennent les voies d'accès en sens inverse. Tout doit passer, vois cela comme un soulagement. Adorable Insomniaque, la vie n'est pas un événement, mais un mouvement fugace et indifférent dans un espace sombre. Toutefois, la beauté peut advenir avec spontanéité. Un beau poème, une peinture étrange, une vue qui nous coupe le souffle. Ta mission est d'utiliser le temps du mieux que tu le peux, pendant que tu attends la mort."

Le pays des phrases courtes est un roman qui fait du bien, disserte de la vie avec élégance et de ses aléas avec un humour tendrement sérieux. Il peut aussi donner envie d'aller se balader du côté de Velling y chercher un peu de silence. J'ai passé un moment charmant.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le pays des phrases courtes ne fait pas partie de ces romans qui étreignent par leur progression dramatique ou leur suspense. le livre de la danoise Stine Pilgaard est davantage du genre impressionniste, dans la description de la tentative d'adaptation d'une trentenaire à un nouvel environnement, dans un village du Jutland de l'ouest. le ton est plutôt léger alors que la narratrice ne parvient pas à s'intégrer véritablement et elle pourrait même presque être qualifiée de dépressive, mais dans une sorte d'humeur joyeuse devant les comportements et les personnalités laconiques des autochtones. Cette jeune femme, en décalage social, possède un oeil infaillible d'observatrice et une certaine candeur pour raconter ce qu'elle vit. Outre sa condition de jeune maman et ses difficultés récurrentes à obtenir le permis de conduire, sa philosophie de l'existence se retrouve dans les réponses très particulières qu'elle fournit dans le courrier des lecteurs d'un journal local. Plutôt que prodiguer des conseils, elle en profite surtout pour parler d'elle et de ses expériences présentes ou passées, maniant le hors sujet avec une certaine élégance. le pays des phrases courtes est une suite d'instantanés drolatiques et charmants, qui séduit par son humour, mais son caractère volatil et une certaine redondance thématique dans de courts chapitres qui ressemblent à des vignettes peuvent aussi éroder peu à peu l'intérêt.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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critiques presse (1)
LeMonde
28 juin 2022
Sans héros ni suspense, l'écrivaine danoise embarque son lecteur dans la douceur quotidienne d'une école communautaire du Jutland. « Le Pays des phrases courtes », métaphysique et hilarant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Comment ça va, demande mon chéri. Bien, merci, je réponds. Tu as passé un bon week-end ? demande-t-il. Je dis que ça fait du bien de se détendre après une semaine chargée. Mon chéri hoche la tête en signe d'encouragement. Personne ne veut savoir comment tu vas, dit-il. Souviens-toi de ça.
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Pense à l'amour comme à un papillon de nuit confus. Une danse ailée désespérée dans les flammes de bougies chauffe-plats. Il prend feu, une brise soudaine souffle la flamme, mais peu après il revient danser dans la lumières et il recommence encore et encore et cela ne s'arrêtera jamais.
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Ce qui est bien avec l'amour des êtres aimés, c'est qu'ils reçoivent nos peines comme des petits cadeaux. Merci, disent-ils et ils les emportent comme s'il s'agissait de leurs propres ténèbres. C'est ainsi que la vie peut être si belle.
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Être parent, c’est comme adhérer à un club et exactement comme être fumeur. Ensemble, on quitte la fête, on sort dans le froid, on se rapproche un peu plus que nécessaire. On se regarde avant d’allumer nos cigarettes et on sait exactement comment l’autre personne se sent.
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Tu penses en prose, les gens ici sont plus concis. Tels des haïkus, dix-sept syllabes, la nature plus le présent.
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Video de Stine Pilgaard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stine Pilgaard
Pétillante. C'est le mot qui vient à l'esprit lorsqu'on rencontre Véronique Ovaldé. Dans ses romans comme dans la conversation, cette amoureuse des livres nous embarque dans son univers et nous donne envie de lire avec passion et ardeur.
À l'occasion de la parution de son roman Fille en colère sur un banc de pierre, coup de coeur de nos libraires Laure et Rozenn, elle est venue nous rendre visite à Dialogues pour une rencontre avec les lecteurs brestois et l'enregistrement de ce podcast.
Au fil de la conversation, elle nous parle de la vocation d'écrivain, des pouvoirs de la lecture, du territoire de l'enfance, des mécaniques si universelles de la famille, du plaisir de raconter et elle nous confie un conseil de lecture.
Bibliographie :
- Fille en colère sur un banc de pierre, de Véronique Ovaldé (éd. Flammarion) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21642815-fille-en-colere-sur-un-banc-de-pierre-veronique-ovalde-flammarion
- le Sommeil des poissons, de Véronique Ovaldé (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16827842-le-sommeil-des-poissons-roman-veronique-ovalde-points
- Et mon coeur transparent, de Véronique Ovaldé (éd. J'ai lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1111003-et-mon-coeur-transparent-roman-veronique-ovalde-j-ai-lu
- Ce que je sais de Vera Candida, de Véronique Ovaldé (éd. J'ai lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21358349-ce-que-je-sais-de-vera-candida-veronique-ovalde-j-ai-lu
- Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale, de Caryl Férey (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20370606-comment-devenir-ecrivain-quand-on-vient-de-la-g--caryl-ferey-points
- le Bruit et la Fureur, de William Faulkner (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/520924-le-bruit-et-la-fureur-william-faulkner-folio
- le Pays des phrases courtes, de Stine Pilgaard (éd. le Bruit du monde) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20666810-le-pays-des-phrases-courtes-stine-pilgaard-bruit-du-monde
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