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Citations sur Les fleurs du karma (7)

Ce furent les jours les meilleurs. Ce furent les jours les pires. Ce furent des années libres, ce furent des années cruelles. Ce fut une époque de rêves infinis, ce fut une époque de réveils brutaux.
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Au temps où ce grand pays n’était pas encore une nation et où les états n’avaient pas encore de frontière bien définie, où il n’y avait pas de route goudronnée et où le regard des gens était torturé par des distances infinies qui ne menaient nulle part, s’égarer était fréquent. A cette époque sauvage et romantique des pionniers – dont nombreux sont les nostalgiques aujourd’hui – il pouvait arriver que d’un seul coup on ne reconnaisse pas le monde autour de soi, au point de ne plus savoir où aller. Et quand ça arrivait, on s’asseyait sur un rocher, on sortait un couteau de sa botte et on se mettait à le lancer en direction de la souche d’un arbre abattu par la foudre, histoire de se calmer les nerfs. Une fois ceux-ci suffisamment calmés, on aplanissait du pied la terre devant nous, et avec la pointe du couteau on tentait de dessiner le parcours effectué, dans l’espoir que ce tracé nous permette de retrouver la route, ou même un détail que la peur aurait effacé de la mémoire. Si rien ne nous venait à l’esprit, on n’en faisait pas un drame. On lançait une dernière fois son couteau vers la souche et on attendait de mourir de soif.
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La différence, c'est que lorsque nos ancêtres préhistoriques se trouvaient en face d'une manipulation dramatique par rebondissement d'une bête féroce ayant l'intention de les manger, le dilemme "fuis ou bas-toi" était une question de vie ou de mort. Mais aujourd'hui comment tu fais pour te décider ? Quel sens peut avoir un "fuis ou bas-toi" si, devant toi, il y a une télévision ? Selon toi, rester devant l'écran à regarder toutes ses conneries, c'est fuir ou se battre ? Quelle étonnante question sans réponse. Le mieux que tu puisses faire après ta dose d'hormones, c'est ouvrir une autre canette de bière. C'est pourquoi il faut faire attention, parce qu'on estime que, de nos jours, dans une émission de télé, il y a en moyenne dix rebondissements par minute, et tu as vite fait de te retrouver alcoolique. Pour en revenir à moi, je savais bien ce que je devais faire après la saisie du canapé mathématique. Fuir. Et c'est exactement ce que j'ai fait.
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L’Amérique est un grand plan incliné, du genre de celui des flippers, aimait-il à répéter, et tout ce qui n’a pas de racines est comme une bille en métal qui roule vers la Californie.
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Vous voulez être libres, vous voulez être heureux, vous cherchez quelque chose sans savoir vous-même de quoi il s'agit. Des choses que vous ne pourrez pas avoir, des choses que vous savez que vous ne pourrez jamais avoir. Mais pas seulement. Vous refusez aussi. Oui, vous vous refusez vous-mêmes. Vous agissez contre vos propres intérêts. Vous vous laissez envahir par l'angoisse, vous pensez être fous et vous êtes prêts à tout foutre en l'air pour rien. Et en plus, comme vous êtes de véritables têtes de con, miros comme des taupes et têtus comme des mules, vous faites en sorte de vous imposer un semblant de discipline. Vous vous fiez à des inventions qui n'ont pas de sens. Des trucs abstraits qui n'existent pas en vrai. Lois, états de droit, ordres constitués. Codes de comportement et codes moraux. Sens commun et significations. Economie de marché. Mais le produit le plus absurde de votre peur sans fondement du désordre, c'est la poussière. Oui, la poussière, vous avez bien entendu. Cette poussière dont vous vous plaignez tant, c'est vous qui l'avez voulue.
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Je ne sais plus si un autre monde est vraiment possible, mais s’il l’est, il faut d’abord trouver comment fuir celui où nous nous trouvons.
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Certains parmi vous l'ont peut-être déjà rencontrée. En général, elle porte un t-shirt avec des formes géométriques étranges et fluorescentes, une minijupe provocante et une petite chaîne à la cheville droite. Elle a toujours l'air un peu distraite, on dirait qu'elle s'emmerde. Elle a les cheveux noirs brillants comme la soie, les yeux tantôt serpent tantôt biche, et un corps qui ondoie. Elle ne passe pas inaperçue. C'est le type de fille, dès qu'on la voit, on en tombe amoureux. Elle s'appelle Laïka, Laïka Orbit, bien qu'elle soit convaincue que Laïka n'est pas son véritable nom et que le monde où elle se trouve actuellement n'est pas le sien. Evidemment, elle est incapable de dire comment elle s'appelle vraiment, ni d'expliquer la réalité dont elle prétend provenir. Elle ne s'en rappelle plus. Elle se souvient seulement avoir jeté aux quatre vents ce qu'elle a toujours été. Comme vous pouvez le voir, toutes les conditions sont réunies pour affirmer qu'elle frôle la folie. Peut-être qu'il s'agit d'une espèce d'alien tombé de l'espace, qui sait ? Qu'elle soit alien ou folle, il n'en reste pas moins que vous lui ressemblez, vous savez pourquoi ? Parce qu'elle a jeté aux quatre vents sa propre personne de peur que la routine ne la flétrisse, elle ne voulait pas devenir malheureuse, avec les veines qui affleurent à ses jambes, les hanches lourdes et le regret de ne pas avoir été assez folle quand elle était encore suffisamment jeune pour se le permettre. Parce qu'elle voulait une vie électrisante, différente. Parce qu'on ne vit qu'une seule fois. Encore cette satanée envie d'exister. Elle voulait une autre vie, et maintenant elle se plaint d'avoir perdu celle qu'elle avait. Elle voulait fuir de chez elle, et maintenant elle pleure car elle ne sait plus comment rentrer. Votre portrait tout craché. Il n'y a jamais rien qui va. Quand est-ce que vous vous mettrez dans la tête qu'il faut prendre le karma comme il est ? Pourquoi apprendre à marcher sur l'eau quand il suffit de prendre une barque pour gagner l'autre rive ? Vous croyez sans doute ne pas être comme Laïka. Vous croyez avoir la tête sur les épaules. Vous croyez. Mais en réalité, vous êtes exactement comme elle. Vous n'êtes pas vous. Comment pouvez-vous être vous, puisque vous ne devriez même pas exister ?
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