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Sarah Guilmault (Traducteur)
EAN : 9782918767138
320 pages
Asphalte (02/06/2011)
3.6/5   15 notes
Résumé :

Il n'y a plus de Romains à Rome depuis qu'une canicule infernale s'est abattue sur la ville. L'arrivée massive des Chinois a transformé la cité éternelle en une Chinatown qui ne vit plus que la nuit, entre pousse-pousse, bordels et fumeries d'opium. Depuis sa cellule, le dernier des Romains tente de comprendre comment s'est accompli son destin. Avant d'être arrêté pour meurtre, il menait une vie oisive, passée ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voilà, aujourd'hui, je me sens seul.
Assis dans un coin du terminal numéro 2 de l'aéroport de Lisbonne, en attente de ma correspondance pour les Îles au Vent, ruminant encore et toujours au fracas de cette modernité, un certain monde à présent unifié, sous la bannière du smartphone et de la valise à quatre roues, armé d'un stylo-bille « Chartreuse » et d'un vieux carnet assorti, contrôlant à l'occasion le temps qui passe sur mon téléphone — du type que les enfants de mon pays d'adoption appellent « Chokapik », l'horloge étant en option — bien conscient que je ne suis vraiment pas à plaindre, ayant encore le choix de tout cela, et que l'écrire semble vain voir prétentieux…
Bref je me sens bien seul.

Je ne suis pas très à l'aise avec les critiques de livres par trop « personnelles » ; celles où le lecteur raconte et contextualise son expérience de lecture. D'autres font ça très bien, peut-être considérant qu'il n'y aurait que dans le « ressenti » qu'une petite étincelle de vérité pourrait poindre….
J'entends bien, mais j'ai la faiblesse de croire qu'une oeuvre peut aussi être approchée en laissant son égo sur un cintre à l'entrée. N'y voyez là aucun jugement, ou je vais encore me sentir un peu plus seul…

Ici, je me sens bavard, je vous parlerai bien des pluies qui se sont enfin décidé à tomber, redonnant espoir et vérité à une nation dont le nom n'est au mieux qu'un voeux pieux, davantage Cabo Sec ou Cap Brun, Îles aux cailloux malgré tout remplies de merveilles, sa population en premier lieu…

Non, il faut plutôt enchainer sur cette critique difficile, d'un livre jusqu'ici plébiscité, entre autres par notre libraire « 5 étoiles » (comme « l'hôte » dans les TGV…), amateur de lunettes-compas et du mot « stase », à qui j'ai cette fois-ci eu tort de faire confiance… Il faudra désormais se méfier des enthousiastes par trop récurrents… et pourtant, qu'on les envie dans leurs joies…

Et puis le nom de cet auteur italien, translation directe du grand meistre Thomas Pynchon, ne pouvait me laisser indifférent, situant d'emblée ce livre dans une case ambitieuse.
Ajoutez-y une séduisante et personnellement inconnue maison d'éditons, Asphalte, et tout était réuni…

Pas vraiment de la post-apo, mais bien dans cette veine : une action situé dans un futur proche constamment caniculaire, au point que Rome, centre de l'action, en soit vidée de ses romains, curieusement remplacés par des chinois…
Un anti-héros complètement anomique — sans être toutefois tenté de conforter ce cher Durkheim dans sa théorie du suicide — simplement en roue libre, narrateur d'un récit tout entier auto-centré et sans grande volonté, empoissée dans cette histoire d'un crime dont il ne se défend pas, d'une non-linéarité plutôt brouillonne et vaguement collante, laissant à son dénouement la nudité d'une maigre surprise.

On aura rapidement compris qu'il prend le rôle du sale type, sans en avoir la forme de la mâchoire, ni la taille de caleçon (qui n‘est pas celle que l'on pourrait croire…). Cela se manifeste surtout dans ce trouble racisme ordinaire envers les chinois, et l'on tient probablement là le problème principal de ce roman.
A travers ce mec à la limite de la désincarnation s'étale la panoplie des clichés étrangers, rehaussée par la présence d'un unique personnage y échappant, dont les phrases s'élaborent davantage qu'un « toi pas faire ça ! » omniprésent pour le reste des dialogues.
On ne voit pas bien ce que veut en faire l'auteur, à nous renvoyer à des préjugés qui ont malgré tout leur fond de vérité, surtout pour des Han qui ont la réputation de très peu s'acculturer.
Les développements récents de l'anti-racisme racialiste ne pouvant que plomber davantage cette vision des communautés, tout en la validant, magie des paradoxes post-modernes.
Ce dispositif flou du dernier « italien de souche » présent sur place n'est même pas bien tenu ni exploité, trop fine feuille de riz se déchirant à la première occasion.

On y ajoutera une hésitante misogynie de sa part, cause potentiellement probante de ce qu'on appellerait aujourd'hui un féminicide (tiens mon correcteur d'orthographe du logiciel « Pages », à la recopie du carnet, n'est pas à la page…), alors que cela s'avère à la fin de pas en être un…

Bref un anti-anti-héros, également cité dans un site critique formé de listes, y côtoyant la fine fleur de la science-fiction contemporaine, achevant ce sentiment de solitude à l'heure de terminer ce papier, alors que je suis à présent sous la pluie, heureux dans une culture que j'ai appris à faire mienne, l'additionnant au nuancier que mon individu a la chance de porter.
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"Le chaos domine partout. La situation est excellente" (Mao Zedong)

Publié en 2008, traduit en français en juin 2011 par les audacieuses éditions Asphalte, « Cinacittà » est le troisième roman de Tommaso Pincio (Marco Colapietro). Il y atteint un nouveau sommet, en combinant des prémisses spéculatives relativement simples, mais osées (une Rome de « bientôt dans le futur », victime de canicules insoutenables du fait du réchauffement climatique, se vide de ses habitants d'origine, remplacés par des immigrés chinois), et la maîtrise jubilatoire des confessions apparemment décousues d'un « loser lucide », accusé d'un « crime atroce».

« Soit dit en passant, je n'ai jamais lu Stendhal non plus. Que mon langage châtié n'induise personne en erreur. Je ne suis pas un homme aux lectures raffinées. Dans ma vie, j'ai vu un paquet de tableaux – anciens et modernes, abstraits et figuratifs – mais, en tout et pour tout, j'ai dû ouvrir une vingtaine de livres, pas plus. Pour lire le dernier, une très intéressante biographie de Karl Marx, j'ai mis plus d'un an. En fait, ce n'était pas le dernier au sens strict du terme mais, de ça, j'en parlerai par la suite. »

« Dans le passé, je me considérais comme une personne tolérante et ouverte aux cultures exotiques. Puis j'ai dû m'avouer vaincu. Il est évident qu'à un certain moment, on finit par en avoir plein le dos que son calendrier suive le rythme des fêtes d'une civilisation millénaire qui a produit des habitudes comme celle de cracher dans les ascenseurs. »

« Ma théorie est que cette prétendue compulsion d'aveu est une invention des criminologues – les Freud du crime – dans le but de simplifier la vie aux magistrats enquêteurs (...). Répéter jusqu'à la nausée à l'accusé qu'au fond il ne veut rien d'autre que ça : être découvert et passer aux aveux. Un bobard de ce genre pouvait séduire par le passé, aux temps de « Crime et châtiment », quand les accusés, la plupart du temps analphabètes et naïfs, avalaient tout ce qu'on leur débitait pendant les interrogatoires. Aujourd'hui, cependant, il faut vraiment sortir d'un asile de fou pour gober ça. (...) Presse, journaux télévisés et thrillers en tout genre ont ouvert les yeux aux gens. »

« le chaos domine partout : la situation est excellente (Mao Zedong). »

La férocité joyeuse de la caricature (les pires travers, réels ou fantasmés, de toutes les Chinatowns du monde assemblées en un seul lieu, et multipliées à l'envi), la subtilité des perceptions de la décadence progressive, qui s'accélère (la citation d'Hemingway qui hante le roman est emblématique : « D'abord petit à petit, puis d'un seul coup »), et enfin la saveur de la machination qui se dévoile lorsque le monologue du narrateur trouve sa cohérence, composent un mélange détonant, dont les derniers mots du livre fournissent peut-être la clé ironique (mais dont la connaissance préalable ne gênera pas votre lecture !) :

« Bon, je crois avoir tout dit. Il ne manquera que la morale de l'histoire. Chaque histoire doit en avoir une. Concernant le crime atroce dont je viens de vous faire le récit, la morale pourrait être la suivante : LISEZ BEAUCOUP DE BIOGRAPHIES. Une seule ne suffit pas. (...) Lisez-en et offrez-en à vos amis, vous ne pourriez pas leur rendre plus grand service. Si elle vous a plu, offrez-leur la mienne, comme ça vous m'en rendez un, à moi aussi. J'ai de quoi manger, certes. Mais pour le reste, la prison n'est pas un pays de Cocagne. Ici, la vie est chère comme partout ailleurs. »
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Étrange uchronie noire et poisseuse, Cinacittà. Mémoires de mon crime atroce a d'abord la palme de l'originalité: Rome, période moderne, c'est un thème très rare dans la catégorie des uchronies et c'en est d'autant plus appréciable!
Je n'aurai jamais entendu parler de ce livre sans la recommandation d'une lectrice amie, à vrai dire je n'avais même jamais entendu parler de l'auteur et de l'éditeur, et ça aurait été dommage. J'ai beaucoup apprécié le rythme très particulier, un récit tout en retour en arrière, très morcelé, dont nous connaissons dès le début la fin, l'emprisonnement du narrateur pour homicide, mais qui néanmoins se révèle passionnant.
C'est l'étiquette uchronie qu'on retrouve le plus sur Babelio pour ce roman mais je me demande si dystopie n'irait pas mieux. Rome est devenue une cité assiégée par la chaleur et tous les Romains ont émigré vers le Nord, le Nord de la péninsule voire le Nord de l'Europe, tandis que l'immigration chinoise remplie la ville. Les habitants prennent l'habitude de vivre la nuit et de dormir le jour, y compris notre narrateur, étrange mélange d'individu pathétique que son apathie précipitera dans sa chute, mais si humain qu'on lui garde un certain attachement. Dès le début, on connaît son destin, la prostituée morte dans son lit et la prison, et pourtant on le suit dans le lent travail de reconstituer ses souvenirs et son histoire avec une certaine fascination.
Beaucoup de thèmes se mélangent et font de ce livre une oeuvre riche que j'ai beaucoup appréciée et que je recommanderai au lecteur que la forme presque à rebours n'effraieront pas.
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Dans un futur proche du nôtre, si proche qu'il n'est peut-être qu'un présent détourné, une canicule sans fin s'est abattue sur Rome. Ses habitants ont fui vers le nord et la Ville Eternelle, tombée aux mains des Chinois, n'est plus que l'empire nocturne d'un commerce affairé entre bordels et cartons, où l'art n'a plus sa place.

Derrière les murs de Regina Coeli, le dernier des romains raconte la chute. Celle de cette ville qui se croyait reine du monde. Et la sienne, surtout - celle d'un artiste raté qui, faute d'avoir su concrétiser ses rêves, est peu à peu tombé dans l'immobilisme et le refus de la réalité. Jusqu'à ce crime atroce pour lequel on l'a emprisonné. Mais l'a-t-il seulement commis, ce crime ? Dans quelle mesure en est-il responsable ? Et jusqu'à quel point sa véritable faute n'est-elle pas ailleurs ?

Son récit se morcelle, digresse sans cesse, à l'image de son caractère indécis et fuyant. Et pourtant, il ne perd jamais son lecteur, retenu par un certain suspense, par la cohérence sous-jacente de l'ensemble, par l'ambiance très sombre et assez fascinante de cette Rome déchue, mais aussi par l'intérêt des thèmes abordés.
Celui de la culpabilité, traité de manière particulièrement subtile, directement lié à ceux du renoncement et de l'échec, de l'apathie et de la manipulation.
Celui de l'ambiguïté des sentiments, de la frontière si fragile entre plaisir, amour et désir obsessionnel.
Celui de la décadence d'une civilisation - la nôtre - qu'un rien peut effriter et qui sombre dans le ressentiment face à l'envahisseur barbare - ce peuple qu'on ne comprend pas, qui s'adapte trop bien à ce qui nous menace et devient l'incarnation même du danger.
Celui du conflit entre deux cultures trop différentes, incapables de communiquer...

Quelque part entre le roman noir, l'uchronie et la dystopie, Cinacittà est un inclassable original et intelligent. Un de ces livres, trop rares, capables de parler à la fois au cerveau, à l'imagination et au coeur.
Car si le narrateur est indubitablement pathétique, odieux même par certains côtés, ses échecs et ses faiblesses le rendent aussi touchant. Peut-être parce que certaines me parlent particulièrement. Peut-être parce qu'il les aborde sans tomber dans l'auto-apitoiement avec, à l'égard de sa propre personne comme du reste du monde, un certain détachement cynique qui le rend finalement assez sympathique et fait mouche sur de nombreuses remarques. C'est la dernière, mais non la moindre, des choses que j'ai aimées dans ce livre : l'humour noir et corrosif, qui donne au récit tout son relief et sa force.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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« le chaos domine partout. La situation est excellente. Mao Zedong »

Le réchauffement climatique a transformé Rome en une fournaise invivable, une ville en plein chaos, envahie par les chinois, les pousse-pousse et les bordels.

Dans cette période future incertaine, un homme sans nom, le dernier des romains à être resté dans la ville de Rome, est accusé du meurtre d'une prostituée chinoise, Yin, un crime dont il ne se souvient pas.

Dans ce livre, il raconte sa chute, son abandon de lui-même – il est dépossédé de son identité et de son destin - et son glissement progressif vers une chute irréversible, précipitée par les chinois, les nouveaux barbares.

« J'y pense encore aujourd'hui et je n'arrive pas à déterminer ce point de non-retour qui, sur le moment, m'a échappé. Etait-ce quand j'ai perdu mon travail ou quand j'ai accepté de m'installer à l'Excelsior ? Quand j'ai amené Yin dans ma chambre pour la première fois ou quand j'ai commencé à fréquenter la Cité Interdite ? Avant ou après ma rencontre avec Wang ? Je me demande même souvent si le véritable instant fatidique n'a pas eu lieu bien avant, quand Rome était encore une ville normale, avant l'année sans hiver, quelque chose qui, sur le moment, m'a paru sans importance et que j'ai même peut-être oublié. »

Un excellent roman reflets de nos peurs, un livre sur le non-être et la décadence.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il voulait savoir si j'étais prêt à raconter ce qui s'était passé. Au ton de sa voix, il était clair qu'il s'était déjà fait une idée. Il voulait seulement que je confirme que j'étais bien l'auteur de ce crime atroce. Je dois dire que l'épithète m'a toujours laissé perplexe. Il m'a toujours semblé qu'il s'agissait d'un meurtre tout à fait normal.Je m'explique: je ne nie pas qu'il ait été brutal et violent, mais un meurtre est un meurtre. J'aimerai bien qu'on me dise alors quelle serait la manière non atroce de tuer quelqu'un.
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L’homme qui dort avec les cadavres est une autre appellation dont les journalistes m’ont affublé. on a beaucoup parlé dans la presse de ma semaine passée dans la chambre à côté du corps de Yin. On en a aussi beaucoup parlé lors de la phase préliminaire et durant le procès. Mon avocat aussi aurait bien voulu en parler. En tête à tête, évidemment.
Quand le juge d’instruction m’a demandé ce que j’avais bien pu faire pendant toute une semaine avec un cadavre, j’ai répondu que, la plupart du temps, j’avais dormi.
« La plupart du temps ? »
J’ai acquiescé. Il devait être aux alentours de minuit, et nous nous trouvions dans une salle de la prison avec des rideaux et un petit ventilateur. J’étais seul avec le juge d’instruction. Mon avocat s’était volatilisé. ça arrivait souvent mais, chaque fois, je disais au juge qu’on pouvait commence sans lui. On étouffait. Moi en particulier, je cuisais parce que j’avais une lampe braquée sur le visage. je m’étais imaginé que les vrais interrogatoires étaient différents de ceux qu’on voit dans les films, et en fait…
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J'ai jeté un coup d'oeil au juge d'instruction. Il avait le visage d'un vieux Chinois qui, en se réveillant, ne sait pas s'il a rêvé qu'il était un papillon ou s'il est lui-même un papillon qui rêve qu'il est un homme. Il a tenté de retrouver ses esprits et après quoi, il a soumis à mon avocat un doute qui lui était venu tout en l'écoutant : "Vous avez compris, n'est-ce pas, que votre client est accusé de meurtre ?"
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A vingt ans,toute ma vie tournait autour de mes rêves. Un rien me suffisait pour me retrouver ailleurs dans ma tête.Je pouvais être en discothèque ou à une fête,et,tandis que je dansais au milieu des autres et de la musique,je m'absentais petit à petit en commençant à me balancer comme une feuille suspendue en l'air,poussé par le vent de mes fantaisies.
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La phrase d'Hemingway signifie que les changements les plus importants sont ceux que nous ne voyons pas. Ceux qui,malgré leurs conséquences destructrices, se déploient trop lentement pour que nous puissions les percevoir au moment où ils adviennent .
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Vidéo de Tommaso Pincio
Entretien avec l'auteur au sujet de son roman "Cinacittà" (en italien).
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