J'imagine que pour écrire ce "
Plop",
Rafael Pinedo a dû se dire que verser dans l'ultra-violence et le trash était certainement le plus sûr moyen de se faire remarquer et de sortir du lot. Il a dû ensuite se dire que placer son récit dans un contexte post-apocalyptique pouvait justifier la violence la plus racoleuse. le thème du retour à la barbarie a dû lui paraitre bien pratique. Et tans pis si l'univers dépeint l'est à la truelle et s'il n'est pas crédible.
Je ne suis pas hostile aux récits violents qui remuent le lecteur. Encore faut-il que ça raconte quelque chose, que la volonté de l'auteur soit simplement de distraire ou bien de servir un propos. Ici, tout n'est que prétexte. La violence est là pour elle-même, elle est la base et le but du récit. Ni ludique, ni ne portant aucune idée.
Parfois le récit semble vouloir aborder un thème intéressant (le pouvoir du savoir, la conquête du pouvoir) mais à chaque fois l'auteur abandonne ces esquisses de développement de l'intrigue sans les exploiter pour retomber dans ses travers et sa vacuité abyssale.
Les personnages sont anecdotiques, inintéressants. Il n'est pas nécessaire de s'attacher aux protagonistes d'un roman pour le lire avec intérêt (le personnage d'"Un enfant de Dieu" de McCarthy ou les personnages du "diable tout le temps" de Pollock ne sont guère attachants par exemple). Mais il faut alors qu'ils soient bien caractérisés et qu'ils aient une certaine épaisseur. Ce n'est pas le cas dans "
Plop". Les protagonistes ne sont pas attachants, ils n'ont aucune profondeur, ils indiffèrent.
Le récit est creux, vide, ne raconte rien. L'écriture est plate, sans originalité, aussi vaine que l'histoire qu'elle raconte. En moins de 170 pages, le roman de Pinedo réussit à être ennuyeux. Presque un exploit. Si je l'ai lu à toute vitesse, ce n'est pas parce que j'ai été emportée par le récit mais bien pour m'en débarrasser au plus vite.
Challenge Petits plaisirs 14
Challenge variété 6 (catégorie "un livre que vous pouvez terminer en une journée)