Dans ce conte post-apo et primitif (si si, mais attends j'ai pas fini) s'impose un personnage principal qu'on surnomme
Plop.
Plop, parce que c'est le son qu'a produit son corps lorsque bébé, il est tombé du ventre de sa mère, étalé et quasiment laissé pour mort sur le sol boueux.
Car dans ce décor, tout n'est plus que boue. La boue partout, qui détériore les vestiges faits de métal et apporte les maladies vénériennes.
Plop voit son monde peuplé de tribus, agissant chacune selon ses propres règles ("on s'utilise" mais sans aller jusqu'à l'orgasme qui est tabou et se solde par une lapidation, un écorchement, ou recyclé en nourriture pour les porcs qui doivent toujours être bien gras).
On se réunit en groupes hiérarchisés comme dans l'administration pour survivre aux attaques de chiens sauvages et aux hordes de chats.
Plop raconte l'ascension de
Plop, né dans la merde, rendu esclave et devenu dictateur, en expérimentant tout ce qui lui tombe sous la main ; le plaisir, l'amitié, la trahison, l'élevage d'humains, la linguistique... de toute façon tant que
Plop garde le sourire sans jamais sortir sa langue, il ne craint pas grand chose. Jusqu'à ce qu'apparaissent les premiers concepts du Progrès.
Ce court roman est quant à lui, une incroyable expérience, dans laquelle on bouffe des champignons, on se gave d'alcool et de chair humaine. C'est brutal, très brutal. Il n'y a aucune frontière entre le Bien et le Mal, car les membres de la tribus jamais ne s'étonnent de devoir se sacrifier, se donner corps et âmes afin de satisfaire celui qui détient le pouvoir de la Lecture.
C'est un roman dans lequel on croise très peu d'amour, rendu dérisoire, futile, tellement cette société est dénuée d'humanité.
Les critiques ont été assez dures envers cette fable. Pour ma part, j'y vois les pires travers de l'Homme ayant reconstruit ce qui semble être une nouvelle civilisation. La violence et la cruauté, parce qu'elles ne semblent jamais y être gratuites font de
Plop un bonbon de désespoir que je ne peux que vous conseiller.
À ranger aux côtés mérités du Puits d'
Iván Repila (aux éditions 10/18), de
Niourk de
Stefan Wul (aux éditions Bragelonne), et
Monde sans oiseaux de
Karin Serres (aux éditions Stock).
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