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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai lu ce matin Quinzinzinzili de Méssac. C'était le premier livre publié par L'Arbre Vengeur qui me tombait entre les mains. Ni une ni deux, j'ai été chez mon libraire me procurer un autre livre du même éditeur. Ce livre, c'est Plop. Là encore, les mêmes qualités éditoriales sautent aux yeux : c'est de la belle ouvrage (chouette couverture cartonnée avec rabats, bonne qualité du papier, etc).

Là encore, on retrouve les mêmes ambitions : une oeuvre de fiction courte, s'inscrivant dans l'imaginaire sans renoncer au style. Dans Plop, le monde est recouvert de boue, les moeurs étranges sont également souvent sordides. Rafael Pinedo ne ménage pas son lectorat : ces pages sont effectivement dures, parfois insoutenables pour les âmes sensibles. Pour ma part, cela ne m'a pas paru insupportable mais je suis sans doute un ami des ambiances les plus sombres.

Le roman raconte la vie de Plop, ainsi nommé en référence au bruit qu'il fît à sa naissance en passant directement de la vie utérine... à la boue. Plop comme le bruit d'un corps tombant la boue, donc. Ambiance glauque qui ne se dissipera jamais et ira même grandissante à mesure que la tyrannie de Plop s'étendra. le récit est particulièrement âpre, Rafael Pinedo adopte un style souvent clinique et expose les pires abjections sans sourciller : toutes ces horreurs (viols, sévices divers et variés, tueries, etc.) sont simplement des faits qu'aucun jugement moral ne vient condamner. Dans les mondes post-apocalyptiques, l'Humanité fait rarement dans la dentelle... La morale n'a pas totalement disparu mais elle porte sur des actes insignifiants pour le lecteur (l'intérieur de la bouche et la langue sont les interdits majeurs du roman, et on ne saurait les montrer sans risquer une condamnation à mort) ce qui renforce encore le sentiment de malaise.

En ce sens, Plop est définitivement une réussite à recommander à ceux qui aiment les récits incisifs et dérangeants.
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Quant à Plop dans l'histoire, je n'ai pas tellement envie d'en parler c'est un personnage qui évolue beaucoup au cours du récit. Je m'étais forgée une opinion totalement erronée de lui, c'est finalement cette évolution qui donne l'intérêt à ce récit. Et il serait dommage de dévoiler la personnalité de Plop.

Lire « Plop » c'est comme manger une soupe à l'oignon, c'est bon mais c'est long à digérer …Ça n'en reste pas moins un très bon roman post apocalyptique, mais toutefois il faut avoir le coeur bien accroché pour accepter, digérer tout ce qu'on y lit.
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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En furetant dans une librairie de seconde main, je suis tombée par le plus grand des hasards sur ce titre, dont je n'avais jamais entendu parler, ni de l'auteur d'ailleurs. La couverture très sombre, ce titre incongru et ce résumé très noir, décrivant un monde étrange et post-apocalyptique m'ont intriguée, et je n'ai pas tardé à me plonger dans ce court roman hors-norme, que j'ai adoré !

Le roman retrace la vie de Plop, de son premier cri à son dernier souffle. le monde dans lequel il évolue est sale, humide, noir. La pluie tombe tout le temps, en fine bruine ou en déluge. Dès que l'eau touche le sol, elle devient polluée. Presque plus rien ne pousse, les animaux sont sauvages, tout comme les humains. On aperçoit de temps en temps des vestiges de notre société, fantômes d'un passé maintenant lointain.

Le mode de vie a fortement évolué : les humains vivent en groupe dans lesquels il y a des sous-groupes avec des rôles attribués à chacun en fonction des forces et des faiblesses. Ce sont des communautés qui errent un temps, puis s'installent, puis migrent à nouveau. Chaque groupe a un tabou, et celui du Groupe de Plop est la bouche : on ne peut jamais voir la langue, les dents, on parle et mange en baissant la tête… Il est fascinant de découvrir tous les us et coutumes du Groupe, si loin de ce que nous connaissons, et de ce qui a déjà pu être écrit.

L'ambiance est très sombre, voire glauque à certains moments. Maladies, morts, violence, famine, dangers de la nature qui les entoure, conflits sont le quotidien de la tribu. Il y a des choses clairement malsaines, qui fait que ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains : les gens qui ne servent plus à rien sont recyclés (tués et on récupère les morceaux intéressants), servent d'appâts lors des chasses ou de monnaie d'échange contre des marchandises. Il en va de même pour les simples d'esprit. La relation au sexe est étrange, on ne fait pas l'amour, on « utilise » l'autre, qu'il soit consentant ou pas. La notion d'individu n'existe qu'à travers le groupe et on ne fait que servir les intérêts de ce Groupe, quoi qu'il en coûte.

Bien que tout en bas de l'échelle sociale quand il commence son existence, Plop va petit à petit tenter de remonter l'échelle, parfois de façon honnête, parfois par des moyens contournés ou mauvais. C'est un personnage assez étonnant, qui ne parle pas beaucoup, mais dont les idées vont faire avancer les choses pour le meilleur ou pour le pire.

Le roman est rythmé par des chapitres courts, au titre évoquant l'étape de vie que Plop va expérimenter. le style d'écriture est aussi très haché, cru, mais c'est quelque chose qui m'a beaucoup plu dans cette narration, qui colle vraiment bien au récit et au personnage de Plop.

Un roman court hors-norme : on évolue dans une société post-apocalyptique originale et fascinante, bien que cruelle, sombre et insensible, dans laquelle les humains vivent en groupes hiérarchisés. Plop, né tout en bas de l'échelle, tente de monter les échelons et de trouver sa place dans ce monde noir et malsain. Une écriture hachée, des chapitres très courts, qui évoquent des moments de vie marquants. Une lecture captivante, et souvent inconvenante. Comme le dit si bien la quatrième de couverture : « un livre impitoyable ».
Lien : https://livraisonslitteraire..
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La SF est un style qui peut évoluer dans toutes les périodes. du steampunk au Cyberpunk, la SF revêt toute la frise chronologique humaine. À quand la période moyeannageuse ? - J'entends dans l'oreillette que le « Problème A Trois Corps - Liu Cixin », s'est prêté à l'exercice et que ce fut une franche réussite -. Puis, il y a cette période sombre, mal définie, celle qu'on sait proche de l'apocalypse ou d'une renaissance de la civilisation suite à une catastrophe planétaire sans précédent. .

C'est dans cette période floue qu'évoluera le lecteur. Au loin, des montagnes de plastiques et de métaux qui remplacent les splendeurs naturelles qu'on devinent détruites ou juste remplacées. Plus haut dans le ciel, la pluie ne cesse de tomber. Des fois elle se fait discrète sous forme de bruine, puis une autre fois, tueuse avec des trombes cruelles, détruisant tout sur son passage, nourrissant le sol de boue qui, verra la naissance de PLOP. .

Le récit nous compte la tragique ascension de cet individu naît de la Terre. Evoluant dans une civilisation, qui se rapproche de l'être humain, un groupe d'être qui ne s'encombre pas des faibles. On pend par les couilles, on éventre des nourrissons et on donne ce qu'il faut à manger aux cochons pour ensuite les tuer et les manger à leur tour. Un cycle de chasse et de survie continue. .

Ce récit très court propose une approche fortement politique, avec ses problématiques que l'on peut facilement transposer au présent. le roman est constitué pour la plupart du temps de phrases courtes, ainsi que de chapitres n'excédant jamais quatre ou cinq pages. Certains font seulement quelques lignes. Mais, il n'y a pas besoin de beaucoup de pages pour décrire un simple sacrifice humain. L'écriture est cruelle et sans concession à l'image de cette civilisation proto/post-humaine. .

Plop, dessert un récit virulent et primaire, une image du monde et de ses habitants qui tentent de renouer avec le progrès et l'évolution, afin de se sortir de la boue, cette boue infâme, attachée à ses traditions réductrices sans aucun-sens, refusant l'élévation de qui que ce soit, ou alors pas trop. .
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