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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Feel bad Book

Mazarine Pingeot poursuit son exploration des maux de nos sociétés en dressant le portrait d'une femme qui vit dans la peur. Une peur qui contamine sa famille, son travail, son pays. Un drame de notre temps.

Déjà dans son précédent roman, Se taire, Mazarine Pingeot confrontait une femme avec la difficulté d'exprimer sa souffrance, voire avec le déni de cette dernière. Mais cette fois la chose est beaucoup plus insidieuse. Car, à priori, Lucie a tout pour être heureuse. Dans le TGV Brest-Paris-Montparnasse qui ramène la famille après les vacances, elle pourrait se féliciter de l'amour que lui portent Vincent, son mari et leurs enfants, Mina et Augustin. Mais son imagination lui fait plutôt envisager que le train heurte à pleine vitesse un sanglier qui traverserait les voies. Ses idées noires viendraient-elles de la mauvaise nouvelle apprise quelques jours plus tôt par sa mère Violaine? Louis, son ami d'enfance est mort. «Mort seul, dans son appartement parisien, quand tout le monde était encore en vacances». Mort comme sa cousine Héloïse. Fini le trio formé durant leur enfance en Dordogne, fini le clan de l'été 1984. Ne reste que Lucas, le frère de Louis, le petit amoureux. Mais aux dernières nouvelles, il serait en Australie. D'où cette sensation de vide, de solitude, d'où cette peur qui, depuis les attentats, semble ne plus la quitter.
D'autant que Vincent est parti en mission au Yémen, la laissant «seule à porter ses enfants, sa maison, son travail…» Et justement, au travail ça ne va pas fort non plus. La moitié des rédacteurs et documentalistes ont été licenciés pendant l'été. Alors, malgré ses compétences reconnues, elle risque d'être emportée par la prochaine vague. Comment dans ces conditions rédiger sereinement les articles sur la physique quantique qu'on lui a demandés? Elle est en questionnement permanent. «elle n'est plus sûre de rien, ni même de sa colère».
Au fil des pages, Mazarine Pingeot détaille ce mal insidieux qui comme un serpent, se love autour de Lucie, l'empêchant de respirer, voire de penser. Les signes positifs s'effacent, les signes négatifs prennent de plus en plus de place. La spirale infernale semble sans fin. Et les solutions qui pourraient exister ne font qu'aggraver le problème. Les parents de Lucie pourraient garder les enfants durant l'été pour la décharger un peu. Sauf que sa mère «ne s'embarrasse pas d'enfants quand elle peut l'éviter.» Vincent pourrait être cette force sur laquelle elle va s'appuyer. Mais Vincent est maladroit, proposant à Lucie d'aller voir un psy. Qui ne pourrait que confirmer son mal-être.
Seule consolation, mais bien maigre, dans ce pays il semble bien que cette peur se soit installée durablement, notamment chez les femmes. Une peur archaïque, une peur viscérale. Voilà un premier feel bad book. Il ne devrait pas rester bien longtemps le seul de sa catégorie.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Voilà une nouvelle maison d'édition qui s'installe, c'est bien. Edts Mialet-Barrault.
Mais la qualité du papier , et même la présentation restent à revoir(à mon humble avis).
Quant au roman de M.Pingeot :j'ai le sentiment bizarre d'avoir lu deux livres entremêlés .La vie quotidienne d'une quadra parisienne qui court toute la journée et ne nous épargne pas la vaisselle dans l'évier ni les draps pas lavés depuis deux mois, ses enfants, son mari, son boulot, bref un roman sans saveur.
Et puis un autre livre, de longues pages de philosophie(la rue d'Ulm ça ne s'oublie pas), d'autres relatives au temps , la physique quantique. Bergson est omniprésent.
C'est ce chaud-froid qui m'a un peu désarçonnée, d'autant plus que le sujet principal est remarquable; la peur qui se tapie en particulier chez les filles et ce depuis l' enfance, et ici encore plus après un épisode terrifiant vécu dans une cabane en Dordogne pendant des vacances heureuses de petite fille.Ce roman fait écho au précédent "se taire".
Des souvenirs qui remontent à la surface et peuvent gâcher la vie jusqu'à la folie.
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Lucie, heureuse en couple et mère de deux adolescents
Lucie et son travail de journaliste scientifique qui la passionne mais l'épuise,
Lucie et sa mélancolie, cimentée de fatigue et de tristesse, face à laquelle elle tente des stratégies pour avancer avec volonté, « le maître mot ».
Lucie qui plonge en automate dans le vide sidéral de la maladie, laminée en profondeur par la perte de deux amis d'enfance.

L'argument pourrait être la dépression, on en reconnaît les éléments médicaux dont la peur en est une des composantes. Mazarine Pingeot en fait un livre beaucoup plus intellectualisé, ou s'invitent une conscience écologique, une pensée sociologique et une réflexion sur le temps.
Elle creuse néanmoins dans l'intime, cherchant des raisons, des réponses, à ce mal-être qui s'avère une véritable pathologie dont les racines sont à extirper de l'enfance.

J'avoue avoir subi un poids d'ennui à lire ces sempiternelles descriptions d'un quotidien morose et cette impression de tourner autour du pot. Je découvre l'écriture de l'autrice, intelligente et fluide.
Mais cela n'a pas suffi à passer outre la centième page...
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Autant le dire tout de suite, j'avais comme un à-priori, une sorte de réticence à découvrir le travail de Mazarine Pingeot.
Et bien c'était une erreur. Sans être exceptionnel, j'ai beaucoup apprécié cette lecture de "Et la peur continue", où l'on suit l'itinéraire de Lucie, qui a tout pour être heureuse et qui pourtant vit dans la peur permanente.
Quelques éléments déclencheurs, tant dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle, vont menacer l'équilibre qui est le sien, la replonger dans son enfance. Et il lui faudra plonger au plus profond de ses blessures pour espérer remonter et se libérer de ses angoisses.
Je n'en dis pas plus sur le contenu. Mazarine Pingeot dépeint très bien cette descente aux enfers, avec sans doute quelques longueurs ou passages superflus. Peut-être l'ouvrage aurait-il gagné à plus de concision. Mais lorsque les fils du passé et du présent se croisent, lorsque peu à peu, Lucie se dévoile et finalement se découvre à elle-même, une forme d'émotion est là.
Voilà donc une belle première rencontre avec l'auteure, qui reste à confirmer par une prochaine lecture.
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Le style sauve le livre . il se peut que j'en attendais trop. La lenteur qui parfois peut être un atout dans certains ouvrages, et que l'on retrouve chez certains auteurs japonais, est ici à la limite d'être un peu trop lent. j'ai dû attendre le chapitre "Héloïse" pour vraiment accrocher à la lecture de ce livre. le dernier tiers vous entraîne finalement dans un mouvement lent , doux presque apaisant dans une spirale vous aspirant au fin fond des sentiments de la peur et de l'angoisse. In finé, la dépression profonde qui est un sentiment si dur à définir est ici terriblement bien décrite. Mais le tableau a été lent à se mettre en place. J'ai été contente de ne pas abandonner ma lecture , chose que j'ai failli faire. Je ne regrette pas d'avoir tenu bon.
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La jolie couverture de ce roman m'a tout de suite attirée et comme je n'ai jamais lu cette auteure, j'y ai vu un signe. de surcroît la thématique qui m'intéressait et une nouvelle maison d'édition, voici qui a fini par me convaincre de me lancer dans cette lecture. Comme quoi parfois, la découverte d'un livre tient à peu de choses…

Lucie a peur. de tout. Si le métro s'arrête entre deux stations, elle pense qu'elle va mourir. Elle craint, lorsqu'elle part travailler le matin, qu'une catastrophe ne survienne, la privant à jamais de revoir son mari et ses enfants. Pourtant, à quarante ans, elle est comblée par un métier qui la passionne et une vie de famille réussie. Mais la disparition brutale d'Héloïse, sa cousine sourde et muette qu'elle chérissait, et celle de Louis, son ami d'enfance, font affleurer un souvenir flou et pénible au goût d'essence et de boue. Pour se libérer de ce mal étrange, Lucie devra revenir à la source de l'angoisse qui la saisit et l'empêche de vivre. Parce que, oui, la peur est tapie dans l'enfance, enfermée dans la cabane du pêcheur.

Je dois bien l'avouer, ma lecture a été laborieuse. La cause, d'innombrables digressions philosophico-scientifiques sur le temps, la mémoire, l'engagement, Bergson et… la physique quantique !
Des digressions d'une femme certes intelligente et cultivée, mais qui sombre sous nos yeux. Trop de charge mentale, elle s'approche dangereusement du burn-out, s'embourbe dans son quotidien. Mais quand une intellectuelle s'embourbe, elle pense physique quantique ou philosophie, autant dire que Et la peur continue n'est pas accessible à tous. Ce roman m'a fait l'effet d'un étalage de science, de connaissances alors qu'il aurait été tellement plus intéressant de s'attarder sur la cause originelle de la peur de l'héroïne qui est traitée à la toute fin et de manière trop superficielle. Bref, pas franchement divertissant, c'est même tout l'inverse pour moi.
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Que dire de ce roman ? J'ai eu un peu de mal à m'y accrocher, mais je suis toutefois al!ée jusqu'à la fin. Je ne sais pas dire s'il m'a plu ou non. L'histoire de l'héroïne m'a intéressée. Une quadragénaire "bien sous tout rapport" a une vie agréable, un mari aimant, des enfants adorables, un bel appartement, un job qui même s'il est précaire lui procure des satisfactions. Mais quelque chose ne tourne pas rond, et on comprend vite que si Lucie est rongée par la peur, peur de tout, peur de rien, c'est que les fantômes de son passé la hante. Sa cousine sourde et muette et son ami d'enfance avec lesquels elle formait un trio inséparable étant enfants sont morts. Voilà je n'en dis pas plus pour ne pas éventer le secret qui pèse sur le roman. N'eussent été les digressions philosophico-scientifiques entre autre sur le temps, j'ai quand même passé un bon moment avec Lucie qui est touchante et parle parfois à notre coeur.
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Voici un roman de sensations et émotions négatives à attaquer par petits morceaux pour ne pas absorber le mal-être de l'héroïne. Mazarine distille le quotidien d'une Quadra mal dans sa peau. le lecteur est confronté à la charge mentale et aux angoisses d'une femme qui sombre vers la dépression. Les raisons de cette chute sont à la fois proches (la perte de gens qu'on aime) et plus anciennes et ancrées dans l'enfance. J'ai aimé l'écriture et la sensation de proximité avec l'auteure mais évidemment on ne peut que se dire que celle qui écrit cela sans espoir, sans sortie du tunnel, va très mal.

"La pluie laisse des traînées sur la vitre du bureau qu'obstrue une buée grandissante. Elle la voit se répandre, du milieu vers les bords, comme la marque d'une contagion. La contagion de la peur."

#etlapeurcontinue #mazarinepingeot
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