Citations sur Comme d'habitude (34)
Jusqu'au dernier jour, je te dirai que la vie a été injuste avec toi mais que tu ne dois pas la fuir.
Jusqu'au dernier jour, je te dirai que la vie est courte et qu'elle t'attend.
Tout sera comme d'habitude.
Tu m'as poussée à rire de tout pour ne pas tomber, à pleurer pour n'importe quoi parce que tu es comme tu es, à me foutre définitivement de ce que l'on peut penser de moi, à être forte, pour toi, quand on ne m'attendait pas là.
Tu m'as soufflé que tu aurais bien aimé nous rejoindre, mais que tu en étais empêché.
L'heure des premiers mots, des premiers jeux n'est pas au rendez-vous. Tes gestes sont stéréotypés. Ton regard part on ne sait où. Tu n'es pas avec nous, tu te tiens à la lisière de la vie, et ce depuis la première heure.
Quant au Père Noël, il t'a toujours laissé indifférent, tu n'y as jamais cru, l'espèce humaine étant, je suppose, déjà assez compliquée comme ça.
Les jours de déprime, avoir un enfant handicapé est une formidable aubaine pour creuser sa peine sans fin.
Oui, c'est vraiment difficile de vivre avec toi. Mais ce que j'ai appris avec les années, c'est à quel point c'est encore plus difficile pour toi de vivre avec nous.
Lorsque tu n'y arrives plus avec nous, que tout est trop difficile, incompréhensible, retourne dans ta citadelle pour y reprendre des forces, barricade-toi le temps nécessaire, mais reviens parmi nous. Rapproche-toi des bienveillants. Fuis les autres. Cela ne devrait pas être trop compliqué pour toi, qui détectes comme personne la moquerie ou le mépris dont tu peux être l'objet. Ne te laisse pas faire, bats-toi, fais entendre ta voix.
Je continue d'espérer qu'un jour, j'arriverai à attirer ton attention sur un sujet qui te passionnera et te donnera le goût d'apprendre, d'aller plus loin, de vivre enfin pour toi-même et, surtout, de t'aimer un peu plus. Je te vois toujours comme une personne flottante dont l'identité reste fragile, incertaine.
Un enfant handicapé paie bien plus cher qu'un autre les erreurs et manquements de ses parents ou des adultes qui l'entourent. Une faute de parcours et il lui faudra des années pour s'en remettre. Sa fragilité aura repris le dessus, la confiance en soi, acquise si difficilement et lentement, disparu. Il aura régressé et il ne suffira pas d'un peu plus d'attention à son égard ou d'une ou deux explications de texte pour que tout rentre à nouveau dans l'ordre. Le mal est fait. Et durable.
Je rêve de passer une journée dans ton cerveau pour y traquer tes angoisses et tâcher de les apaiser, mettre à bas tes obsessions et t'en détourner, comprendre tes empêchements et lever les barrières.