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Critique de Levant


Le pape de la lecture a mis sa fille à contribution pour écrire ce petit opuscule. Sans doute pour ouvrir la tribune à une personne dont le métier n'est pas celui de lire. Histoire d'explorer le sujet des deux côtés du miroir. Lire pile et face, recto verso. Peut-être aussi pour dire comment l'on vit dans l'entourage d'un ermite qui lit 10 heures par jour, chaque fois que le soleil se lève. Avec ce que cela impose de retrait du monde. Encore nous fait-il comprendre que lire c'est entrer dans le monde par une autre porte. Tant pis si la famille n'est peut-être pas de ce monde-là.

Cécile Pivot co-écrit cet ouvrage avec son père, par chapitres alternés. Chacun dans son coin. Ce n'est peut-être que l'éditeur qui aura lu les deux sons de cloche avant publication. Mais pour ce qui est de celle qui ne vit pas de la lecture, elle en est bien mordue quand même. Aussi cherche-t-elle à nous faire comprendre avec quelle somme de tromperie des autres et du temps on peut vivre cette passion, conjuguant vie de lecteur avec vies professionnelle et familiale. Dur dur le métier de lecteur ou de liseur selon que l'on fait référence à l'ouvrage ou bien à la fonction.

Un opuscule pour donner le goût de lire mais qui pourrait bien avoir l'effet contraire si l'on en juge par la somme de sacrifices qu'impose cette passion. Encore faut-il avoir mesure en tout. La lecture doit rester un plaisir et ne pas écarter des autres plaisirs, dont celui d'échanger avec son entourage, d'aimer, de voyager, d'aller au restaurant, au cinéma, que sais-je encore.

Bernard et Cécile abordent la lecture sous tous ses aspects, chacun donnant sa façon de voir les choses. Tout y passe depuis le choix des livres, la façon de faire connaissance avec ses propres goûts, la découverte des auteurs, jusqu'au confort de lecture, aux sacrifices que cela comporte, y compris à l'initiative d'entrer dans les librairies. Tout, sauf les sites de lecture qui sont souverainement méprisés dans cet ouvrage. Babelio et consort ne sont pas en odeur de sainteté chez les Pivot. Et moi de leur dire que depuis que je fréquente ce bon site, je lis plus qu'avant. Des livres dans cette matière qui fait chaud aux mains, ce bon vieux papier. Des livres que je me procure dans ma librairie préférée dont je peux dire qu'elle est épargnée de la fermeture des 20 000 m² de surface. Ce bon site que d'aucuns reconnaîtront en lisant ces lignes m'est une source de choix préférentielle. On semble réfractaire aux technologies modernes chez les Pivot. Il y aura donc dans une future éventuelle réédition de cet opuscule matière à y convier une génération descendante de la famille, elle aussi gagnée à la fureur de lire cela va sans dire, mais ouverte à trouver l'inspiration en ligne. A condition bien sûr de ne pas délaisser ces petites boutiques où l'on trouvera le conseil qui est plébiscité par eux.

Cet opuscule est selon l'expression que j'ai aimée sous la plume de Cécile, un "livre ricochet". Il vous ouvre quelques pistes de lecture dont on comprend que si on les ignore il manquera quelque chose à notre vie de lecteur. Sinon, et pour conclure, je me croyais seul à chercher mes lunettes, à préférer les romans, à relire trois fois la même phrase quand j'ai l'esprit emboucané, à me désoler de n'avoir le temps de relire, à ne savoir comment ranger mes livres et tant d'autres thèmes abordés dans cet opuscule. Et bien non. Même le pape de la lecture n'y coupe pas. Alors tout va bien. Je suis normal et je me soigne de cette normalité : je lis. Ouf !

PS: je me suis relu parce que si jamais Il (la majuscule est de rigueur quand on fait référence au pape de la lecture) posait ses yeux sur ces quelques lignes, sans doute me reléguerait-il comme candidat à la dictée. Mais soit, à l'autodidacte il manquera toujours un bon précepteur.
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