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Critique de tilly


Le narrateur de "Mayonnaise" rend hommage à Richard Brautigan, dernier écrivain de la Beat Generation. Il déroule en parallèle l'existence banale de Gabriel Rivages né en 1983 au Canada, un an avant le suicide par balle de Brautigan en Californie. le père biologique de l'écrivain apprenait à cette funeste occasion qu'il avait un fils de près de cinquante ans, écrivain assez célèbre, ce qu'il avait ignoré jusque là. Symétriquement, trente ans plus tard, Rivages apprend à l'occasion du décès tragique et ridicule de celui qu'il croyait être son père, qu'il est le fils biologique de... (chut !)

Eric Plamondon utilise une forme romanesque originale : 113 chapitres sur 174 pages ! Mais à chaque fois c'est comme si il écrivait un roman entier, avec un titre, une première phrase percutante, souvent énigmatique, et une chute éclairante qui fait le lien avec l'un ou l'autre des fragments précédents... ou suivants. L'évocation du bouillonnement culturel des années 60 à 80 aux Etats-Unis est formidablement réussie au travers de cette mosaïque d'anecdotes et d'informations minuscules mises bout à bout pour dessiner le destin infiniment émouvant d'un écrivain à l'humour noir parfois burlesque, toujours poétique. le suicide et la relation père-fils (ou fille) sont en filigrane tout au long du texte. Ce tour de force littéraire donne l'impression de fluidité, de légèreté et de nonchalance. On quitte à regrets Richard et Gabriel. Heureusement il reste à lire, les autres volets de la trilogie 1984 (Hongrie-Holywood-Express, Pomme S), et surtout, à lire (ou relire) toute l'oeuvre Richard Brautigan.

A conseiller aux curieux de littérature un peu décalée ou originale, et de culture nord-américaine.
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