AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Amphitryon (11)

JUPITER

Moi, je suis Amphitryon. J'ai pour esclave Sosie, Sosie qui devient Mercure quand ça l'arrange ; j'habite là-haut, à l'étage au-dessus. De temps en temps, je redeviens Jupiter, quand il me prend fantaisie. Mais à peine arrivé ici, je me transforme en Amphitryon et je change d'accoutrement.
C'est par respect pour vous que je suis venu ici : je ne dois pas laisser cette comédie sans dénouement, et puis je viens porter secours à Alcmène, épouse innocente que son mari accuse d'adultère. Car je serais coupable si je laissais retomber sur l'innocente Alcmène les conséquences de mes caprices. Mais je vais continuer pendant quelques temps afin de prolonger toute la maisonnée dans un méli-mélo indescriptible.

Acte III, scène 1
Commenter  J’apprécie          100
SOSIE : J'espérais qu'elle te donnerait un fils, mais ce n'est pas un enfant qu'elle porte en elle.
AMPHITRYON : Et quoi donc ?
SOSIE : La folie.

Acte II, Scène 2.
Commenter  J’apprécie          90
... tels seront les maîtres, tel (l'esclave) sera lui-même.
Commenter  J’apprécie          80
ALCMÈNE. Oui, on s’en va et on laisse sa femme tout en larmes.

JUPITER. Tais-toi. Ne rougis pas ces beaux yeux ; je serai de retour dans un moment.

ALCMÈNE. Ce moment, c’est un siècle.

JUPITER. Si je te quitte, si je m’éloigne de toi, ce n’est pas de gaieté de cœur.

ALCMÈNE. Je vous crois ; la même nuit vous voit arriver ’et repartir.

JUPITER. Ne me retiens plus. Voici l’heure ; je veux sortir de la ville avant qu’il fasse jour. Mais prends cette coupe, chère Alcmène, c’est le prix de ma valeur ; c’est la coupe du roi Ptérélas, que j’ai tué de ma main.

ALCMÈNE. Je vous reconnais bien là. Certes, voilà un présent digne de celui qui l’offre.

MERCURE. Digne plutôt de celle qui le reçoit.

JUPITER. Encore ! tu veux donc que je t’assomme, pendard ?

ALCMÈNE. Amphitryon, pour l’amour de moi, point de colère contre Sosie.

JUPITER. Je t’obéis.

MERCURE, à part. Comme l’amour le rend brutal !

JUPITER. Tu n’as plus rien à me dire ?

ALCMÈNE. Aime-moi toujours, quoique loin de moi ; absente, ne suis-je pas encore tienne ?

MERCURE. Partons, Amphitryon, voici le jour.

JUPITER. Va devant. Sosie, je te suis. (A Alcmène.) Est-ce tout ?

ALCMÈNE. Non : reviens bien vite.
Commenter  J’apprécie          50
SOSIE. Quel courage ou plutôt quelle audace, quand on sait comment se comporte notre jeunesse (5), de se mettre en route seul, la nuit, à l’heure qu’il est ! Et que deviendrais-je, si les triumvirs (6) me jetaient en prison ? Demain on me sortirait de ma cage pour me fouetter importance ; et pas un mot à dire pour ma défense, et rien à attendre de mon maître, et pas une bonne âme qui ne criât que c’est bien fait ! En attendant, huit solides gaillards frapperaient sur mon pauvre dos comme sur une 11 enclume : belle réception que me ferait ma patrie à mon retour ! Voilà pourtant à quoi m’expose la dureté de mon maître ! m’envoyer du port ici, bon gré mal gré, au beau milieu de la nuit ! Ne pouvait-il pas attendre qu’il fût jour ? Ô la dure condition que le service des riches ! et que l’esclave d’un grand est à plaindre ! Le jour, la nuit, ce sont mille choses à dire ou à faire ; pas de repos, pas de trêve ! Le maître se croise les bras, mais ne ménage pas nos peines ; tout ce qui lui passe par la tête lui semble possible, lui paraît juste ; il s’inquiète bien vraiment du mal qu’il nous donne, et si ses ordres sont raisonnables ou non ! Aussi que d’injustices dont pâtit le pauvre esclave ! mais, malgré qu’on en ait, il faut porter son fardeau.

MERCURE, à part. N’ai-je pas plus sujet que lui de maudire la servitude, moi, libre encore ce matin, et que mon père a réduit à servir ? Un esclave de naissance ose se plaindre, tandis que me voilà changé en maroufle dont le dos attend les étrivières !
Commenter  J’apprécie          40
Prologue
Commencez donc par me prêter toute votre attention. Vous devez vouloir ce que nous voulons ; mon père et moi nous avons fait du bien à vous et à votre république. Ai-je besoin d’imiter ce que j’ai vu faire dans les tragédies à d’autres divinités, Neptune, la Valeur, la Victoire, Mars, Bellone, qui vous énuméraient leurs bienfaits ? Mon, père, le souverain des dieux, n’en était-il pas le premier auteur ? Jamais Jupiter n’a été de caractère à reprocher aux gens de bien les services rendus. Il est persuadé que vous êtes reconnaissants envers lui, et dignes de ses faveurs. Apprenez d’abord ce que je suis venu vous demander ; puis je vous exposerai le sujet de cette tragédie. Pourquoi froncer les sourcils ? parce que j’ai dit que ce serait une tragédie ? Eh bien, je suis un dieu, et, si vous le souhaitez, je changerai la tragédie en comédie, sans toucher à un seul vers. Le voulez-vous, oui ou non ? Eh ! sot que je suis, ne sais-je pas bien que vous le voulez, puisque je suis dieu ? je connais là-dessus le fond de votre pensée. Je ferai donc que ce soit une tragicomédie, car, en vérité, je ne trouve pas convenable qu’une pièce où figurent des rois et des dieux soit d’un bout à l’autre une comédie. Mais quoi ! puisqu’un esclave aussi a son brin de rôle, nous en ferons, comme j’ai dit, une tragicomédie.
Commenter  J’apprécie          40
MERCURE. Que dis-tu ? et ton nom, à toi ?

SOSIE. Les Thébains me nomment Sosie, fils de Dave.

MERCURE. TU es venu ici pour ton malheur, effronté coquin, avec tes mensonges impudents et tes ruses mal cousues.

SOSIE. Point : je suis venu avec des habits cousus, c’est vrai, mais pas avec des ruses cousues.

MERCURE. Autre mensonge : tu es venu avec tes pieds, et non avec tes habits.

SOSIE. Assurément.

MERCURE. Assurément tu seras rossé, pour t’apprendre à mentir de la sorte.

SOSIE. Assurément je n’en ai pas envie.

MERCURE. Assurément tu le seras, malgré ton peu d’envie ; on ne te laissera pas le choix, assurément. (Il le bat.)

SOSIE. Ah ! de grâce !

MERCURE. Oses-tu dire encore que tu es Sosie, quand c’est moi qui le suis ?

SOSIE. Aïe ! je n’en puis plus.

MERCURE. Bagatelle, auprès de ce qu’on te réserve ! A qui es-tu, maintenant ?

SOSIE. A toi ; tes poings t’ont fait mon maître.
Commenter  J’apprécie          30
SOSIE. Je ne pense pas avoir vu jamais une nuit aussi longue, si ce n’est celle que je passai tout entière au gibet, après les étrivières ; mais, ma foi, celle-ci me semble bien plus longue encore. Sans doute Phébus dort à poings fermés pour avoir trop caressé la bouteille. Que je meure s’il n’a fait hier une petite débauche.

MERCURE, à part. Qu’est-ce à dire, maraud ? t’imagines-tu que 14 les dieux te ressemblent ? Pendard ! je te recevrai selon tes mérites ; viens seulement ici, on te régalera.

SOSIE. Où sont-ils, ces paillards qui n’aiment pas à coucher seuls ? Voilà, sur mon âme, une nuit propice pour faire fête aux coquines qui partagent leurs fredaines.

MERCURE, à part. Eh, bien, à son compte, mon père n’est pas déjà si sot ; il est à cette heure dans les bras d’Alcmène, et contente son envie.
Commenter  J’apprécie          30
Mercure:
Je veux te faire une offrande.

Amphitryon:
Quoi?

Mercure:
Je veux t'offrir une bonne rossée….
Commenter  J’apprécie          20
Alcmène
Sur ma foi, tu me montres le pouvoir qu'une épouse a sur ton coeur.
Jupiter.
Ne te suffit-il pas que tu sois pour moi la plus chère des femmes?
Mercure (à part).
Par Pollux, si celle de là-haut te savait si galamment occupé,
je suis sûr que tu voudrais être Amphitryon plutôt que Jupiter.
Alcmène
J'aimerais mieux des preuves de tendresse que des protestations.
A peine ton corps a-t-il échauffé la place que tu avais prise dans le lit conjugal;
arrivé hier au milieu de la nuit, tu pars déjà. Est-ce ainsi que l'on se conduit?
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (186) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Titres d'oeuvres célèbres à compléter

    Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

    L'Ardeur
    L'Optimisme

    10 questions
    1295 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

    {* *}