LA COMÉDIE DES ÂNES
LÉONIDAS ( Le retenant): Dis donc!
LIBAN: Que veux-tu?
LÉONIDAS: Si je te donne un coup de poing sur la figure, tout à l'heure, quand je jouerai le rôle de Sauréa, tâche de ne pas te fâcher!
LIBAN: Par Hercule, c'est toi qui tâcheras de ne pas me toucher, si tu es sage, sans quoi [...]
LÉONIDAS: Je t'en prie, laisse-toi faire gentiment !
LIBAN : Laisse-toi faire toi-même, lorsque je te rendrai le coup.
ACTE II, SCÈNE II
LA COMEDIE DE LA MARMITE
EUCLION : Je suis fini, je suis mort, je suis assassiné. Où courir, où ne pas courir? Arrêtez-le ! Arrêtez-le ! Qui ? Et par qui ? Je ne sais, je ne vois rien, je suis aveugle ; où vais-je, où suis-je, qui suis-je, je ne suis plus certain de rien. Je vous en supplie, je vous le demande, je vous en conjure, secourez-moi, et montrez-moi l'homme qui me l'a enlevée. Que dis-tu, toi ? Je veux te croire . je vois à ton visage que tu es un honnête homme. [ ... ] À quoi me sert de vivre ? J'ai perdu tout l'or que je gardais si soigneusement ! Je me suis privé moi-même, moi, mon âme [...]
ACTE IV SCENE IX
Amphitryon , Le sosie ,
Où sont les libertins qui n'aiment pas à coucher seuls ? Voici une nuit excellente pour faire gagner aux filles l'argent qu'elles coûtent.
LE MARCHAND
DÉMIPHON : Les dieux ont une étrange manière de se jouer des hommes, et ils leur envoient dans leur sommeil des songes bien étranges. Ainsi, moi, au cours de la dernière nuit, j'ai été fort agité dans mes rêves, et je n'ai pas été épargné. Il me sembla que j'achetais une chèvre magnifique. Pour qu'elle ne fît point de mal à la chèvre que j'avais déjà chez moi, pour qu'il n'y eût pas de discorde entre elles, si elles se trouvaient ensemble, après l'avoir achetée, il me sembla que je la donnai à garder à un singe. Le signe en question, tout de suite après, vient me trouver, m'accable d'injures et me querelle; il m'assure que, par la faute de la chèvre, et de sa venue chez lui, il s'est trouvé couvert de honte et a subi de grands dommages; il dit que la chèvre que je lui avais donnée à garder avait complètement dévoré la dot de sa femme. [...]
ACTE I, SCÈNE I
LES BACCHIS
PISTOCLÈRE : [...] en guise de sabre je prendrais... ma colombe [ phallus], où on me mettrait dans la main, en guise de ceste [gant de combat], l'anse d'un canthare [grande coupe à boire], sur la tête, en guise de casque, une cuvette [bidet antique], pour aigrette une couronne de fleurs, comme lance, des osselets [jeu pratiqué durant les beuveries], où je prendrais en guise de cuirasse, un manteau douillet, où l'on me donnerait, en guise de cheval, un lit, où, au lieu d'un bouclier, une fille s'allongerait sur mon flanc ? Arrière, arrière, loin de moi !
BACCHIS II : Ah, tu es trop sérieux !
PISTOCLÈRE : C'est mon affaire.
BACCHIS II : Il faut que l'on t'apprivoise. C'est un service que je veux te rendre moi-même.
PISTOCLÈRE : Non, tes services coûtent trop chers.
ACTE I, SCÈNE I
la comédie de la marmite
Afin que personne ne se demande qui je suis, je vais vous le dire en peu de mots.
[e suis le dieu Lare de cette maison, de la maison d'où vous venez de me voir sortir. Cette demeure, il y a bien des années que j'y suis installé, que j'y habite, pour protéger le père et l'aeuil de l'homme qui vit maintenant ici.]