La Femme périphérique

Nous sommes en 1990, à l'apogée de la carrière d'un couple de plasticiens. Leur œuvre commune va écrire le parcours atypique de ces deux artistes, symbole des unions et désunions de l'Allemagne. Peter, l'homme de l'Est, artiste entier et passionné dont la portée créatrice emportera tout sur son passage, et Petra, la femme de l'Ouest, technicienne et gardienne du temple, vecteur indispensable de leur œuvre.

Combien d’artistes se sont planqués pour s’amuser ou parce qu’ils sont à moitié tarés . Tous les Emile Ajar , Vernon Sullivan , les Colette et j’en passe .

Si ça se trouve, Bansky est une vieille gouine ashkénaze de soixante-deux ans…

Mais ce n'était pas cet aspect sombre de l'usine qui avait causé la perte de Rüdiger, non. Cette image réaliste de l'environnement ouvrier serait passée. La peinture avait été qualifiée de hautement subversive pour d'autres raisons. Le Parti n'était pas dupe et avait intercepté le message caché : le manque de fenêtres symbolisait une dénonciation de l'enfermement de la Nation. L'élan dans les cheveux des ouvrières était un appel au soulèvement. Comme nombre de ces collègues, Rüdiger s'était retrouvé du jour au lendemain démis de ses fonctions. L'ensemble de sa production fut passée au crible et le jugement fut sans appel : il était un ennemi de l’État.

Laissons là les femmes et parlons d’art !

Quelque chose qui la maintenait toujours un peu dans l’action, mais jamais vraiment dans l’évènement. Elle était devenue périphérique…

Mais au fond, qu’importe la façon dont cette affaire allait se terminer, l’onde de choc qu’il avait provoquée allait à coup sûr garantir un succès sans précédent à son projet : le scandale attise bien plus la curiosité que le seul amour des arts plastiques. Ça, il le savait bien.

Il regardait par la fenêtre , désolé .
-Désormais il être transversal , montrer son ouverture d’esprit en parlant de ce qu’on ne connaît pas ….

-Ça me paraît très binaire comme critique , voire un peu sexiste , non ?
-Non , vous ne comprenez pas ! Et puis , s’il vous plaît , ne me faites pas de mauvais procès , à moi qui ai initié il y a vingt ans la réflexion autour de la question : ´ L’art a-t-il un sexe ? ´. Je suis au-delà de ces considérations .

Il comprit avec un peu de retard que Victor avait accepté le mensonge parce qu’il était un des rares à se foutre de l’anecdote et à ne regarder que le potentiel. Mais peut-on tout dissocier de son créateur, de son contexte, voire de son propriétaire ?