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EAN : 9791033909156
368 pages
Harper Collins (12/01/2022)
3.95/5   93 notes
Résumé :
Peter et Petra Wolf forment le couple le plus en vue de la scène artistique allemande depuis les années 1990. Il est l'artiste maudit de l'Est dont on a perdu la trace, elle est l'ancienne professeure d'arts plastiques venue de l'Ouest que le petit monde de l'art envisage comme la gardienne du génie de son homme. Une femme sans talent qui divise dans un pays coupé en deux.
Trente ans après la chute du Mur, alors qu'une biographie est en préparation au sujet d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
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Petra et Peter sont un couple d'artistes bien connus des plus grandes galeries d'art depuis la chute du Mur de Berlin. Aujourd'hui, une biographie de l'artiste se prépare. Des questions sont posées. On s'intéresse au passé, aux ex RDA et RFA, et surtout à la disparition de Peter. Car l'homme n'a plus été vu, ni entendu depuis plusieurs années. Les suspicions vont bon train. Les pièces d'art de cet homme, atteint de phobie sociale, ont toujours été gérées par Petra. C'est elle qui dirige tout, y compris sa carrière. Pourtant, aujourd'hui, cette absence pose problème. Et cette biographie contrarie fortement certains galéristes.

C'est l'histoire d'un mystère, d'une disparition dans le milieu de l'art entre Berlin et New-York.

Je remercie les éditions Harper Collins France pour cette lecture.

"La femme périphérique" est un roman qui m'a tout de suite intéressé lorsque j'ai lu le synopsis. En effet, Sophie Pointurier y aborde divers thèmes qui m'interpellent. Dans cette intrigue, il est question d'art, de la place de la femme dans ce milieu très fermé, mais aussi d'histoire car on parle d'art allemand, et de l'Allemagne divisée. Il est très rare de trouver des romans qui évoquent cette période. Vivant à la frontière allemande, mes enfants, ma famille et moi-même ayant des rapports importants avec l'Allemagne, je ne pouvais pas passer à côté de cette lecture.

Du côté de l'intrigue, on parle d'un couple dont la femme semble avoir pris toute la place. C'est l'histoire d'un homme, d'un effacement, d'une disparition. Une biographe s'immiscie dans cette vie pourtant si bien calibrée depuis de nombreuses années. Car Peter, grand artiste de renom, a une phobie sociale. Il ne se montre pas, ne s'expose jamais, ne donne pas d'interviews et ne rencontre ni journalistes, ni galéristes, ni photographes, personne. C'est Petra qui intervient lors de ces étapes. C'est elle qui gère la carrière de son mari. Sauf que l'idée de ce livre remet en cause tout le petit monde construit par le couple.

Maintenant on s'intéresse à cette absence.

Du côté des personnages, tout est presque exclusivement centré sur la personnalité de Petra. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Comment vit-elle ? Pourquoi son mari a disparu ? Est-elle intervenue de quelque manière que ce soit dans cette disparition ? Tout est passé au crible. On remonte dans le temps, jusqu'aux années 1980 lorsque le couple ne se connaissait pas encore. On parle du rideau de fer, symbole de la guerre froide. L'Europe, et surtout l'Allemagne et Berlin sont coupés en deux. On ne vivait pas de la même manière à l'Est qu'à l'Ouest. C'est passionnant de lire des morceaux de cette période à travers l'histoire de Petra et Peter.

Et puis, il y a le thème de l'art qui n'est pas en reste. le circuit d'une oeuvre, comment on la dévoile, on la met en valeur, on en fait un objet rare. On parle du milieu des galéristes et de leur pouvoir. On voyage entre l'Europe et les Etats-Unis. Et on découvre la dure réalité des femmes artistes. La question cruciale au sein de ce livre est de savoir quelle est la place des femmes dans les mondes de l'art. Voilà un sujet excellent que j'ai aimé lire.

"La femme périphérique" est une histoire absolument passionnante, intrigante à souhait. Un très bon premier roman.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Ce roman se passe de nos jours mais a pour coeur de cible l'Allemagne de l'Est et son Art officiel d'avant la chute du mur.
Une rétrospective de cette peinture assez typique et du triomphe du "plastique" est envisagée des deux côtés de l'Atlantique (pas avec les mêmes moyens). En effet on parle d'un certain Peter Wolf, peintre de l'Est marié à Petra, ouest -allemande et peintre également. Ils forment un couple mythique, Peter étant l'astre et Petra la noirceur.
Peter a disparu, et c'est la course folle des journalistes, galeristes, directeurs des grands musées nationaux à la recherche de Peter. D'aucuns l'auront vu ou aperçu, leur pédanterie dont se moque l'auteur est bien vue et prête à sourire plus d'une fois. Quant à Petra , elle se cache en compagnie de deux amies avec ses secrets.
La question principale est quand même la place donnée aux femmes dans l'art ; on peut citer 10 peintres hommes pour 3-4 femmes, et encore!
La côte des peintres masculins augmentera forcément, attirant les spéculateurs, pas celle des femmes, curieux non?
C'est ce paradoxe que la romancière analyse, elle peut en démonter le système avec un suspense bien entretenu qui entraîne le lecteur à sa suite.Retrouvera ou retrouvera pas Peter? Quel secret est caché là dessous?
Premier roman lu avec grand plaisir , merci aux Edts Harper-Collins et à Babelio.
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Peter est un jeune artiste berlinois du mauvais côté du mur , peu de temps avant la chute du mur de Berlin , il passe à l'ouest .
Il forme avec Petra un couple d'artistes mythique , reconnu , adulé même et on envisage de mettre en place une grande rétrospective de leur oeuvre .
Mais il y a un problème de taille , Petra vit bien à Berlin et quand on dit bien , c'est dans le sens le plus littéral , elle mène une vie confortable dans un grand appartement, elle n'est pas très sympathique , c'est une femme froide , distante , qui répond du bout des lèvres quand on lui demande si on peut voir Peter .
Le mystère envers Peter s'épaissit , tout le monde artistique connaît sa phobie sociale mais il ne faut quand même pas dépasser les bornes . La glaciale , l'antipathique Petra va même être soupçonnée du pire .
Les experts , journalistes , avocats , galeristes les plus influents vont mener l'enquête , essayer de retrouver la trace de Peter les uns avant les autres , chacun voulant faire le buzz comme on dit .
Une autre vérité va se profiler , une vérité à laquelle personne n'avait pensé .
Un premier roman de l'auteur Sophie Voiturier sur la place de la femme dans l'art , roman qui se passe à Berlin à deux époques différentes , avant et après la chute du mur.
Le monde des galeries d'art et des experts gravitant autour est décrit de manière impitoyable.
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Quand Babelio m'a sollicitée pour cette opération Masse critique privilégiée, la présentation de la Femme périphérique de Sophie Pointurier, premier roman publié dans la collection « Traversée » chez Harper Collins, m'a immédiatement intriguée… Je lis beaucoup ; parfois la mémoire peut jouer des tours mais, là, cela me rappelait vraiment quelque chose… Quelques jours ont passé, j'ai reçu le livre, relu la quatrième de couverture avec toujours un sentiment de déjà lu, puis posé le livre sur le dessus de mes PAL urgentes, délai de trente jours oblige.
Dès les premiers mots, la mémoire m'est entièrement revenu et j'ai reconnu La RDA, Peter et moi de Gari Kouderc que Librinova m'avait confié en juillet 2020 pour un Service de Presse ; un peu submergée par ce type de demandes, je n'avais lu ce roman qu'en avril-mai 2021… Quelques recherches m'ont rapidement rassurée : j'avais bien sous les yeux le même roman et, en filigrane, deux facettes de la personnalité de son auteur.
Je vais donc me borner à réactualiser mon billet enthousiaste d'il y a quelques mois…

Un couple mythique, véritable référence dans le monde de l'art contemporain : Peter, un artiste maudit, transfuge de la RDA, et Petra, la parfaite icône de l'Allemagne de l'ouest…
Pour un éditeur parisien, le parcours de Peter et Petra Wolf représente un sujet rêvé de biographie à succès. Encore faudrait-il que les principaux intéressés coopèrent… Mais Petra n'est vraiment pas d'un abord facile et se terre dans un silence déterminé, ce qui n'aide pas le travail de recherche et nuit davantage à son image, tandis que Peter, en proie semble-t-il a une véritable phobie sociale, reste un mystère. Tout le monde a beau en parler, personne ne l'a vu depuis des années : c'est un peu l'histoire de l'homme qui a vu l'homme qui finalement n'a pas vu grand-chose…
Policiers, universitaires, galeristes, tous se lancent dans une course poursuite folle pour retrouver l'artiste allemand. Où est-il passé ? Et pourquoi ?

J'ai bien aimé la mise en lumière des problématiques sur l'art, sur la représentation figurative ou abstraite, sur l'art politique, sur la vague nostalgique du plastique est-allemand… Dépayser le lecteur en RDA permet d'aborder les notions d'art officiel et de liberté de l'art.
Il y a un réel décalage entre une période historique complexe, du moins pour moi qui ne connaît que les grandes lignes de la division de l'Allemagne et qui garde surtout en mémoire le souvenir de la chute du mur de Berlin en 1989, et l'époque contemporaine du récit avec, notamment, l'emballement des réseaux sociaux, la force des tweets qui font le buzz, les informations non vérifiées, une forme de transversalité qui permet de montrer une volonté d'ouverture d'esprit en parlant de ce que l'on ne connaît pas…
Pour ce qui est du mystère qui entoure le couple Wolf, j'étais un peu plus sur la défensive, espérant vraiment être surprise par le secret manifeste entourant le personnage de Peter, l'éternel absent autour de qui tout le récit est organisé. Finalement, si le mystère peut paraître cousu de fil blanc, c'est ce qu'il implique qui devient la clef de l'intrigue, à savoir le questionnement ouvert sur la représentativité des femmes dans le monde de l'art, la misogynie et le conservatisme du milieu.
Et puis, le dénouement m'a beaucoup plu, pas si annoncé que cela, en fait !

Sophie Pointurier a une belle plume, fluide, efficace.
Une rapide relecture n'a pas mis en évidence de grands bouleversements entre les deux versions : les titres de chapitre ont disparu, les transitions ont été modifiées (améliorées ?), la narration a été délibérément inscrite dans un écrin temporel autour de deux épigraphes jumelles… Je ne suis pas là pour porter un jugement sur l'éventuelle réécriture ou les corrections éditoriales… le titre actuel insiste davantage sur la place ambiguë des femmes dans un milieu qui reste misogyne et macho.
J'ai noté un certain humour dans le choix des noms des personnages : Philippe Museau, travaillant pour les Éditions Lézard de Minuit, par exemple…
La narration omnisciente passe d'un point de vue à l'autre, autour des personnages qui recherchent Peter, de leurs motivations, de Petra et du trio de femmes qui connaissent la vérité : c'est vivant et polyphonique, captivant. Les dialogues sonnent juste tout en étant percutants, souvent pleins d'humour. Les situations décrites ajoutent à l'impression de décalage ; je pense notamment aux moyens et aux infrastructures disproportionnés des Américains, véritable machine de guerre face à la petite maison d'édition française, sans budget et sa petite équipe de deux bras et demi …
Les personnages sont travaillés, des principaux aux plus secondaires, et l'auteur évite la facilité des grosses caricatures. Les psychologies sont complexes, surtout dans le monde du journalisme et des musées.

Ce roman, toutes versions confondues, demeure une excellente surprise ! Il tient ses promesses et plus encore.

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Pour fendre l'Art-Mur

Tout d'abord, merci aux éditions Harper Collins et à l'Opération Masse Critique pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage. La 4ème de couverture est plutôt alléchante même si trop bavarde. Voyons ce que ça donne.


Peter Wolf est un artiste-peintre qui a eu la chance de vivre dans la RDA d'Honecker, celle où des ombres tristes en pantalons Blue Cottino traversaient des cités hérissées de barres d'immeubles grises, aux intérieurs criblés de meubles en Formica, avec pour loisirs, des virées en Trabant pour aller pique-niquer à poil, au bord des lacs. Youkaïdi, youkaïda…

Au fond, comment rêver mieux que cet environnement de contraintes, formidable adjuvant pour sublimer une âme d'artiste véritable ?

Dans ces conditions, il est difficile de comprendre que Peter choisisse de passer à l'Ouest en 1987, un peu avant la chute du Mur.
Quelle ingratitude !

Toujours est-il qu'à Berlin-Ouest, Peter rencontre, non pas Sloane, mais Petra.
Comme elle est également artiste-peintre, le couple décide de faire oeuvre commune. C'est un immense succès porté essentiellement par le génie de Peter qui « transcende le figuratif » , tandis que Petra est davantage « gestionnaire ». Par ailleurs, la qualité de leur peinture se conjugue à la forte symbolique du couple Est-Ouest, de ces amants qu'un Mur ne peut stopper. Tous ces éléments font de Peter et Petra Wolf, des artistes de renommée internationale, aux tableaux loués par tous ceux qui comptent dans le marché de l'art.

Et puis, à l'occasion du trentième anniversaire de la chute du Mur, une biographie est en préparation et une exposition au Met s'apprête à les célébrer. le tout sur fond d'Ostalgie, cette nostalgie un peu factice de l'esthétisme de l'Est.

Des questions commencent alors à se poser, car Peter, souffrant de phobie sociale, n'a semble-t-il pas été vu depuis longtemps. La rumeur commence à enfler : lui serait-il arrivé quelque chose ?

Autant le dire de suite, j'ai trouvé que la construction du livre était assez bancale. Curieuse idée quand même de bâtir une intrigue et d'en livrer aussi rapidement la clef à la moitié du livre (p 172) ?
Autre regret : une fin assez brouillonne et qui, confer le paragraphe précédent, vient conclure une deuxième partie un peu en roue libre, même si les rappels historiques de ce que fut la vie derrière le Mur, ne sont pas négligeables.

Mais au fond, l'intérêt du livre est ailleurs, dans les débats ouverts sur plusieurs sujets touchant au domaine de l'art.

Tout d'abord, le livre offre une vision -qu'on peut ne pas trouver si caricaturale- du « Monde de l'Art ». Il est présenté comme un petit cénacle où se font et défont les réputations et les cotes, veillant jalousement sur ses intérêts, adoptant une attitude hautaine reposant sur une expertise parfois assez discutable et parsemée de concepts fumeux tels que la« surénergie », la « résilience salvatrice » la « mise en abime », la « prise de l'espace », ou la « femme phallique »...

A ce propos, les petits marquis qui dans le livre veillent à ne pas déplaire aux puissants du réseau, en assumant mensonges et approximations, font aussi montre d'une misogynie nourrie de poncifs accablants : « L'Homme a besoin de nouveaux territoires. La femme trouve son territoire et y reste », ou « Alors que toutes les femmes cherchent un homme, les hommes veulent toutes les femmes ».
Ce n'est certes qu'une fiction. Ce serait plus inquiétant si, par exemple, un candidat à une élection présidentielle tenait peu ou prou ce type de discours…

Ce sujet de l'invisibilité des femmes dans de nombreux domaines est désormais régulièrement abordé, mais il reste sensible. le mérite du roman est d'exprimer cette idée du plafond de verre qui empêche des femmes d'être jugées capables de ce génie prêté aux peintres masculins. Ici, c'est forcément Peter le moteur du succès car «seul un homme qui s'est battu pour sa liberté peut générer autant de puissance physique dans son travail » tandis que « l'art féminin est bien différent ». Petra est décrite comme une « castratrice », « parce que c'est lui, le talent. Elle est l'obstacle », « une femme vénale », « une muse », « une petite main ouvrière ».
Bref, la femme artiste ne peut être que périphérique.

Enfin, le livre présente le sujet de la sensibilité de l'art à son environnement et de l'influence de la liberté.
Comme le dit un des personnages : « Vous croyez que l'idéologie pépère et prospère n'a jamais eu d'influence sur le travail de vos collègues de l'Ouest ? ».
Et on se dit en effet qu'a contrario, il devait exister « un interstice dans lequel les gens se jouaient d'un système grâce à un réseau qui ne se dénonçait pas… ».

Donc un roman pas totalement tenu selon moi, mais très agréable à lire en raison d'un style alerte, bien supérieur à ce que produisent quelques auteurs chevronnés, et d'une réflexion loin d'être périphérique.
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critiques presse (1)
MadmoizellePresse
16 août 2022
Dans ce premier roman brillamment narré, qui se lit comme un policier, elle décrit la réalité d’un monde de l’art qui a longtemps effacé les femmes. De Berlin à New-York, le roman ancre son récit autour de deux figures principales : Peter et Petra, un couple d’artistes allemands en vue dans les années 1990.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes en 1990, à l'apogée de la carrière d'un couple de plasticiens. Leur œuvre commune va écrire le parcours atypique de ces deux artistes, symbole des unions et désunions de l'Allemagne. Peter, l'homme de l'Est, artiste entier et passionné dont la portée créatrice emportera tout sur son passage, et Petra, la femme de l'Ouest, technicienne et gardienne du temple, vecteur indispensable de leur œuvre.
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Mais ce n'était pas cet aspect sombre de l'usine qui avait causé la perte de Rüdiger, non. Cette image réaliste de l'environnement ouvrier serait passée. La peinture avait été qualifiée de hautement subversive pour d'autres raisons. Le Parti n'était pas dupe et avait intercepté le message caché : le manque de fenêtres symbolisait une dénonciation de l'enfermement de la Nation. L'élan dans les cheveux des ouvrières était un appel au soulèvement. Comme nombre de ces collègues, Rüdiger s'était retrouvé du jour au lendemain démis de ses fonctions. L'ensemble de sa production fut passée au crible et le jugement fut sans appel : il était un ennemi de l’État.
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Ce n’était pas cet aspect sombre de l’usine qui avait causé la perte de Rüdigere, non. Cette image réaliste de l’environnement ouvrier serait passée. La peinture a été qualifiée de hautement subversive pour d’autres raisons. Le parti n’était pas dupe et avait intercepté le message caché : le manque de fenêtres symbolisait une dénonciation de l’enfermement de la Nation. L’élan dans les cheveux des ouvrières était un appel au soulèvement. Comme nombre de ses collègues, Rüdiger s’était retrouvé du jour au lendemain démis de ses fonctions. L’ensemble de sa production fut passée au crible et le jugement fut sans appel : il était un ennemi de l’état.
– Heureusement pour moi ! À l’époque, j’ai cru que je ne m’en remettrais jamais, mais une fois le Mur tombé c’est ce qui m’a sauvé la vie. J’ai des amis artistes, peintres, des personnes incroyables qui se font traîner dans la boue par des petits connards de l’Ouest qui ne connaissaient rien à rien. Sous prétexte qu’ils étaient au VBK c’était des vendus. Mais c’était des artistes, de vrais artistes, des gens complexes avec une vision.
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Juste avant de s’envoler pour les États-Unis Hilary avait recruté Aminata et Justin deux stagiaires qu’elle avait réussi à débaucher respectivement des pages « Modes » et « Accessoires ». Elle pouvait enfin leur refiler le bébé du supplément « Design en RDA » Aminata et Justin avait trouvé une mine d’information en français, dans un site dédié à l’Ostalgie, véritable encyclopédie, concernant les produits du quotidien des Allemands de clic en clic, ils avaient débarqué à pieds joints dans l’histoire d’un pays dont ils avaient vaguement entendu parler. Ils n’en revenaient pas. « C’est dingue, avaient-il raconté à la rédaction, on est fait pour ce boulot, on est nés tous les deux en 89 ! »
Pour motiver ses troupes, Hilary leur avait promis un voyage à Berlin avec Éloïse, une photographe pigiste qui jouissait d’une petite notoriété rock. Cette nouvelle avait accru leur intérêt pour le projet et enflammé leur envies d’ailleurs, de rencontres nocturnes et de lieux atypiques.
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-Attention, je parle de citer plus de dix artistes connues et reconnues, voire exposées dans un musée, un vrai... Ces gens vous répondent toujours les mêmes...
- Oh oui, dit Soledad, je fais souvent ce petit jeu en pensant à toi. C'est toujours Saint Phalle, Frida Kahlo et Louise Bourgeois. Après, ça coince. Tamara de Lempicka pour les fondus d'Art déco, et j'ai entendu Artemisia une fois. Ah si, les Allemands parlent de Käthe Kollwitz, mais à Berlin seulement. On me sort Sophie Calle aussi. Et puis, en général, ça s'arrête là.
- C'est dramatique ! C'est vraiment dramatique.
Véra continuait, imperturbable :
- Partout, à Paris, Pékin, Buenos Aires... Il y a cette réaction universelle qui mène à la question ultime : les femmes ont-elles du talent ? Là je n'ai pas le temps d'y répondre, enfin, si, en fait : non, elles n'ont pas moins de talent.
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Vidéo de Sophie Pointurier
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