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Critique de thereadingsession


Si vous cherchez une peinture de l'amour inconditionnel, pourquoi ne pas lire "Musc" ? Recueil de poèmes d'une fraîcheur nouvelle, l'autrice nous y offre une ode à l'amour et au charnel, comme lorsque le lecteur s'enfonce dans Anahata. À l'inconnu, l'ancien, le dernier, vous êtes donc les inspirations de Musc, la muse au masculin comme l'explique si bien Claire Poirson. Il s'agit d'un recueil en quatre parties, qui optent chacune pour une atmosphère différente, toujours sur le plan de l'amour. FEU nous dévore avec le charnel, la passion et la volupté ; AIR nous caresse dans la douceur amoureuse et le rêve ; EAU se noie dans l'amour, presque aspirée par des torrents obsessifs qui dégoulinent sur le musc ; et GLACE nous refroidit, apparaissant la tristesse du manque (NB : c'est mon interprétation très subjective donc l'autrice ne pensait peut-être pas du tout à ça aha, mais c'est l'effet que ça me fait).
Ce recueil parle d'amour, certes, mais ne vous attendez pas à de la candeur et des paillettes, "Nécropole lascive" est l'exemple type du poème aussi dérangeant que racolant. La rose sur la couverture peut être trompeuse, mais c'est un tatouage, le tatouage d'un de ses muscs ; et la rose est piquante, agaçante, charmante, et parfois même drôle. Mention spéciale à "Précoce" qui m'a fait mourir de rire, et vous allez comprendre pourquoi si vous lisez le recueil.
Claire Poirson utilise rimes plates, croisées et embrassées, tandis que l'alexandrin se confond dans les quatrains. Elle en utilise beaucoup, par ailleurs des quatrains, mais elle prouve par ce recueil qu'elle est une maîtresse de la poésie. Elle manie les mots et les sons avec adresse, symphonie méritante de poèmes travaillés et aux styles variés, comme "Haïku", ce petit poème japonais de dix-sept syllabes. Ses textes sont donc auditifs et percutants, et résonnent dans mon esprit comme le sonnet qu'elle s'approprie.
L'autrice nous abreuve d'un vocabulaire riche et joue avec espièglerie avec la langue française : je pense notamment au poème "Vagabordélectitératif" et ses "mots-valise" (que vous avez déjà pu apercevoir sur mon compte Instagram @thereadingsession) comme s'enclubouiller (nouveau mot préféré). Sa maîtrise de la métaphore est splendide ce qui rend l'ébat poétique (très à l'inverse de l'Antiblason, le sonnet de Verlaine et Raimbault qui est assez vulgos ahahah) et elle arrive avec adresse à mélanger le flamboyant, la douceur, le charnel et la pudeur. On pourrait y voir un paradoxe charmant, avec l'affrontement de la chaleur féline et attirante contre la timidité. Et puis, il faut dire que Claire Poirson la manie extrêmement bien cette langue, qu'elle soit française, masculine ou bien encore italienne, hommage à ce bel italien qu'elle a rencontré un temps.
Vous l'aurez compris, j'ai vraiment adoré lire toutes ces poésies. Claire Poirson a réellement beaucoup de talent, et cet hommage à tous ces "Musc" était une petite parenthèse revigorante dans la vie trépidante que je mène. J'en profite pour lister ici les poèmes coup de coeur : "Arquebuse", "Accrochés", "Mat", "Fiat Lux" (et encore bien d'autres...).
Lien : http://thereadingsession.fr/..
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