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EAN : 9791038801844
Ex Aequo (02/07/2021)
4.58/5   18 notes
Résumé :
Quel est le masculin de « muse » ? Il n'y en a pas. La muse est nécessairement femme ; c'est ce que nous inculque la langue française. Et depuis Pétrarque, c'est ce que l'histoire poétique a choisi de garder.
L'histoire de la poésie a été écrite par des hommes et avec des hommes. Les femmes sont les objets de l'amour, les muses, celles qui attendent patiemment leurs poèmes, sans fournir trop d'efforts si ce n'est celui d'être belles et bien parées. Mais où so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Une nouvelle rencontre commence par une sensation voluptueuse, une impression sensuelle, une odeur naturelle et inhabituelle pour se terminer par une fusion érotique, euphorisante, chatouilleuse, émouvante, troublante, parfois bestiale et dérangeante.
Beaucoup de grands poètes de l'histoire de France, tels que Guillaume Apollinaire, Charles Baudelaire ou Charles Perrault ont parlé de la muse et de l'amour.
C'est au tour de Claire Poirson poétesse, d'évoquer des sentiments personnels de son vécu de femme. Dans un genre de poésie lyrique, elle nous a ouvert une porte de son jardin secret dans Musc, nouveau recueil de poèmes paru dans la collection à l'en-vers aux éditions ex aequo.
Ce livre de poésie se définit en 4 parties : le Feu, l'eau, l'air et la glace. Une interrogation subsiste à ce sujet. Claire Poirson démontre peut-être des éléments ou des signes astrologiques pour attester sur ses ressentis. L'auteure affiche une sorte de classification vibratoire annonçant ainsi son émotion, son esprit et son corps.
Les textes s'adressent à un amoureux, un compagnon, un ami, un confident, un amant, un soupirant . Aux hommes qui ont partagé l'existence de l'écrivaine.
Au gré de ses rencontres amoureuses, sa plume s'enflamme ou s'apaise pour exprimer l'amour ou la fantaisie, la passion ou le détachement, le désir ou l'appréhension. Des expériences au goût doux, sucré, salé et amer révélant les sens d'une femme avec sa vision perception et pensées personnelles.
Des écrits intimes teintés de romantisme, d'érotisme, de réalisme, de magie, dépeint quelques fois avec pudeur et mélancolie. Claire Poirson nous a transmis une série d'émotions montrant son enthousiasme, son emballement.
Les textes de Musc ont des tons différents, certains sont plus expressifs que d'autres. Comme tout recueil de poèmes, les lecteurs devraient apprécier un poème plus qu'un autre.
Noir ou blanc , Inspiration , Fiat Lux , le dernier ont retenu mon attention ou m'ont émue . Je n'en ai mentionné que quelques-uns.
Un Livre de poésie insolite qui invite à la réflexion. Je pense que femmes et hommes prendront plaisir à lire ce livre.

Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
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Merci à Babelio et aux éditions Ex Æquo de m'avoir fait gagner ce livre avec l'opération Masse critique.
C'était une grande première pour moi : je n'avais jamais lu de poésie contemporaine auparavant. Et c'est une bonne expérience, qui m'a donné envie de m'essayer moi-même à la poésie, tant cela semble facile sous la plume de cette auteure.

Première surprise : je m'attendais, au vu des convictions féministes de Claire Poirson, au vu de sa démarche de retournement des choses (ce n'est plus, comme on y est habitué, un homme qui écrit sur ses muses, mais une femme sur ses « muscs »), à une pratique poétique très libre, rompant avec les formes traditionnelles, cherchant la nouveauté à tout prix. Il n'en est rien : la forme est finalement assez conservatrice (ce n'est pas un jugement de valeur mais une constatation). L'alexandrin a visiblement la faveur de l'auteure, c'est le vers qu'elle choisit pour la plupart de ses poèmes, et elle a une utilisation de la ponctuation conforme à la tradition.

Pour autant, il y a une diversité indéniable dans ce recueil, et c'est ce qui m'a plu : si la plupart sont en alexandrins comme je viens de le dire, certains poèmes sont en prose, d'autres en octosyllabes. Au sein d'un même poème, on passe allègrement de rimes embrassées à des rimes suivies, de rimes suivies à des rimes alternées, etc. Il y a même un poème en italien !
Les tons aussi varient, pas uniquement les formes. Beaucoup de ces poèmes appartiennent au registre érotique (de façon très claire et ouverte, ou bien plus suggestive, plus dissimulée) ; d'autres sont des odes à l'amitié, à la beauté de la Nature, à la recherche et à la rencontre amoureuses. Sans parler de ceux qui jouent principalement la carte de la fantaisie et de l'humour.
Un poème, « La Nécropole lascive », est un bel exercice de style : c'est un sonnet dont chaque alexandrin se termine par le son « ol ».

Pour ce qui est du contenu même, des sentiments et sensations véhiculés, des images utilisées : pas beaucoup de surprise. La poétesse exploite de nombreux topoï, pour ne pas dire clichés, du langage amoureux/érotique et de la littérature amoureuse/érotique : l'orgasme est une petite mort, aimer un homme c'est vouloir rester dans ses bras, l'amour est une bataille/guerre, l'union des corps trouve son aboutissement dans la pénétration, le seul silence insupportable pour l'amoureuse c'est celui de son amoureux, la femme est déchirée entre un amoureux doux et un amant plus sauvage, etc. L'auteure avait certainement la volonté de revisiter, renouveller ces thèmes, en les traitant avec sa sensibilité particulière. Je ne suis pas sûre de pouvoir juger de la réussite du projet, à cause de mon manque de connaissance de la poésie amoureuse, notamment contemporaine.

Dans tous les cas, c'est plaisant à lire, d'autant plus que la poésie est admirablement servie par une belle sensibilité et une imagination fertile (« Vagabordélectitératif » est un poème en prose loufoque et assez mystérieux, extrêmement abondant en néologismes) et par un humour redoutable (ainsi, le poème « Précoce » ne comporte que deux mots, et il y a dans tout le recueil une extrême profusion de jeux de mots). Cet humour s'allie bien souvent avec la culture littéraire manifeste de l'auteur, qui multiplie les clients d'oeil et les références, dans ses titres et dans ses textes ; « À un passant » fait évidemment penser au poème presque homonyme de Baudelaire, la figure de Pénélope est reprise dans « Omnia vincit amor », le vers « La courbe de mes yeux fait le tour de tes fesses » est un pastiche hilarant du célèbre vers d'Éluard... Etc., etc., mais je ne voudrais pas épuiser tout l'intérêt du livre pour des personnes qui ne l'auraient pas encore lu.

De cette lecture rapide et aisée (aucun hyper-hermétisme, aucun pédantisme en vue), je garde en mémoire quelques bonnes trouvailles, quelques vers touchés par la grâce de la poésie. Et c'est ce que j'attendais de ce recueil, qui, s'il était sans doute perfectible, si certains vers tendent parfois vers la platitude, regrettablement, n'en est pas moins un bel hommage à la gent masculine, amis, confidents, amants, compagnons.
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Si vous cherchez une peinture de l'amour inconditionnel, pourquoi ne pas lire "Musc" ? Recueil de poèmes d'une fraîcheur nouvelle, l'autrice nous y offre une ode à l'amour et au charnel, comme lorsque le lecteur s'enfonce dans Anahata. À l'inconnu, l'ancien, le dernier, vous êtes donc les inspirations de Musc, la muse au masculin comme l'explique si bien Claire Poirson. Il s'agit d'un recueil en quatre parties, qui optent chacune pour une atmosphère différente, toujours sur le plan de l'amour. FEU nous dévore avec le charnel, la passion et la volupté ; AIR nous caresse dans la douceur amoureuse et le rêve ; EAU se noie dans l'amour, presque aspirée par des torrents obsessifs qui dégoulinent sur le musc ; et GLACE nous refroidit, apparaissant la tristesse du manque (NB : c'est mon interprétation très subjective donc l'autrice ne pensait peut-être pas du tout à ça aha, mais c'est l'effet que ça me fait).
Ce recueil parle d'amour, certes, mais ne vous attendez pas à de la candeur et des paillettes, "Nécropole lascive" est l'exemple type du poème aussi dérangeant que racolant. La rose sur la couverture peut être trompeuse, mais c'est un tatouage, le tatouage d'un de ses muscs ; et la rose est piquante, agaçante, charmante, et parfois même drôle. Mention spéciale à "Précoce" qui m'a fait mourir de rire, et vous allez comprendre pourquoi si vous lisez le recueil.
Claire Poirson utilise rimes plates, croisées et embrassées, tandis que l'alexandrin se confond dans les quatrains. Elle en utilise beaucoup, par ailleurs des quatrains, mais elle prouve par ce recueil qu'elle est une maîtresse de la poésie. Elle manie les mots et les sons avec adresse, symphonie méritante de poèmes travaillés et aux styles variés, comme "Haïku", ce petit poème japonais de dix-sept syllabes. Ses textes sont donc auditifs et percutants, et résonnent dans mon esprit comme le sonnet qu'elle s'approprie.
L'autrice nous abreuve d'un vocabulaire riche et joue avec espièglerie avec la langue française : je pense notamment au poème "Vagabordélectitératif" et ses "mots-valise" (que vous avez déjà pu apercevoir sur mon compte Instagram @thereadingsession) comme s'enclubouiller (nouveau mot préféré). Sa maîtrise de la métaphore est splendide ce qui rend l'ébat poétique (très à l'inverse de l'Antiblason, le sonnet de Verlaine et Raimbault qui est assez vulgos ahahah) et elle arrive avec adresse à mélanger le flamboyant, la douceur, le charnel et la pudeur. On pourrait y voir un paradoxe charmant, avec l'affrontement de la chaleur féline et attirante contre la timidité. Et puis, il faut dire que Claire Poirson la manie extrêmement bien cette langue, qu'elle soit française, masculine ou bien encore italienne, hommage à ce bel italien qu'elle a rencontré un temps.
Vous l'aurez compris, j'ai vraiment adoré lire toutes ces poésies. Claire Poirson a réellement beaucoup de talent, et cet hommage à tous ces "Musc" était une petite parenthèse revigorante dans la vie trépidante que je mène. J'en profite pour lister ici les poèmes coup de coeur : "Arquebuse", "Accrochés", "Mat", "Fiat Lux" (et encore bien d'autres...).
Lien : http://thereadingsession.fr/..
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J'aime la poésie. C'est une manière, à travers des mots fleuris, de chanter l'amour, de pleurer la mort, de bercer la vie. En une ou plusieurs strophes, en alexandrins ou non, en sonnet, en acrostiche, en poêmes libres, en rimes croisées ou embrassées, les mots s'égrennent, s'envolent et se posent lentement sur la page. Au rythme d'un souffle. Sur le bout d'une larme. Dans un hoquet de colère. Dans un cocon d'amour. La poésie se déclame à haute voix, telle une pièce de théâtre dans un monologue qui fait naître la larme à l'oeil ou le sourire béat en écoutant la musicalité des mots.

Le titre de ce recueil fait penser à un parfum fort et doux. Un parfum qui peut, discrètement, être entétant. Un brin excitant. Mais, pour l'auteure, ce mot représente son inspiration. L'auteure parle d'amour charnel, de désirs assouvis ou non, rêvés. Cet instant où une étincelle naît de la rencontre des regards, de l'union des corps, des mains, des rêves. Cette union peut être cauchemardesque. Elle peut flirter avec la mort, la décadence, la déliquescence. Les mots parlent de l'enfant cauchemardé qui trouve sa place en existant et en ressemblant à tous les enfants, une fois présent.

Ce recueil de poésie déclame les poêmes sous forme de haïku, d'acrostiche… L'auteure parle de ses ressentis en temps que femme. Elle murmure lentement l'amour charnel, les désirs fantasmés. Elle hurle la perte de l'amour avorté avant d'exister. Elle sussure diaboliquement la relation phantasmée dans un cauchemar qui ne dit pas son nom. La déclamation de ces poèmes est rythmée et se termine souvent dans une vibration musicale ou dans une chute nette. Je déclame toujours les poèmes que je lis. Ce qui permet d'entendre la musicalité des mots, les césures, les chutes. C'est aussi une manière de s'approprier le poême. Ce recueil est vibrant de vie, d'amour et de petite mort.
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J'adore la poésie, et c'est appréciable de lire une auteure qui se débrouille avec tous les styles de poèmes : alexandrins, octosyllabes, vers libres, haïkus... Tout est maîtrisé, c'est propre, c'est bien pensé et bien agencé, les sections se répondent et les échos sont astucieux. Un livre que je recommanderais à l'étude en lycée ou en prépa, bien qu'un peu sulfureux, car il est rare, de nos jours, de trouver des auteur.e.s qui maîtrisent aussi bien la poésie classique.

Je m'attarde beaucoup sur l'aspect formel mais je suis aussi totalement en accord avec les autres commentaires et j'ai moi aussi passé un excellent moment avec ces poèmes frais, toniques, parfois légers, parfois sombres... Cette diversité m'a emporté et convaincu.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Arrières-pensées

Je veux croquer les lignes de ta nudité
Descendre mes regards vers tes hanches galbées
Dessiner les contours de ton arrière-plan
Car mon désir pour toi n'est pas sans fondement

Nu sous ton pantalon tu me souris, serein
La chute de tes reins, cascade de peau douce
Conduit mes yeux, mes mains, sur un autre terrain
Je veux toucher le fond et mon désir me pousse

Dévêtues promptement, tes formes m'apparaissent
Mes mains glissent enfin sur ta croupe saillante
Muscles fins et bombés aux rondeurs enivrantes
La courbe de mes yeux fait le tour de tes fesses
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Tes lèvres sont de doux murmures posés sur l’aube de mes rêves
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Le cafouillis inouï de mon cœur réjoui dans tes bras (…)
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