(...) il préfère de loin le caractère franc des cépages bien affirmés, syrah, grenache, merlot, qui ne dissimulent jamais d'effervescence en fin de bouche, comme une petite insulte s'imprimant sur les papilles.
L'ânon n'a pas besoin des mains du père pour naître, ni la rose de la science du jardinier pour éclore. La grâce d'un marcassin galopant vers la bauge, un essaim de lucioles et toutes ces plantes aromatiques qui embaument l'air forestier. (...) L'homme débarque dans ce décor dont il n'est pas digne pour en faire le théâtre de son étourderie.
Au cours de la nuit, une neige lourde et collante a recouvert le paysage, en a adouci les angles. La première bordée tombée sur les feuilles encore accrochées aux branches leur donne des airs de feuilles de menthe cristallisées (...)
La vérité pèse lourd et allège tout à la fois.
L'espoir rejaillit, cela fait du bien, cela lui donne envie de tirer sur les bourgeons naissants, comme sur les mamelons de la marchande, pour que le printemps se déploie.
Père et fils sont flanqués derrière une haie d'arbustes qui bordent la bauge, petite mare boueuse où se vautrent les marcassins comme des gamins dans une fontaine de chocolat.
La main d'écriture est vive et pleine d'allant, très volontaire. Et elle signe d'un nom devant lequel s'incliner : Aliénor.
Écrire, c’est crier au loup une fois de trop et rester toute seule avec l’animal, croire que l’on a réussi à le domestiquer, mais être finalement dévorée. P. 165
Il la sonde toujours du regard, la chasse des yeux, aimerait aligner son nord sur le sien.
Cette forêt est un rêve et vous inventerez les mots pour la traverser!