La spoliation des biens et objets culturels juifs s'inscrit dans un continuum qui va de la stigmatisation d'une partie de la population, de son recensement, de son éradication de l'économie nationale, de son pillage, de sa déportation jusqu'à son extermination.
La mémoire du marché de l'art à Paris sous l'Occupation, et plus largement celle du pillage et des spoliations par les nazis des oeuvres d'art en France, a longtemps été marquée par l'amnésie.
Page 35
« Pour ce qui est de Hitler lui-même, rappelons que par deux fois (en 1907 et en 1908) il s’était vu refuser l’entrée de l’Academie des beaux-arts de Vienne. Ces échecs influencèrent durablement sa conception de l’art. Ses goûts se forgèrent sur le terrain d’un classicisme romantique : plus une peinture ressemblait à une photographie, plus il l’appréciait. S’il reconnaissait le génie des maîtres du passé, il condamnait fermement l’art moderne, parce qu’il ne le comprenait pas. Devenu Führer, Hitler n’avait plus le temps de peindre, mais il disposait des moyens d’imposer sa vision artistique. Il pouvait dicter ses goûts à son peuple et collectionner les œuvres les plus célèbres promises aux cimaises du musée de Linz. »