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Citations sur L'homme qui marchait avec une balle dans la tête (21)

Nous en étions là, comme les riches, à attendre de devoir mourir de quelque chose. Mourir de plaisir n'existe pas, ca ne tue jamais suffisamment.
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[...] Elle aimait prononcer ce mot-là : fille de joie, et je ne crois pas qu'elle mettait une fonction particulière derrière ce terme, c'était juste l'image d'une fille légère, joyeuse. Ca devait exister quelque part, une sorte de femme qui lève ses jupons en chantant. C'était la poésie de Toulouse-Lautrec et le gangster idéal devait être pour elle, ma mère, une sorte d'Aristide Bruant, un homme toujours pressé avec un grand chapeau et une écharpe rouge nouée autour du cou.
[...] Tout ce qui coûtait cher nous intéressait. Il fallait consumer cet argent, lui faire payer violemment, le pulvériser, parce que le moment qui nous plaisait le plus était justement celui où nous sentions que l'argent viendrait à manquer. Nous aimions ça comme le bord d'une falaise.
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Petit à petit, c'est devenu clair pour tout le monde, y compris pour mon père, que j'étais devenu un gangster. Avec Bruno et Gros Marc nous vivions ainsi, dans la superficie des comptoirs en évitant toujours l'obscurité des coffres. Nous étions au sens propre du mot des saltimbanques, parce qu'en italien, salto in banco c'est l'art de sauter sur un banc, et qu'en Italie, un même mot désigne depuis toujours un banc et un comptoir. Nous étions donc des saltimbanques, très sûrs de notre numéro, et nous ne faisions pas la quête.
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Et parce que le point d'interrogation agit depuis toujours comme un hameçon à la fin des phrases.
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Voilà, c’est comme ça que ma mère a appris que j’étais un gangster.
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Elle ne répondait plus. J’entendais son souffle au bout du fil et c’était comme une machine à pomper la colère, ma sœur respirait la peur et la colère. Je lui ai conseillé de se reposer et je lui ai proposé de prendre un café avec elle dès le lendemain pour faire le point sur la famille et pour parler de maman qui avait vraiment mauvaise mine ces jours-ci et qu’il fallait lui épargner toute tension inutile. J’ai dit Tu m’entends Mylène ? et là, elle m’a raccroché au nez, direct. J’étais son frère et même avec ma cagoule en laine, elle m’avait reconnu.
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Je commence à faire quelques exercices de respiration, bien calmement pour tout effacer et là, paf ! le téléphone sonne, c’était Mylène. La voix totalement nouée, elle me dit Jean-Pierre, je t’ai reconnu, c’était toi à la banque tout à l’heure. Ça ne va pas se passer comme ça, je vais tout dire à maman ! Cette manière de réagir c’était tout à fait ma sœur. J’ai joué la carte de l’étonnement et j’ai demandé depuis quand il y avait une banque à cet endroit-là, je lui ai encore demandé de me la décrire pour entamer une sorte de conversation.
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e patron devrait se mettre à genoux devant Roger et devant nous, ses disciples. En perspective, ce serait un peu l’ambiance des films de Bruce Lee : La Fureur du dragon, Big Boss, un scénario classique. On allait venger l’honneur de la belle-sœur maltraitée comme ça, du simple fait de notre présence. Il y aurait peut-être des échanges de regards inquiets, transpirants, de lourds silences, en cas de bagarre le combat s’effectuerait dans les règles de l’art. Ce serait chorégraphique.
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Le vent n’en finit pas de tourner. Quelques mois plus tard, la non-violence de Roger a été subitement mise à rude épreuve. Sa belle-sœur qui bossait comme serveuse dans un bar a eu un problème avec son patron qui était tunisien. Un problème humain. Je ne sais plus quel était le sujet de cette humiliation et quelle sorte de femme était vraiment la belle-sœur de Roger. Le patron avait eu des gestes et des paroles déplacés, c’est tout. Et c’est un peu vague, mais ses beaux-frères sont venus le chercher. Ils lui ont dit Roger, dans la proche famille, il n’y a que toi qui puisses nous aider, c’est une question d’honneur.
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Un jour, sur un parking, entre deux sandwichs, il m’a pris à part et il m’a dit Fais gaffe Jean-Pierre, sinon tu finiras dans une petite cage ! Je me souviens très bien de ce jour-là. La voix de Roger, l’émotion très particulière de cette journée. J’étais seul en face de lui. Mais la cage dont il parlait était encore trop loin, beaucoup trop loin. Du fait de la perspective, je la voyais vraiment toute petite. En fait, elle était tellement loin que je ne la voyais pas du tout. Je disais Oui, oui, en piaffant. Et Roger ne faisait pas semblant de me croire. Il me disait Je te vois venir. Parce qu’il semblait tout sentir cet homme-là. Et je sais maintenant que Roger n’avait rien vu venir. Rien pressenti de ce qui allait lui arriver.
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