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Enfin (peut-être) va-t-on arrêter de me traiter de fasciste ou de soumise au patriarcat car je ne partage pas l'enthousiasme face au mouvement #balancetonporc (et je suis une femme, c'est dire comme je suis une soumise), et à cause de mon urticaire face au racisme vu systématiquement partout, ce qui, quand on y pense, est tout sauf respectueux envers les femmes victimes de violences sexistes ou de harcèlement, et envers des personnes victimes de racisme. Et je ne cite que ces deux exemples.

J'ai acheté ce livre après un dîner entre amis durant lequel nous étions en désaccord sur le livre La Fin (face B : La Bienveillance) de Marius William qui, à sa façon, parle aussi de la bienpensance (avec beaucoup d'humour). Eh bien, je n'ai pas été déçue, et ce n'est pas une surprise car je me retrouvais déjà dans les mots de Natacha Polony dans Marianne et lorsqu'elle officiait le samedi soir chez Ruquier.

Il est tout de même malheureux qu'une pensée un tant soit peu nuancée soit de plus en plus bannie des médias. Vous estimez que le port du voile n'est probablement pas toujours voulu par une femme ? Islamophobe ! Vous pensez que le le fait de traquer le moindre geste anodin interprété comme un premier pas vers le viol par des hystéro-féministes qui détestent les hommes mène à des rapports hommes-femmes malsains ? Vous défendez les violeurs !

Finalement, cette police de la pensée en vient à créer des crispations et, pire, à faire basculer du côté du racisme ou du sexisme ou autre réjouissance, des personnes qui n'avaient aucune raison de l'être, et d'ailleurs ne l'étaient pas.

Le livre explique très bien, à l'aide de nombreux exemples pertinents (sauf peut-être celui sur la sécurité routière) mis en perspective historiquement cette bien-pensance salafiste (ou intégriste catholique, ou juif ultra-orthodoxe, que l'on ne m'accuse pas d'islamophobie primaire) qui mène à une société crispée, sans faire preuve des outrances d'un Zemmour dépassé par son toujours plus (et ses obsessions). Il est d'ailleurs à noter que la comparaison que font les auteurs entre cette police de la pensée de plus en plus totalitaire et les religieux extrémistes est tout à fait pertinente.

L'essai est bien écrit, drôle très souvent, l'ironie est mordante pour dépeindre la tristesse de notre société gouvernée par des personnes qui se sont défaits de leur pouvoir au profit de la mondialisation heureuse, et qui n'ont plus que le "sociétal" pour exister encore un peu, ou du moins pour acheter la paix sociale, sans résoudre vraiment des problèmes qu'ils ont contribué à créer avec leur abandon des "mondialisés malheureux" et autres résidents des territoires oubliés de la République. Finalement, tout ceci est, soit de la récupération cynique de la part des divers groupes de pression souvent extrémistes (et non représentatifs de la population), soit de la récupération tout aussi cynique des politiques plus soucieux des symboles générateurs de tweets bien-pensants que d'une résolution de problèmes de plus en plus difficile.

Oui, les auteurs ont raison quand ils affirment que ce sont eux, les vrais progressistes.

Natacha présidente !
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"Délivrez-nous du bien" de Natacha Polony et Jean-Michel Quatrepoint est une réflexion très actuelle sur "la chasse aux dérapages", qui, au nom du bien, entraîne un excès dans les interdictions.
J'ai particulièrement aimé le chapitre "Au nom du Bien, l'orthographe tu modifieras" il aurait pu être intitulé "tu simplifieras" à moi ça me complique les choses…
En Europe, on applique parfois des pratiques venues des Etats-Unis qui n'ont ni le même contexte actuel, ni la même histoire que nous. Et si on réfléchissait nous-mêmes ? Nous en sommes capables.
Très intéressant. Mais parfois un peu fastidieux à lire, certains chapitres sont trop denses pour mon goût.
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« Halte aux nouveaux inquisiteurs » de Natacha Polony et Jean- Michel Quatrepont est un livre à contre-courant, une réaction au « politiquement correct » et aux discours de groupes minoritaires. En 150 pages, les deux journalistes listent les propos et les oukases que les groupuscules communautaristes imposent à la société. Si les causes sont légitimes, justes, la prise en charge par des idéologues les dévoie vers les chemins de la contrainte. Ainsi les campagnes anti alcool, anti-tabac versent dans une censure d'un temps d'un autre (?) temps : la cigarette de Jacques Prévert a été effacée sur les affiches et les timbres … Les propos des artistes, des politiques, des sportifs... sont scrutés à la loupe par les hérauts autoproclamés des féministes, des mouvements antiracistes…. Naissent les croisades des temps modernes qui imposent leur « bien pensance » à une société qui explose en communautés. le Bien est défini, délimité, cadenassé, il prohibe toute déviance. Par médias interposés et polémiques savamment orchestrées, ces groupes culpabilisent, et excluent le « coupable ». Les auteurs voient l'émergence d'une société où plaisir se restreint, où l'autocensure limite le vocabulaire, où l'histoire est corrigée.
Le livre compile les excès et en montrent les caricatures. Certains exemples peuvent paraître moins représentatifs car ils émanent de groupuscules minoritaires. Mais la réflexion est engagée par la présentation d'un faisceau de dires et de faits qui s'assemblent et posent de sérieux problèmes de liberté.
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Tout d'abord, laissez moi vous présenter ces 2 personnes. Natacha Polony : journaliste et essayiste. Elle a fondé Polony.tv, webtv d'information indépendante. Elle a écrit plusieurs ouvrages ... des essais.
Jean-michel Quatrepoint : Journaliste au Monde, dirigeant de la Tribune et du Nouvel économiste. Il est l'auteur également de plusieurs ouvrages dont Alstom, un scandale d'état.
Dans ce livre, ils nous expliquent les dérives, les abus au nom du bien ... Au nom du bien, tu te repentiras : Il n'est plus question aujourd'hui d'utiliser certains mots de notre langue par peur de choquer une minorité ... les "caissières", les "femmes de ménage", les "concierges" et tant d'autres ont disparus pour laisser la place à "hôtesse de caisse", "techniciennes de surface" et "gardiens" ... Gare à ceux qui utiliseront encore les anciens noms !!
Au nom du bien, l'autocensure tu pratiqueras : Plus question aujourd'hui d'afficher son appartenance religieuse par exemple.
Au nom du bien, l'art et la mode tu revisiteras :
Plus question d'imaginer Carmen aujourd'hui : une femme tuée par son amant ... ne serait plus applaudi !
Par différents exemples, ils nous montrent que dans la société d'aujourd'hui, nos actes qui pourtant à la base sont "anodins", "gentils" sont critiqués et nous rendent coupables ! le meilleur exemple, selon moi, est ce célèbre joueur de foot A.Griezmann qui pour rendre hommage à ses héros du baskett à publier une photo de lui déguisé en sa star ... Mon dieu mais qu'a t'il fait là ???? Au nom du bien, tu n'as plus le droit de te grimer le visage !!! et c'est comme cela qu'abattu par les déchaînements des différentes associations comme le CRAN, il s'est retrouvé cloué au pilori, sommé d'expier son crime et biensuuuur de s'excuser en pleine place publique ... Des exemples comme ça, ce livre en démontrent des tas ... Force est de constater qu'aujourd'hui attention ne buvez plus un p'tit coup de trop, ne blaguez surtout plus sur les femmes et messieurs s'il vous plaît, évitez de nous accoster dans la rue !!! vous allez vous faire balancer sur #balancetonporc ... les nouveaux inquisiteurs sont derrière vous et vous traquent !
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Il est de plus en plus apparent que la « majorité » commence à exprimer la gêne qu'elle éprouve à cause des revendications des minorités, surtout quand ces revendications frôlent l'absurde. Pourquoi avoir à changer son mode de vie, si des franges minoritaires hypersensibles s'en trouvent offensées ? Et pourquoi ces revendications minoritaires trouvent à être implémentées par les pouvoirs publics ? Comment ces minorités « actives » ont pu imposer à la majorité des limitations à son mode de vie ? Si j'ai bien compris cet ouvrage, telle est la question posée. Pour y répondre, les coauteurs commencent par établir l'état des lieux dans les 3 premiers chapitres, dans le 4e chapitre, ils essaient d'apporter une explication au phénomène et prennent position.
Ainsi, ils commencent par faire un recensement des cas les plus représentatifs de la dictature des minorités. C'est informatif, sans doute ; j'ai pu lire des choses intéressantes, comme par exemple, les développements sur le mouvement #metoo, ou sur le charity business. Toutefois, j'ai pu déplorer le manque de références (les auteurs, dans une note de bas de page, prennent la peine de corriger un chiffre avancé par un ministre de 49.6 à 51% - s'ils sont tellement sensibles à la précision, ils auraient dû pourvoir le lecteur de références suffisantes afin qu'il puisse lui-même contrôler leurs infos). Autre chose : certaines parties paraissent moins bien écrites que d'autres, et des fois, il y a comme une sorte d'exagération (par exemple, le paragraphe relatif au vin et l'alcool, ou la vitesse maximum).
Dans le dernier chapitre, l'explication avancée ne m'a pas convaincue, c'est comme si les coauteurs ont eu plus de plaisir à exposer les dérives que de les expliquer. Et puis franchement, les dernières pages paraissent comme rapidement bâclées, voire confuses.
Toutefois, ceci dit, le but de ce livre est moins d'être un examen « scientifique » du phénomène, que d'être une tribune par laquelle les coauteurs critiquent les dérives des combats sociaux. Et là je suis bien d'accord avec eux. Rien que le bon sens s'oppose à ces dérives minoritaires, qui rendent la vie pénible à tout le monde. le bon vin, les blagues, l'art – y compris l'art culinaire, ne devront pas subir l'hypersensibilité de certains manipulateurs issus de minorités.
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Un essai qui se lit rapidement et expose clairement et simplement les thèses des auteurs.
Si l'on suivait déjà les interventions télé et radio de Natacha Polony on apprend pas grands choses sur ses idées.
L'intérêt se trouvera dans l'analyse minutieuse qui est faite des mouvements et idéologies dont il est question, des origines à l'époque actuel avec la découvertes des figures de proues de ses nouveaux maîtres censeurs.

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La fable du bonne homme de neige... J'adore cet essai
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Magistrale synthèse. le matraquage du politiquement correct des médias de la juste pensance.
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