A Rome, en 1492, l'empoisonneur de la famille Borgia est sauvagement assassiné en pleine rue. Assoiffée de vengeance, sa fille, Francesca se bat pour lui succéder dans ses fonctions et se donner ainsi les moyens d'élucider son meurtre. Pour cela elle est amenée à intriguer pour l'accession du cardinal Rodriguo Borgia au trône papal, soutenu par les Juifs qui sont menacés par le pape actuel Innocent III. Mais pour cela, il faut tout d'abord que ce dernier meure de la manière la plus naturelle possible…
L'intrigue met un peu de temps à se mettre en place, mais elle a fini par m'emporter et j'ai suivi les divers évènements avec intérêt. Il y a du rythme et un certain suspense, même si on se doute fortement de l'issue du roman. le tout se passe dans le contexte de la Rome de la Renaissance, ses rues coupe-gorge, sa basilique Saint Pierre en ruine. La famille Borgia, logée dans de véritable palais, fait la pluie et le beau temps sur la ville, mais elle est aussi soumise à une menace constante. le contexte de l'Inquisition est également bien restitué, avec son antisémitisme ambiant. J'ai trouvé l'ensemble assez cohérent et convaincant. A la fin du roman, l'auteure revient sur le contexte historique et explique ce qu'elle a inventé et ce qu'elle a tiré d'évènements réels.
L'aspect religieux est très présent dans ce roman. Etant donnée l'époque de l'intrigue et le contexte de lutte pour l'accès à la fonction papale, cela semble plutôt logique. Francesca est une empoisonneuse, elle est donc prise entre la nécessité de tuer et la peur pour le salut de son âme, elle interroge régulièrement sa conscience. C'est intéressant, mais peut-être un peu lassant à la longue. En parallèle, l'auteure met en évidence la décadence de l'Eglise, avec des cardinaux qui multiplient les maîtresses et les enfants illégitimes, y compris le premier d'entre eux, le pape.
Francesca est une jeune femme intéressante, mais pour une raison que je ne m'explique pas, je ne me suis pas vraiment attachée à elle. Peut-être que son côté dévot m'a empêché de m'identifier vraiment à elle. En tout cas c'est un personnage complexe qui recèle son lot de noirceur, tout en étant fondamentalement une bonne personne. Beaucoup d'hommes gravitent autour d'elle, notamment le cardinal Borgia, un homme puissant et lucide sur le monde qui l'entoure, son fils César, amant de Francesca, et Rocco, un verrier plus âgé qu'elle mais qui est un véritable roc sur lequel s'appuyer. le garde Vittorio et les Juif David et Sofia viennent compléter le camp des amis de Francesca. Enfin, soyez à attentifs à Morozzi, le prêtre doté d'une beauté d'ange et qui a plus d'un tour dans son sac.
Le roman est agréable à lire, l'écriture et la traduction sont d'assez bonne qualité. Rien d'inoubliable cependant, ne cherchez pas ici de grandes qualités littéraires, c'est avant tout une bonne lecture-détente.
Ainsi, j'ai apprécié ce roman doté d'une intrigue intéressante et qui s'empare du contexte historique de la fin du XVe siècle. C'est une bonne lecture-détente, même si j'ai regretté l'omniprésence de la religion et que j'ai eu du mal à vraiment m'attacher au personnage principal. Si vous aimez Rome et l'Histoire, ce roman devrait néanmoins vous satisfaire.
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