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En Russie, le coup d'état d'aout 1991 « aura au moins eu le mérite de permettre à feu Gérard de Villiers d'écrire un épisode de SAS, sa fameuse série de romans d'espionnage ponctués de scènes érotiques qui fait partie intégrante du patrimoine littéraire français » enseigne, sans ironie, Sarah Effenberg à Sciences Po.

Frédéric Potier, s'inspirant de ce succès littéraire, démonte le complot initié par un groupe d'extrême droite le 15 aout (2027 ?), pour renverser « Caligula », Présidente de la République élue de justesse le 24 avril.

Trois femmes dominent l'intrigue :
- Sarah Effenberg, Docteur et chercheuse, retrace l'histoire des putschs et pronunciamiento, du 18 Brumaire au 4 octobre 2017, de Bonaparte à Erdogan, et analyse les idéologies des comploteurs au fil des siècles. le gouvernement la consulte en cas de crise.

- Nina Merien, capitaine de police à la DGSI, enquête sur les diverses mouvances de la droite radicale nostalgique de Charles Martel et de la victoire de Poitiers en 732

- Anna Koszielny, séduisante collaboratrice d'un sénateur, très proche d'un conseiller technique à Matignon, est le « cheval de Troie » utilisé par les comploteurs pour infiltrer dispositif gouvernemental.

Ce triple cocktail, mixant les enseignements historiques, les méfaits quotidiens, et les « gâteries » d'Anna K (et de talentueuses masseuses asiatiques), est plaisant à lire. Héritier autoproclamé de Gérard de Villiers, l'auteur place son intrigue à l'ombre des services russes menaçant notre démocratie. L'écriture est rythmée, épicée d'humour et fort bien documentée puisque Frédéric Potier est un grand serviteur de l'état. Les esprits chagrins relèveront quelques invraisemblances (une femme Présidente du Sénat ???), mais, en ce qui me concerne, j'ai passé une agréable soirée avec ce polar lauréat du Prix Edgar Faure 2022.
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Voilà un thriller politique glaçant de par son réalisme. En plus, sa parution a quasi coïncidé avec les élections présidentielles françaises. C'était donc le parfait moment de m'y plonger, afin de m'attacher au mieux aux événements du moment. Une fois terminé, heureusement, la fiction n'a pas rejoint la réalité. du moins, pour le moment…

La première chose beaucoup appréciée est le fait que Frédéric Potier connait parfaitement son sujet (énarque, il a lui-même été préfet et a assuré plusieurs hautes fonctions dans l'Administration) et donc, ce que vous lisez, vous savez que cela colle au plus près de la factualité.

Étant belge, même si j'essaie de m'intéresser au monde qui m'entoure, notamment au travers de mes lectures, je ne pense pas maîtriser tous les arcanes du pouvoir politique français. Pourtant, à aucun moment, je n'ai eu l'impression d'être perdue dans les limbes alors que de nombreux lecteurs ont un peu peur quand ils se lancent dans des thrillers politiques.

Même si on est en plein thriller et roman dystopique, les descriptions des lieux et des fonctions sont fidèles et donc, pour ma part, j'y ai appris plein de choses sans m'en rendre compte. L'écriture est agréable par sa fluidité et les chapitres assez courts font monter le suspens. le lecteur se retrouve dès lors très vite happé par l' «enquête ».

Comme je le disais dans ma courte introduction, c'est un roman saisissant par son réalisme. Des sujets très contemporains y sont développés tels que les discriminations, le complotisme ou le racisme de façon totalement cohérente. Les clivages marquants dans l'histoire sont aisément transposables dans notre société et le basculement vers les extrémismes n'est pas loin.

Frédéric Potier a été conseiller au Cabinet du Premier Ministre et à la présidence de l'Assemblée nationale avant d'exercer la fonction de délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT. de par ses différents postes, il a lui-même fait face à des groupuscules extrémistes pour qui la déstabilisation de l'Etat reste une finalité. de par ses expériences professionnelles et une transmission documentée de son histoire, l'auteur est parvenu par ce premier thriller à me captiver en peu de pages.

Concernant le titre un brin mystérieux, je ne peux que vous inviter à lire le bouquin pour en savoir plus à ce sujet. Je vous conseille très vivement ce thriller politique, si actuel alors que la France se trouve au coeur des élections législatives !
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Voilà 2 mois qu'une nouvelle Présidente de la République d'union de la gauche a été élue et ses réformes à venir, notamment concernant le désarmement de la France et la baisse des budgets militaires, inquiètent au plus haut point.

Les mouvements de l'extrême droite française se mobilisent, regroupant à la fois des militaires, des policiers mais également des mouvances extrémistes ultranationalistes, sous la surveillance inquiète de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure.

L'alliance d'un lieutenant-colonel de l'Armée, de la Présidente du Sénat et d'un Préfet de Police, bien décidés à s'opposer aux réformes gouvernementales, va fomenter un complot bien structuré et en partie inspirée de la récente prise du Capitole aux USA.

En parallèle, par le biais d'une enseignante-chercheuse et des cours qu'elle dispense à Sciences Po sur l'Histoire des coups d'états célèbres, l'auteur nous fait découvrir la genèse de ces mouvements nationalistes qui ont déstabilisé les gouvernements.

D'un réalisme à couper le souffle, ce roman de politique fiction aurait pu s'appeler Anatomie d'un coup d'Etat tant il dissèque, heure par heure, l'engrenage dans lequel s'engagent les complotistes, convaincus de leur légitimité.

Frédéric Potier, nous plonge dans les arcanes d'un milieu qu'il connaît bien et c'est à la fois, passionnant, instructif mais aussi terriblement glaçant. Avec cette menace 732, l'ombre des fanatiques nationalistes plane sur notre pays et révèle la fragilité et les failles du système politique français.

A lire absolument, pour savoir et surtout, pour rester vigilants.
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Les méchants sont sympathisants de Donald Trump, militaires tatoués, nostalgiques de l'empire colonial, de la grandeur perdue de l'armée française, ardents catholiques qui prient à genoux, lecteurs de Charles Maurras, ultraconservateurs, pas très futés, néonazis et suprémacistes blancs, proférant des slogans haineux, skinheads habillés de cuir noir, tabassent un videur maghébin (l'ennemi !), lecteurs de Valeurs Actuelles...

Les gentils militent dans un syndicat lycéen, à Amnesty International, organisent des concerts militants, des occupations, des pétitions, des tribunes, sont issus de la diversité, suivent des cours à Sciences Po, d'origine italienne et métis réunionnais, et homosexuel et juif tout ensemble...

Je m'arrête page 31, je ne sais pas ce que les 340 pages suivantes vont comporter d'intrigue, de suspense, de distraction, de rêve, d'émotion... Tant pis pour moi si tout cela vient dans les pages ignorées.
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Dans une France actuelle, et une future parallèle, l'élection présidentielle vient de mettre le feu aux poudres ; la nouvelle présidente a été élue avec une avance de quelques milliers de voix, ce qui provoque une scission dans la population ayant voté pour l'extrême droite et la candidate proposée.

La France gronde, la guerre civile est aux portes de la Capitale, et la Grande Muette remue et se met à protester. Quand le nouveau gouvernement fait des coups drastiques dans le budget militaire, une frange se soulève et pense à renverser le pouvoir en place.

Une capitaine affiliée à la DGSI est mandatée pour remonter à la source alors qu'un groupe se revendique de Charles Martel sous le nom de Martel 732 (date historique) ; elle va prendre des cours à Sciences Po auprès d'une professeure atypique qui propose une différenciation entre coup d'état et conjuration.

On va suivre ainsi les arcanes du pouvoir, à tous les étages : présidence, Matignon, préfecture (police), ministères régaliens (et donc, ministre d'Etat), la police lambda, la DGSI, et l'Armée… la tête, comme les troupes.

Se greffent aussi des personnages plus mystérieux, plus ambigus comme un agent double, une jolie attachée parlementaire qui séduit un fringant mais trop vert conseiller, des extrémistes, des racistes, une présidente du Sénat prête à sacrifier la France pour le pouvoir, des énarques déconnectés, et des fonctionnaires paumés mais droits dans leurs bottes.

Par chapitres courts, la tension monte, et on suit au jour le jour, ce coup d'état qui sommeille, se réveille, et se met en place, un peu à l'arrache, tout cela au milieu de questionnements sur la démocratie, la France, les valeurs, la différence, l'acceptation, l'autre, la culture, etc.

Tout relation avec l'actualité serait purement fortuite, hein !

J'ai bien aimé ma lecture car au-delà de l'histoire et de ce coup d'état et des sanctions et actions menées, il y a des pistes de réflexions pour ceux qui voudront bien prendre le temps de digérer et de poser un regard sur l'obligation de défendre la République telle qu'elle a été instaurée et non comme on aimerait qu'elle soit pour nos intérêts personnels.

Il faut avouer, aussi, que je n'ai pas été surprise par les arcanes… en tant que fan d'Histoire, les références de la Professeure m'étaient familières, et aussi, j'ai pu toucher à ces arcanes, à un moindre niveau soit, mais on apprend vite le banc de piranhas et comment y survivre (enfin, sans trop de morsures !).
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La menace 732 est un ouvrage de politique fiction très agréable à lire, composé de petits chapitres tous bien identifiés par la date et le lieu. le style est vivant, émaillé de citations de politiques célèbres pour illustrer le propos de l'auteur. Quelques références à des personnes du paysage politique français, par exemple lorsque le premier ministre va dans le Béarn "pour aller flatter sur ses terres un allié centriste qui s'était construit une réputation de faiseur de rois à l'occasion des trois dernières élections présidentielles". Ça rappelle quelqu'un ...

Une présidente de gauche, tout juste élue face à un candidat d'extrême-droite, va faire face à une conjuration composée principalement de militaires, bien décidés à ne pas laisser la gabegie s'installer en France et à rendre au pays ses valeurs traditionnelles. La description des personnages est un peu stéréotypée : d'un côté des gros balaises au crâne rasé, tout en muscles et en tatouages, prêts à en découdre à la première occasion. Quant au nouveau premier ministre, il est métis, homosexuel et possède une ascendance juive, tout ce qui va déplaire aux premiers cités.

En lisant ce récit, on se dit que c'est un peu gros et on ne veut pas y croire ; on refuse de penser notre démocratie aussi fragile. Et puis l'auteur ajoute une petite phrase qui fait mal :
"Elle se rappela les images quasi irréelles des supporteurs de Donald Trump, déguisés en Indiens, les pieds sur le bureau de la présidente de la Chambre des représentants."
On croyait que les États-Unis étaient le parangon de la démocratie et on assisté il y a peu à des scènes irréelles. On a vu des brutes armées envahir le parlement du pays le plus puissant du monde, on a vu une espèce d'homme préhistorique vêtu d'une peau de bison s'installer dans le bureau du vice-président et laisser un message "Ce n'est qu'une question de temps. La justice arrive !". Un abruti qui croit en "la liberté, la loi et l'ordre" force l'entrée du Parlement au nom de la justice ...
Les conjurés de la Menace 732 tiennent des raisonnements du même genre : ils sont convaincus d'avoir raison, et sont prêts à tuer quiconque leur résiste, ceci au nom de la loi et de l'ordre. Comme l'explique l'auteur, leur but est avant tout de saper la confiance dans les institutions et la démocratie, pour laisser la part belle aux discours complotistes de toute sorte.

La menace 732 est un livre machiavélique, mais qui fait peur lorsqu'on réalise que l'histoire n'est pas impossible.
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Entre thriller et fiction politique, Frédéric Potier nous immerge dans un monde post-élection. La démocratie se trouve menacée par un groupuscule d'extrême-droite utilisant le nom de « Martel 372 ». Son action vise à déstabiliser l'Etat et à imposer un règne de chaos en clivant la population. Chargée de la direction générale de la sécurité au sein de la DGSI, Nina Meriem enquête sur les membres de ce mouvement de plus en plus actif par le biais d'actions violentes. La contestation gronde. Mêlant actualité et figures publiques savamment détournées, l'auteur peaufine un roman qui risque de devenir culte, richement documenté et qui multiplie les références, sans omettre un ton feuilletonesque qui se dévore d'une traite.
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Et si... Et si cela devait arriver ? Et si demain pointait le nez de la dictature ? Toute cette histoire pourrait avoir lieu. le menace 732 nous fait réfléchir à la fragilité de la démocratie et rappelle l'engagement de celles et ceux qui ont vocation à en défendre ses valeurs.
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Avril 2022, les élections présidentielles viennent d'avoir lieu et la candidate de la gauche, Martine Bordas, l'a emporté avec seulement cinquante mille voix d'avance sur l'extrême droite. Les législatives qui vont suivre s'annoncent décisives pour l'avenir du pays.
Gustav est un officier militaire sur le retour, ancien légionnaire, nostalgique de la « grandeur » de la France et de son empire colonial, qui enterre un des derniers protagonistes actifs du putsch d'Alger, une cérémonie perturbée par quelques jeunes extrémistes exaltés, au cri de « Algérie française ! Politiciens trahison ! »
Quant à Nina Meriem, il s'agit d'une jeune capitaine de police qui va bientôt prendre la direction de la cellule T5 de la DGSI, spécialisée dans la surveillance des mouvements violents proches de l'extrême droite. Fille d'un père Kabyle et d'une mère marocaine, elle a d'abord milité activement pour Amnisty International avant de bifurquer vers les forces de l'ordre dans l'espoir d'y trouver une plus grande efficacité dans son travail.

L'entame du roman est très éparpillée, pas de lien apparent entre les chapitres ou les personnages, sinon le contexte politique, les militaires et l'extrême droite. On patiente, en tentant de se rappeler sans confondre qui est qui et qui fait quoi.
Frédéric Potier procède par flashes, de courts chapitres en forme de coups de projecteur sur une partie de la mise en scène qu'il est en train de monter. Tel un patchwork, l'image générale se forme petit à petit : dans les hautes sphères du pouvoir, on s'inquiète de l'agitation qui s'installe dans les rangs de la « Grande Muette ». L'obligation de réserve n'est plus de mise et les langues se délient devant les « outrages » de la nouvelle équipe gouvernementale : retrait des troupes engagées à l'étranger, sortie de la stratégie de dissuasion nucléaire, baisse des budgets militaires, etc. La radicalisation de quelques éléments pourrait faire tache d'huile dans le contexte incertain et la menace a été clairement identifiée par les services de l'État. Reste à savoir si les politiques sont prêts à se saisir du problème afin d'éviter que la gangrène ne se propage…

À travers son parcours de haut fonctionnaire, Frédéric Potier a côtoyé de nombreux cabinets ministériels dans les plus hautes sphères de l'État, pas étonnant qu'il s'inspire de ce microcosme pour l'écriture de sa première fiction. On ne peut lui dénier sa connaissance du sujet. Ses différents postes l'ont amené à travailler sur la haine qui se répand en général, et sur l'antisémitisme en particulier ; là encore, il sait de quoi il parle.
Fort de ses expériences, il construit une intrigue en forme de thriller « éclaté » à la manière d'un tableau impressionniste. Chacune des scènes de son récit constitue une touche qui, si elle n'est pas forcément explicite, vient compléter et enrichir la vue d'ensemble. de ce côté-là, il réussit plutôt pas mal son affaire et montre sa connaissance des rouages complexes de nos institutions.
Là où le bât blesse, c'est au niveau des convictions. Les idées d'extrême droite infusent dans l'armée, ce n'est un secret pour personne, et à l'occasion de cette élection présidentielle dystopique, certains dans ses rangs fermente un coup d'État. Mais ce qui les intéresse, malgré toute la nostalgie rancunière qui les habite, ce ne sont pas les « idées », mais plutôt le pouvoir. de même du côté de ceux qui défendent le « droit », aucun retournement de tripes n'est à signaler, ils n'agissent qu'en « bons » fonctionnaires mous du gland. Trop réalistes à mon goût…

Il se frayait un chemin dans les idées politiques les plus à la mode avec une aisance remarquable. Il était tout à la fois écologiste, socialiste, républicain, démocrate, souverainiste et proeuropéen. Pas une anguille, mais plutôt un caméléon, adoptant la couleur des penchants de son électorat, du rouge vif au vert de chrome en passant par le rose pâle et le bleu nuit. Il n'y avait pourtant aucun cynisme chez lui, il croyait toujours ce qu'il disait, ou plutôt il arrivait toujours à se convaincre de ce qu'il disait, et c'est pourquoi tous ceux qui l'écoutaient finissaient par le croire.


La Menace 732 se révèle au final d'une lecture agréable, montre une connaissance profonde du sujet traité et s'autorise un cynisme de bon aloi dans une pirouette finale bienvenue, il lui manque cependant une touche d'engagement et de lyrisme, à l'image des personnages qui l'habitent. Peut-être était-ce justement ce que l'auteur voulait faire entendre à travers son récit, sans réussir toutefois à convaincre. Un premier essai, pas complètement transformé.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Entre les lignes, on peut voir une mise en garde contre le fascisme et les grandes déclarations populistes qui visent à abrutir les électeurs. Puis, à mesure que les chapitres se consomment, on découvre abasourdi qu'une autre réalité se terre dans les coins d'ombre : plusieurs pays étrangers interviennent sournoisement pour piper les dés. Une fiction addictive qui donne froid dans le dos, avec des figures de proue parfaitement crédibles et une narration qui secoue !
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