Citations sur Poèmes (148)
Et les jours ne sont pas assez remplis
Et les nuits ne sont pas assez remplies
Et la vie s’enfuit comme une musaraigne
Sans froisser l’herbe…
En silence vint mon amie, sous la paisible nuit.
Discours, mots, pouah ! qui parle de mots, d’amour ?!
Brûlant est cet amour, silencieux,
Silencieux comme la mort, aussi fort, jusqu’à ce qu’il
Meure de prendre tout, de donner tout.
Les yeux d’une morte
M’ont salué,
Enchâssés dans un visage stupide
Dont tous les autres traits étaient banals,
Ils m’ont salué
Et alors je vis bien des choses
Au-dedans de ma mémoire
Remuer,
S’éveiller.
Je vis des canards sur le bord d’un lac minuscule,
Auprès d’un petit enfant gai, bossu.
Allez, mes chants, allez vers les solitaires et les insatisfaits
Allez vers les nerveux, allez vers les prisonniers des conventions,
Apportez-leur mon mépris pour leurs oppresseurs.
Allez, pareils à une immense vague d’eau fraîche,
Vous portez mon mépris pour l’oppression.
[…]
Allez vers l’adolescent qui étouffe dans sa famille-
Oh comme c’est laid :
trois générations réunies dans une maison !
C’est comme un vieil arbre pourvu de bourgeons
au milieu de branches pourries.
J’aimerais plonger dans l’Inconnu !
Tous ces conforts m’écrasent, m’étouffent !
Je brûle, je bous de trouver du Nouveau !
Nouveaux amis, visages nouveaux,
Lieux nouveaux !
Oh être loin
Ici j’ai tout sauf ce que je veux
-sauf du Nouveau.
Cette chose, qui a un code mais pas de cœur,
A remplacé les sentiments par les mondanités
Et rien désormais
Ne perturbe ses réflexions.
J’aime mon aimé vos baisers entre vos bras serrée,
Les oiseaux chantent au loin, dans les prés,
Laissez le cocu, faites ce qu’aimez,
Comme la nuit fuit !
Amour marche sur ta tête, et pose sur les libres amants
un joug iniaque qui pèse lourd à leur nuque.
O Age dissolu ! ô lignées d’avortons,
Qui simulent la passion, le désir qui désire,
Contemplez-moi, je suis ridé, le plus raillé d’entre tous,
Pourtant je me ris de vous par les feux sacrés
Qui me brûlent et me font cendre.
Ils sont morts par myriades,
Et parmi eux les meilleurs,
Pour une vieille putasse finie,
Une civilisation pourrie.