Les lecteurs sont perspicaces. Ils remarquent les petits détails. Si un trajet demande à un premier voyageur trois jours dans un roman et deux heures à un second dans un autre, on écrit sur mon compte des propos désagréables.
Si la première question qu'adresse une espèce intelligente à l'ensemble de l'univers est "Pourquoi sommes-nous ici ? la suivante se doit d'être "Ici, c'est où, exactement ?
Les explorateurs les plus intrépides, le plus souvent ceux qui croyaient que la mer s'étandait indéfiniment, ne revenaient jamais. On peut y voir la preuve qu'ils avaient raison.
J'avais déclaré qu'il n'y aurait jamais de carte du Disque-monde. La voici.
Enfin… je ne l'ai pas dit de façon aussi catégorique. Mais le principe des romanciers de fantasy qui veut qu'on dresse la carte avant de se lancer dans la chronique de la saga m'embêtait. Une carte devrait découler de ce qui existe déjà sur un plan matériel. Tracer les fleuves sinueux et les montagnes pointues avant de réellement bâtir le monde est la prérogative des dieux et d'eux seuls.
[Terry Pratchett, novembre 1995]
Nombre d’explorateurs intrépides se sont lancés à la découverte des confins du Disque-Monde. Plusieurs en sont revenus.
L’exploration, comme la géographie, est une spécialité éminemment personnelle. Elle présume qu’« ici » est important, et que partout ailleurs relève des pays inférieurs dont la fonction principale est de se trouver loin.
Elle doit aussi être menée par des professionnels. Dans ces pays lointains peut vivre une population qui croit savoir où elle est, mais elle se trompe ; débarquer sur un radeau en rondins vingt mille ans plus tôt ou traverser distraitement le lit d’une mer asséchée durant un âge glaciaire, voire, dans des cas extrêmes, se développer effectivement sur le continent en question, ne compte pas pour une découverte correcte. C’est de la baguenaude. Pour qu’une découverte soit correcte, il faut être vêtu correctement.
il me plaît pour l'instant