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Critique de Eric75


Nous retrouvons dans ce nouvel opus toute l'équipe de « la Crim' » déjà rencontrée dans La Valse des gueules cassées, à savoir François-Claudius Simon et ses collègues moustachus du Quai des Orfèvres (enfin, moustachus, c'est moi qui interprète d'après la mode en vigueur en matière de pilosité masculine en 1919 et d'après mes souvenirs de la série télévisée « Les brigades du Tigre » ; la brigade criminelle, tout comme la brigade mobile concurrente, travaille en effet pour M'sieur Clémenceau ♫♪). Cette fois-ci, un tueur en série sème des morceaux de cadavres dédicacés dans tout Paris, sorte de jeu de piste à énigmes. François est chargé de l'enquête et doit suivre cette piste sanglante en décodant les messages gravés, depuis les abattoirs de la Villette jusqu'aux bureaux lambrissés du pouvoir, où séjourne le Tigre lui-même occupé à peaufiner les derniers alinéas de son traité de Versailles.
Guillaume Prévost parvient mieux que personne à intégrer les événements historiques aux péripéties de ses enquêtes policières… au risque d'en faire parfois un peu trop et de tomber dans l'artifice. le contexte historique imprègne le roman pour nous rappeler en permanence que l'action se situe en 1919 : Elsa, l'amie de François, fréquente le peintre Soutine et les Montparnos, François est invité par Clémenceau à la signature du traité de Versailles… Moins ostentatoire, la peinture sociale n'est pas oubliée, avec les incontournables ouvriers et prostituées, symbolisant depuis Zola les milieux populaires, déambulant dans leurs décors naturels tels que les abattoirs de la Villette et les guinguettes du Plessis-Piquet.
On pourra regretter dans cette nouvelle enquête une intrigue un peu tarabiscotée, destinée à rassembler les différents éléments d'un puzzle trop hétéroclite, ainsi que l'absence de coups de théâtre ou de retournements de situation (qui étaient bien présents dans le premier opus).
On pourra déplorer le côté « premier de la classe » du personnage principal, qui peut agacer et fait de François un héros de polar atypique dans la production actuelle, plus encline à proposer des enquêteurs vieillissants et désabusés. Encore jeune, auréolé de gloire à vingt-six ans car vétéran de la guerre 14, affublé d'une jolie copine, réussissant avec brio toutes les enquêtes qu'on lui confie, et déjà remarqué par les plus hautes sphères de l'État français, ne doutons pas un seul instant que François-Claudius Simon a une longue et brillante carrière d'enquêteur devant lui.
Le bal de l'Équarrisseur reste un roman sympathique, qui peut être lu indépendamment du précédent, les intrigues étant étanches. Ce second épisode permet de poursuivre la visite du Paris de l'entre-deux-guerres et de se familiariser davantage avec les personnages, dont les histoires personnelles se précisent. Malgré quelques petits bémols dans la partition, on continuera volontiers de suivre le parcours mouvementé de François et d'Elsa, dans le prochain épisode intitulé le Quadrille des Maudits.
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