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Critique de celindanae


'ai acheté ce roman il y a quelques temps car j'en avais entendu dire beaucoup de bien. Je n'avais pas vu le film de Christopher Nolan inspiré du livre avant de le lire, si bien que la surprise a été intacte jusqu'à la fin.

Le récit est découpé en 5 parties de taille très variées, avec des narrateurs différents et deux époques distinctes: celle des deux magiciens Alfred Borden et Rupert Angier entre la fin du XIX ème siècle et le début 1900, et celle de leurs descendants vers 1995. le coeur du récit tient surtout dans la rivalité entre les 2 personnages centraux. Néanmoins, l'histoire de leurs descendants est intéressante et a de l'importance. le roman commence d'ailleurs avec le récit du descendant d'Alfred Borden qui est amené à rencontrer la descendante de Rupert Angier et par là-même à apprendre la vérité sur ses origines. Ensuite s'enchainent les récits des 2 magiciens sous forme de journal intime.

Les changements de narrateurs sont marqués par l'écriture de l'auteur qui change et permet de s'adapter sans problème aux différents points de vue. Les personnalités des narrateurs apparaissent bien distinctement et on se laisse très facilement porter par le récit. le roman offre 4 points de vue différents avec une tonalité, un style différent qui dépeignent tout à fait le caractère de chacun des protagonistes. Les récits se complètent et s'emboitent parfaitement permettant de comprendre l'histoire sans aucun souci. Ces changements de points de vue sont parfaitement maîtrisés par l'auteur. de plus, l'utilisation des journaux intimes pour Angier et Borden permet de mettre en valeur les points de divergence dans leur manière de voir les choses et la mauvaise foi dont ils peuvent faire preuve.

Le roman est vraiment très immersif, on se laisse prendre comme par magie à ces histoires. La magie est la grande star du récit : tout est question de magie dans ce roman, elle opère des les premières lignes avec un Christopher Priest qui prend la place de l'illusionniste pour nous bluffer et nous enchanter, nous spectateurs médusés par son talent. le roman est fondé sur l'illusion, et l'auteur s'amuse à essayer de perdre son lecteur. L'illusion est présente à la fois dans le thème du roman et dans l'écriture.

Les personnages sont assez atypiques, ils ne sont pas vraiment sympathiques mais ils sont très intéressants et complexes. Les deux sont assez similaires dans leurs réactions et leurs manières d'agir souvent excessives mais ont des caractères opposés. Ils sont des génies dans leur domaine, ils placent leur art au dessus de tout, de leur famille, de leur vie. Pourtant, malgré leurs caractères aussi tranchés, on prend vraiment plaisir à les suivre. Leurs descendants sont très différents, ils sont marqués malgré eux par la guerre que se sont menés Alfred Borden et Rupert Angier.

Le roman est également extrêmement bien documenté que ce soit au niveau de la magie, des différents tours utilisés, des objets nécessaires aux illusions qu'au niveau historique. L'époque des deux illusionnistes est très réaliste, on assiste aux différents progrès technologiques notamment au niveau de l'électricité. La thématique du double est à nouveau au coeur du récit, on la retrouve souvent chez l'auteur qui nous offre également toujours des récits très documentés.

Christopher Priest nous offre ainsi avec le prestige un très grand roman, admirablement écrit et construit. le roman est à la fois divertissant et immersif tout en nous prenant au jeu de l'illusion. le roman se lit vraiment très bien, les 500 pages en poche se tournent sans souci, j'ai dévoré les 150 dernières pages d'une traite. le « Prestige » est le troisième acte d'un tour de magie, le moment où le magicien fait surgir l'impossible devant nos yeux enchantés et c'est vraiment ce qu'arrive à produire Christopher Priest avec ce roman. Vraiment une très grande réussite!
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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