Ce roman policier (ou plutôt ce cosy mystery) n'est pas tout à fait comme les autres. D'abord parce que la narratrice et principale suspecte est une femme de ménage, profession rarement mise sur le devant de la scène, en littérature comme dans la vie...
Et surtout parce que cette narratrice, Molly, est "différente" comme elle le répète souvent. Timide, discrète, pointilleuse, mais surtout inadaptée socialement. Très premier degré, elle ne comprend pas le sens de l'humour, prend tout au pied de la lettre, interprète difficilement les expressions faciales. Des traits de caractère qui tiennent presque plus du "symptôme", et qui rappellent un trouble du spectre austistique, même si cela n'est jamais dit clairement.
Cette jeune femme, très isolée depuis la mort de sa grand-mère, découvre un jour le cadavre d'un riche client. Naïve, facilement manipulable, et en même temps bien campée sur ses positions, tout la désigne comme la coupable idéale.
Molly, avec ses difficultés à s'intégrer et à comprendre le monde et les gens qui l'entourent, est à la fois touchante, drôle, agaçante. Certains retournements de situation et révélations se voient arriver à des kilomètres, seule Molly se laisse avoir.
J'ai parfois eu du mal à rentrer complètement dans le récit, même si celui-ci est facile à lire. le point de vue est original, mais l'histoire l'est moins, et manque de suspens pour être vraiment intéressante. J'ai eu l'impression que l'objectif n'était pas temps de trouver l'identité du coupable, mais plutôt de montrer comment Molly ouvrait les yeux sur ses proches et ses faux-amis.
Et puis, lorsque tout semble terminé, l'autrice arrive tout de même à nous surprendre avec une dernière révélation... qui fait que j'ai refermé le livre avec un sentiment plutôt positif.
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La femme de chambre" n'est pas un polar incontournable, mais c'est une lecture agréable pour se changer les idées, idéale pour les vacances !