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Critique de gabb


Il y a deux ans tout juste, je découvrais Annie Proulx.
Une rencontre fortuite, un livre pioché au hasard. Ce n'était pas Brokeback Mountain ni Noeuds et dénouements (ses deux plus grands succès, toujours pas lus à ce jour...), mais un petit recueil de nouvelles moins connu, intitulé "Mélodies du coeur".
Et j'avais vraiment aimé ça.

Alors deux ans plus tard, rebelotte ! Même déambulation dans la même médiathèque, et voilà que mes yeux s'arrêtent sur une belle couverture (deux magnifiques bisons) : c'est reparti pour un tour !
Encore l'Amérique profonde (cette fois principalement le Wyoming, ses vastes plateaux et ses montagnes Rocheuses, ses petites bourgades poussiéreuses et ses buissons d'armoise piqués aux versants des canyons).
Encore cette fluidité dans l'écriture, cette atmosphère si particulière, cette plume ciselée et ces paysages ruraux superbement décrits.
Encore des personnages nombreux, atypiques et terriblement romanesques, encore une collection de portraits criants de vérité. Des gens simples aux vies arides (cow-boys et chercheurs d'or, ranchers et pionniers, serveuses et randonneurs-vagabonds), animés des mêmes rêves d'avenir meilleur, soumis à des époques diverses aux mêmes entraves et aux mêmes aléas du destin, mais qui tous aspirent au bonheur.

Fainéant comme je suis, j'ai donc exhumé ma vieille critique sur "Mélodies du coeur", et j'ai lu qu'il y était déjà question de "textes bruts, âpres, sauvages", "d'histoires à la fois banales et tragiques", de "campagnes rudes où il ne se passe pas forcément grand chose [...] mais où des femmes et des hommes vivent, tout simplement". (Rha v'là que le mec s'auto-cite maintenant, on aura tout vu !)
Je me suis dit que ça collait pas mal et, l'époque étant au recyclage, que j'allais pouvoir gratter un paragraphe supplémentaire à peu de frais !

Tout ça pour dire que les fans d'Annie Proulx ne seront pas dépaysés avec le présent recueil. Une prodigieuse chasse au bison, des couples infortuné qui se déchirent, d'autres qui bâtissent des cabanes de leurs mains, un vieil amateur de rodéo révélant à sa petite fille des secrets anciens, des rêves de fortune déçus et des chansons de cow-boys, des puits de forage qui se multiplient dans les plaines tandis que disparaissent peu à peu les chevaux sauvages : autant de récits qui fleurent bon l'Amérique !

À l'exception de deux textes complètement loufoques (on y découvre le Diable himself réaménageant l'enfer pour le remettre au goût du jour, ou imaginant des farces à l'intention des mortels) qui pour moi font ici figure d'intrus, l'auteur nous immerge avec brio dans des histoires de famille pleines d'authenticité.
Toutes auraient pu sans nul doute déboucher sur des récits de plus grande ampleur, et je ne peux que souscrire aux propos d'un journaliste rapportés en quatrième de couverture : "Annie Proulx a le don pour condenser en quelques pages la matière de tout un roman".
Elle a pourtant choisi un format plus court, celui de la nouvelle ... et après tout c'est très bien comme ça !
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