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Critique de ODP31


Nouvelles pour apéros, lues en long en large et même de travers.
Côté libations, je ne parle pas du petit cocktail mondain où chaque conversation doit slalomer dans le plus que parfait mais du bon zinc bien de chez nous, où la censure a été jetée hors du saloon pour laisse s'exprimer l'ivresse des mots. Les haleines vont réchauffer le climat et les pensées.
A croire que Jules Pseudo est allé tirer du lit éternel Desproges, Blondin et Audiard pour les remettre au boulot et les confronter à notre époque trop proprette pour être honnête. Il les siffle comme D Ormesson enchainait les citations. Un dico de répliques acerbes. Les évangiles selon Pierre, Antoine ou Michel. Amen…une autre bouteille et quelques tranches de vie.
D'entrée, Dieu convoque un procès pour savoir si l'homme mérite encore de folâtrer sur terre. Parole à l'accusation puis à la défense. La justice divine hésite, ses représentants ont enchaîné les bavures et tous les bipèdes ne méritent d'aller bronzer et cultiver des mélanomes en enfer. Reste l'état désastreux du monde. L'humain a quand même bien sali sa caisse. Au final, ce sera peut-être une peine avec sursis, sans peine mais avec des reproches. Pas de jugement dernier pour éviter la correctionnelle.
Les autres textes sont aussi savoureux. Entre une enquête scientifique pour s'assurer qu'une veuve avait épousé un con ou les conséquences d'un arrêt brutal d'Internet qui régalent les nostalgiques du bon vieux temps et terrorisent les générations hyper connectées, l'auteur provoque la pixellisation de nos vies en duel.
Dans la même veine, nous avons droit au récit d'un vieux loup de mer lassé de son GPS qui s'en remet aux vents et aux étoiles dans une course en solitaire qui n'en mène pas large ou au recrutement d'un « Chef Happiness Officer » à la RATP qui succombe à la mode de la recherche du bonheur béat et obéissant au travail. Sous-développement personnel.
Une prose perfusée aux Tonton flingueurs, dopée aux breuvages d'un Singe en hiver.
Je suis heureux d'avoir croiser ce regard qui cligne de l'oeil pendant que l'autre laisse fuiter une larme un brin nostalgique. Et non Jules, inutile de se cacher derrière un alias de circonstances ou d'impliquer une innocente poussière, vos mots trahissent un bon fond.
Merci aux Editions du Pilon qui donnent du marteau pour ce sympathique ouvrage d'un Jules Pseudo aux références de l'irrévérence. Merci aussi à Babélio pour cette Masse Critique qui aère le mauvais esprit.
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