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Détente, humour et réflexion, voilà trois mots qui me semblent bien caractériser Livresque du large de Jules Pseudo, petit livre préfacé par Jean-Marie Biette qui n'oublie pas de saluer le dessinateur, Éric Chalmel (Frap), auteur de croquis savoureux jalonnant quelques chapitres.

Ce sont treize nouvelles, des « tranches et tronches de vie » qui démarrent très fort avec Dieu convoque le Jugement dernier. Cela m'a fait penser au Tribunal des flagrants délires, émission culte de France Inter et de Claude VillersPierre Desproges, cité à plusieurs reprises dans ce livre, livrait des réquisitoires humoristiques et percutants, désopilants le plus souvent mais son compère, Luis Rego, ne s'en laissait pas conter. Ici aussi, il y a un procureur face à un avocat qui tente d'éviter la peine capitale pour l'homme… Tâche très rude.
Au fil des pages, sont abordés tous les thèmes qui agitent notre petite planète. Cela peut se passer en tout lieu mais l'auteur préfère de loin le bistrot, le bar où se côtoient tous les styles, toutes les personnalité et où les débats sont très animés.
Quand internet s'éteindra, La vieille âme et la mer, Gérard Lombaire et même Louis XVI garde la tête haute le 21 janvier à Nantes varient les sujets mais le Père Blaireau, Tragédie humaine, avec Eugène de Rasetignasse qui vise la place de PDG de la RATP, emporte ma préférence. le débat entre les colocataires logés par Madame Viager puis la séance de remotivation et d'optimisme pour les cadres de la RATP qui part en vrille m'ont bien fait rire.
Malgré tout, C'était mieux avant remet bien les pendules à l'heure.
L'auteur adore jouer avec les mots, s'en donne souvent à coeur joie et la lecture de Livresque du large est bien réjouissante, même si un certain pessimisme ou plutôt un réalisme fort utile ressort de plusieurs tranches de vie car, nous le savons tous : le temps est assassin comme le rappelle le titre de la dernière petite nouvelle.

Je remercie Jean-Marie Biette pour ces bons moments de lecture, ces « tranches et tronches de vie s'amusant de notre comédie humaine », un livre qui ne doit pas finir au pilon, même si, toujours de l'humour noir, il annonce être publié par les Éditions du Pilon !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Livresque du large - Jules Pseudo - Nouvelles - Éditions du Pilon - Lu en juin 2020.

Livre qui m'a été envoyé par l'auteur avec une dédicace ce dont je l'en remercie encore vivement.

Avec Livresque du large, Jules Pseudo (Jean-Marie Biette) change de registre par rapport à ses deux autres livres beaucoup plus sérieux "Ayrault, l'inconnu de Matignon" et "L'avenir de la France" parus aux éditions de l'Archipel.

En 13 nouvelles, Jules Pseudo m'a entraîné dans sa vision de la société de manière déjantée, grinçante parfois, nostalgique. Assurément, il jongle avec les mots et m'a fait rire et sourire à plusieurs reprises d'abord avec "Dieu convoque le jugement dernier", un réquisitoire et une plaidoirie désopilante, "J'ai épousé un con" et sa vision du mariage plus corrosive mais toujours drôle, "Le temps est assassin", plus déprimante, "La vieille âme et la mer, où l'on sent bien son amour pour la mer (Jules Pseudo est aussi navigateur).

Divers sujets sont ainsi abordés avec un humour certain pour ne pas dire un certain humour : Dieu, le mariage, Internet, le temps qui passe, la maladie, la politique, la mort, le cinéma, le climat ... Malgré le côté humoristique j'ai été amenée à me poser des questions.

Plusieurs nouvelles sont illustrées par un dessin de Eric Chalmel (dit Frap), ils sont divins !

Seul petit bémol, la couverture jaune, non pas le dessin qui l'illustre, mais ce jaune pipi, n'est pas du plus heureux effet, mais peut-être est-ce voulu.

J'ai passé de savoureux instants en lisant Livresque du large, Jules Pseudo a su me faire oublier ce monde qui ne tourne plus très rond.

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"Bienheureux celui qui a appris à rire de lui-même, il n'a pas fini de s'amuser." (Joseph Folliet) et ce n'est pas Jean-Marie Biette ni même son alter ego Jules Pseudo qui nous diront le contraire.

Les scientifiques estiment que nous devrions tous rire au minimum dix minutes par jour. Savez-vous qu'une seule minute de fou-rire équivaut à quarante-cinq minutes de relaxation ? Quand nous rions, chacun des muscles de notre corps se décontracte, cela stimule même notre appareil digestif et surtout c'est bon pour le moral !

Alors j'ai fait un petit calcul pour Jules Pseudo et pour la science. Sachant que j'ai lu l'ouvrage en question en trois heures et que j'ai passé tout mon temps à rire comme une bécasse, l'opération est très simple :
Si une minute de fou-rire équivaut à quarante-cinq minutes de relaxation alors cent-quatre-vingts minutes que multiplient quarante-cinq minutes nous font huit-mille-cent minutes soit centre-trente-cinq heures de relaxation.
Bilan de l'opération : en lisant ce roman je me suis relaxée pour les deux années à venir !

Treize nouvelles, pas douze ni quatorze, mais treize. Superstitieux Jules Pseudo ? Pourtant ils étaient douze les apôtres ? Ah non pardon, ils étaient treize avec Jésus dans la Cène. C'est qu'il ne s'est pas gêné ce chenapan de Jules Pseudo pour leur donner la parole et le moins que l'on puisse dire c'est que ça balance pas mal ! La verve est gouailleuse, libérée, les joutes verbales sont nombreuses et, à moins de vivre sur une autre planète, impossible de ne pas réagir. Jules Pseudo fait de l'esprit et il le fait fort bien, il a bien compris lui, qu'il valait mieux observer la vie d'un oeil railleur car comme dit si bien l'adage : mieux vaut en rire qu'en pleurer.

Treize nouvelles sur le ton de la satire avec lesquelles il passe au crible, dénonce les petits (et les gros surtout) travers de notre société : la religion, la politique, Internet, les réseaux sociaux, l'écologie, la vie, la mort, sans oublier la connerie avec un grand C s'il vous plaît. Pour cela il nous invite à rencontrer différents personnages, certains tout droit sortis de son imagination comme l'inconnue du métro qui a eu la malchance d'épouser un con ; Eugène de Rasetignasse notre PDG du bonheur à la RATP ; les deux "Albert" habitués du petit zinc, qui, l'alcool aidant, refont le monde ; Yann Sauzon notre navigateur (en qui j'ai vu un petit je-ne-sais-quoi de Yann Martin) ; Laurent qui chante Brel ; Gégé et son food-truck et d'autres encore qui nous sont familiers comme Dieu, Judas, Jésus, Usbek et Rica en version "geeks", échappés comme par magie de chez Montesquieu, Gérard Lombaire (ou Lambert, faudra poser la question à Renaud).

Le ton est jovial, avec le sel qui caractérise l'humour noir et, non sans une petite pointe d'insolence, Jules Pseudo fait ressortir avec brio les absurdités de notre société (c'est qu'il y a matière à faire, rien qu'en France les dossiers sont lourds). Et le temps de cette lecture, on se retrouve au comptoir du bistrot du Quai de la Fosse à Nantes ou au café du commerce dans le vieux Montauban, on boit un coup ou deux, et nous aussi on se prend à rêver, à refaire le monde en citant Audiard et Desproges et on se demande finalement si c'était pas mieux avant...

Alors merci à vous Jean-Marie Biette de m'avoir si gentiment fait parvenir votre roman. C'est un roman que tout le monde devrait lire. L'humour et la dérision ne font jamais de mal, surtout en ces périodes troublées. Et comme dirait mon ami Coluche, absent de ce récit à mon grand regret, mais vous y penserez pour le prochain j'en suis certaine :
"L'intelligence c'est pas sorcier, il suffit de dire une connerie et de penser l'inverse !"


*Mention spéciale pour les superbes illustrations de Frap qui agrémentent chacune de ces treize nouvelles.
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Nouvelles pour apéros, lues en long en large et même de travers.
Côté libations, je ne parle pas du petit cocktail mondain où chaque conversation doit slalomer dans le plus que parfait mais du bon zinc bien de chez nous, où la censure a été jetée hors du saloon pour laisse s'exprimer l'ivresse des mots. Les haleines vont réchauffer le climat et les pensées.
A croire que Jules Pseudo est allé tirer du lit éternel Desproges, Blondin et Audiard pour les remettre au boulot et les confronter à notre époque trop proprette pour être honnête. Il les siffle comme D Ormesson enchainait les citations. Un dico de répliques acerbes. Les évangiles selon Pierre, Antoine ou Michel. Amen…une autre bouteille et quelques tranches de vie.
D'entrée, Dieu convoque un procès pour savoir si l'homme mérite encore de folâtrer sur terre. Parole à l'accusation puis à la défense. La justice divine hésite, ses représentants ont enchaîné les bavures et tous les bipèdes ne méritent d'aller bronzer et cultiver des mélanomes en enfer. Reste l'état désastreux du monde. L'humain a quand même bien sali sa caisse. Au final, ce sera peut-être une peine avec sursis, sans peine mais avec des reproches. Pas de jugement dernier pour éviter la correctionnelle.
Les autres textes sont aussi savoureux. Entre une enquête scientifique pour s'assurer qu'une veuve avait épousé un con ou les conséquences d'un arrêt brutal d'Internet qui régalent les nostalgiques du bon vieux temps et terrorisent les générations hyper connectées, l'auteur provoque la pixellisation de nos vies en duel.
Dans la même veine, nous avons droit au récit d'un vieux loup de mer lassé de son GPS qui s'en remet aux vents et aux étoiles dans une course en solitaire qui n'en mène pas large ou au recrutement d'un « Chef Happiness Officer » à la RATP qui succombe à la mode de la recherche du bonheur béat et obéissant au travail. Sous-développement personnel.
Une prose perfusée aux Tonton flingueurs, dopée aux breuvages d'un Singe en hiver.
Je suis heureux d'avoir croiser ce regard qui cligne de l'oeil pendant que l'autre laisse fuiter une larme un brin nostalgique. Et non Jules, inutile de se cacher derrière un alias de circonstances ou d'impliquer une innocente poussière, vos mots trahissent un bon fond.
Merci aux Editions du Pilon qui donnent du marteau pour ce sympathique ouvrage d'un Jules Pseudo aux références de l'irrévérence. Merci aussi à Babélio pour cette Masse Critique qui aère le mauvais esprit.
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L'auteur de ce livre bien étrange m'a contacté il y a quelques semaines pour me proposer de recevoir son livre afin de le chroniquer. Comme à mon habitude, impossible de refuser l'invitation à découvrir un auteur et un nouveau livre.
Je dois être honnête de moi-même je ne l'aurais jamais lu, tout simplement à cause de la couverture, je ne suis pas très fan de ce jaune (peut être qu'en version papier le rendu est plus joli). de premier abord elle attire l'oeil car elle se démarque des autres mais ne me donne pas envie d'aller plus loin. Bref ce n'est pas forcement le plus important, (mais quand même)…
A quoi s'attendre sur le contenu ? 13 nouvelles qui nous font sourire tout en nous amenant à la réflexion. Pour vous donner une idée, la première nouvelle c'est Dieu qui revient sur Terre et décide de convoquer un procès pour savoir si l'humanité doit poursuivre sa vie sur Terre ou si elle subira l'apocalypse. On retrouve le réquisitoire du procureur puis la plaidoirie.
Moment agréable de lecture, parfait pour se détendre en abordant des thèmes importants.
L'auteur prend plaisir à jouer avec les mots et cela se ressent.
Ne vous fiez pas à la couverture, elle ne lui rend pas hommage.
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(Avertissement à ceux dont les neurones n'ont pas encore pris le large, pour cet avis en état livresque avancé : migraineuse depuis une semaine, je ne lis que d'un oeil et n'écrit que d'une aile. Mais bon, vous connaissez la différence entre un corbeau ? Prenez votre courage à deux mots, ce n'est pas contagieux… Quoi que.)


Si, comme moi, vous avez une migraine épouvantable depuis une semaine, dont les vagues de différentes intensités vous laissent à peine le répit nécessaire pour aller travailler :


1/ vous soignez le mal par le mal en forçant vos yeux à lire un pavé et votre cerveau à le décrypter dans sa mare de brouillard ?
2/ vous empilez un peu, beaucoup, à l'infini des shots de porto à l'oeuf parce que votre grand-mère les érigeait en remède idéal pour perdre conscience de la douleur ?
3/ vous vous enfermez dans le noir avec un doliprane et demandez à votre conjoint d'appeler un camion de pompiers pour éteindre le feu d'artifice dans votre tête ?
4/ Vous décidez d'ouvrir un oeil avec Parci et Monie pour choper les nouvelles livresques du large monde vu par Jules Pseudo ?


4/ Si vous avez coché 4/, bonne réponse ! Parfaitement sous-titré « treize tranches et tronches de vie s'amusant de notre comédie humaine », c'est un raz de marée d'humour noir qui déferle d'une plume aussi alerte qu'allègre douce. Avec cette lecture, vous ne vous prendrez pas la tête entre les mots.
De sketch en saynète s'animent des caricatures, réflexions, pieds de nez, irrévérences et références, filées en jeux de mots. Ce comprimé de thèmes d'actualité et de sujets de société est enrobé d'une fine particule d'air désabusé et d'une particule élémentaire de cynisme, juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans le tapage à l'oeil diurne.


En filigrane, la place que l'on donne au « progrès » dans nos vies, au détriment de l'humain, du réel. On tombe parfois sur des histoires sonnant (et trébuchantes, quand on connait le poids des mots) comme plus personnelles ; mais ces moments de sincérité touchante n'occultent jamais totalement l'humour, fragile barrière de corail entre l'auteur et les non-sens de la vie, ses caprices, ses aléas ; ses coups bas.


Il nous raconte : Dieu convoquant le jugement dernier (nos actes dans la balance), le temps assassin et la mort aux trousses (les meilleurs partent en premier et toutes ces putains de conneries), une vieille âme et sa mer (en tête à tête), Judas et la cérémonie du baiser d'or (ne le réveillez pas), internet qui s'éteint (et son drôle de retour à la préhistoire - comme si Raptors-Jésus avait chopé le Covid à son tour), le tout parsemé de rencontres pas piquées des verres de bière, dans des bars (de Nantes à Montauban, fabuleux), lors de repas prolétaires ou de bourgeois ajustant leurs gilets jaunes. Un cocktail détonnant même sans alcool. Posologie : Une pilule, chaque soir au coucher, jusqu'à épuisement. du stock.


Seul effet secondaire possible : Si vous tombez sur un thème où vous avez peu de références ou des références différentes de celles de l'auteur, évidemment, les jeux de mots passent un peu aux oubliettes de Dumbledore et ça va marcher beaucoup moins bien. Mais rien de grave rassurez-vous. Maintenant, si en refermant le livre les symptômes persistent et vos neurones, ivres de largesses, continuent de faire un petit tour au petit jour, consultez votre médecin.


Et pour une idée plus précise de ce traitement - de textes, je vous invite à filer de ce clic lire la notice, beaucoup plus explicative et fiable que celle d'une migraineuse un peu barrée qui a pris le large : http://www.livresquedularge.fr/


Merci à Jean-Marie BIETTE pour cet amer, qui m'a sauvée du naufrage au plus fort de ma tempête Migraine.


Bon week-end à tous, et bon phare nantais ! (---> ouais alors celle-là elle mérite que je sorte de mon propre billet) ;-)
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Alors voilà, Jules, je suis absolument désolée,j'ai eu beau essayer mais je n'arrive pas à déglinguer ton bouquin... D'ailleurs, rien qu'en le feuilletant pour rédiger ma critique, j'en suis encore toute gondolée, comme tout au long de ma lecture. Ce qui a bien intriguée mon co-litier (parce que je lis au lit), mais il préfère me voir gondolée qu'à plat, donc tout ceci nous a fait du bien à tous les deux, merci !
Mais trêve de sornetteries, comme aurait dit J.C. (pas Jésus, l'autre), venons-en à la sauce sérieuse.
Ce livre devrait être prescrit à tout patient souffrant de blues, de mal-être ou autre déprime saisonnière ou pas. Résultat garanti, vous aurez très vite un sourire béat flottant sur votre face, au risque de passer pour le ravi du village. Vous pouvez comme moi consommer à doses homéopathiques (c'est-à dire une nouvelle, une autre lecture, puis une autre nouvelle, et ainsi de suite) ou avalez goulûment tout le recueil en une fois. Commencez donc par faire le test de la page 97 et ainsi vous saurez « Quel sorte de malade êtes-vous ? ».
Au hasard de ces « tranches et tronches de vie s'amusant de notre comédie humaine » (c'est le sous-titre), Jules Pseudo passe à la moulinette nos petits et grands travers, notre addiction aux écrans et à internet, la SNCF, nos « chers » dirigeants, les cons (y a de quoi faire...). Même Dieu a droit à un procès, dans le premier texte, autant dire que ça démarre fort (un de mes préférés, avec le « Père Blaireau » et « Judas et la cérémonie des baisers d'or »)
Je ne vais pas vous résumer ces nouvelles, ce serait dommage de les déflorer, ce que je peux vous en dire c'est qu'elles sont caustiques, de longueur et de thèmes variés ; et que parfois vous aurez besoin de faire un peu de gymnastique mentale.
Si vous êtes très jeune, comme moi n'est-ce pas (!), certaines références vous passeront peut-être au-dessus de la tête. Pas grave, prêtez le livre à un de vos ancêtres (parent, grand-parent, suivant votre âge), il ou elle vous expliquera. Et si, toujours comme moi (mais cette fois c'est vrai), votre expérience de la navigation s'est arrêtée à l'Optimist ou au 4.70, prenez le joker « appel à un ami marin » pour la nouvelle « La vieille âme et la mer », afin d'être bien sûr de ne pas passer par-dessus bord.
Merci tout plein à mon amie Hélène (@Harioutz) qui m'a fait découvrir cet antidote à la morosité avec sa belle critique (et les citations que je me suis forcée à ne pas lire avant).
Et surtout, un immense merci à l'auteur, Jean-Marie Biette (mais Jules Pseudo lui va très bien aussi), qui m'a fait confiance et m'a envoyé son livre, me faisant promettre d'en dire le plus grand mal si tel était mon ressenti...

P.S. Si, en y réfléchissant, y a bien un truc qui me gêne (j'enlève direct une demi-étoile) : c'est la couverture ! En plus j'aime pas le jaune...)
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Mon perroquet riait en m'entendant rire, Dieu que j'ai ri en lisant Livresque du large. Mon Dieu.
Justement, il en est question : Dieu se rend compte qu'il a fait une grosse boulette en créant l'humanité. Il a bien essayé de rattraper le coup avec l'histoire Noé mais elle a été qualifiée dans les médias de génocide. Il a aussi envoyé son fils, qui a changé l'eau en vin, sauf qu'il y a eu une grave erreur de localisation. S'il l'avait fait en Bretagne, à Nantes ou à Montauban, tout simplement, il serait encore en vie.
Dieu ne veut pas prendre seul l'initiative d'une apocalypse, et préfère organiser un procès à l'encontre de ce qu'il a créé : Stop ou encore pour les hommes? Or les avocats sont presque tous d'accord : sa création est nulle, il vaudrait mieux jeter l'éponge.
L'homme a « systématiquement transformé l'atmosphère en air irrespirable, les océans en poubelles, les forêts en meubles suédois immontables ».

Bien sûr ils perdraient leur job avec ce jugement dernier, mais le procureur envoie son RIB, au cas où.

Puis pose la question qui fâche : les hommes ont quand même été créés par vous, Dieu, non, NON ? Avez vous fait un travail sur lui auparavant, une maquette, un numéro zéro, un prototype?
On teste bien les vaccins, pourquoi Dieu avez vous laissé se propager le virus /homme ?


Plus grave que le destin de l'humanité ( ouiii) c'est le livre qu'une femme dans le métro lit « J'ai épousé un con ». Cela, devant l'auteur, Jean Marie Biette, pseudo Jules. Il imagine le tome 2 « j'ai épousé un gros con » ou bien « on m'a forcé à épouser un con ».

Beaucoup de questions se posent alors : nait on con ou le devient on ? le devient on au contact de ses congénères, ou pour ne pas détonner, pour survivre en un mot ? A quoi reconnaît on un con ? Qu'est ce qu'être con ?

J'ajoute un point de vue tout à fait personnel à ces réflexions de premier ordre. Ne peut on pas changer le mot « Con », de la même manière que, comme le souligne Jules Pseudo avec justesse, l'on ne dit plus femmes de ménage mais agent d'entretien, ou technicienne de surface. On ne parle plus de licenciements, mais de sauvegarde de l'emploi. Elles nettoient toujours, bien entendu, et ils pointent au chômage, aussi.
Agatha Christie, sauvez vous, heureusement vous avez des descendants dignes.
Alors, de moi à moi, j'ai essayé de remplacer ce mot con, trop chargé, vous l'avouerez.
Embrumés ? Trop proche d'un changement climatique critique.
Abrutis ? Pignoufs ?guignols ? Trop dévalorisants.
Peut être simplement « j'ai épousé un homme ». Tout le monde comprendrait, surtout les féministes ( mais ce serait quand même un pied de nez homophobe, une revendication presque surannée qui pourrait prêter à confusion. )

A vous de voir.
Et surtout de lire la suite, et de rire, même si vous n'avez pas de perroquet.


Jules Pseudo, merci, j'en ris encore. Pardonnez moi mes pensées en roue libre, votre livre si riche m'y a encline.
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« Treize tranches et tronches de vie s'amusant de notre comédie humaine » et donnant lieu à une réflexion intéressante et nécessaire, voire indispensable, sur cette même comédie humaine, sur notre société hyperconnectée et sur notre rapport aux autres et à notre environnement.

Les thèmes abordés dans Livresque du large sont nombreux et variés : Internet et les réseaux sociaux, l'environnement, la politique, le travail, etc. Ce recueil de chroniques et nouvelles est, bien sûr, très humoristique – ironie, satire et dérision ont une place de choix dans ce livre – et certaines « tranches et tronches de vie » sont brillamment illustrées par Eric Chalmel, alias Frap, ce qui renforce encore le côté satirique de la chose.

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage même s'il y a des chroniques ou nouvelles que j'ai préférées à d'autres. Il y a celles où Dieu convoque le Jugement dernier avec le réquisitoire amer du procureur et la plaidoirie désopilante de l'avocat. Certains arguments sont hilarants : « […] comment penser au Jugement dernier alors que la nouvelle saison de Casa de papel est en tournage ? », demande l'avocat à Dieu alors que ce dernier se demande s'il doit provoquer l'apocalypse. Question de la plus haute importance ! J'ai également apprécié la nouvelle intitulée « le Père Blaireau », parodie du Père Goriot de Balzac, où Eugène de Rasetignasse se porte candidat au poste de « Chief happiness officer » de la RATP. le texte que j'ai préféré est « Gérard Lombaire » qui m'a franchement faire rire. Quel personnage ! Si vous le croisez du côté de Pornic, le Gérard, n'oubliez pas de le saluer, nous dit l'auteur ! Faites-le, il vaut le détour !

Voilà donc un livre intéressant, souvent très drôle, toujours pertinent. Il foisonne de références littéraires, historiques, musicales et cinématographiques et nous renvoie régulièrement aux réseaux sociaux et à leurs sempiternelles polémiques, ainsi qu'à l'actualité. Mention spéciale à sa couverture jaune poussin. J'ai beaucoup aimé la représentation de l'auteur en figure christique… arborant une marinière sous sa tunique multicolore. Prenons le large !

Je tiens à remercier l'auteur de m'avoir fait parvenir, jusqu'en Guyane, ces bonnes tranches de vie, pleines d'esprit et d'humour.
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Jules Pseudo nous soigne. Il nous délivre une ordonnance avec ses tronches de vie, agrémentées par les illustrations de Frap. Il correctionne et ventile des vérités éparpillées par petits bouts façon puzzle.
Un pur moment de détente, de dérision, de réflexion avec un sens de la formule. C'est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases.
Avec des références que les moins de vingt ans... Sans paraître vieux jeu ni encore moins grossier, mais la vérité m'oblige à vous dire : je m'en moque, je suis dans la bonne tranche...
Des thèmes, des réflexions, des analyses qui rendent nostalgiques. Où sont les Desproges, Coluche... pour faire éclater le vernis du politiquement correct, de la pensée uniformisée ou de la non-pensée twittée et vomie à l'excès. Les cons ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît. Et malheureusement un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche.
Un livre à prescrire pour passer un bon moment et sourire, voire rire. Même si on peut rire de tout mais pas avec tout le monde...
Merci à Jean-Marie Biette, aux éditions du Pilon et à Babelio pour ce livre envoyé dans le cadre de l'opération Masse critique.
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