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Critique de Krissie78


Un inspecteur de 25 ans venant de la grande ville de M. arrive dans le village de P. pour enquêter sur la découverte du corps démembré de Joël, 16 ans, dans une cuve de l'usine de confiture. Nous sommes en 1961. Débute une enquête dont dès le départ on nous dit que le rebondissement final nous surprendra, bien que tout l'annonce dès le départ. Voilà qui titille l'intellect de la lectrice que je suis et qui se targue souvent de trouver le coupable bien avant la fin de l'histoire. Ah ah ah !

Et bien autant le dire tout de suite : Si aux deux tiers j'ai percé une partie du mystère, j'ai été bluffée, et j'ai ri, mais ri du rebondissement final.

L'une des originalités de ce polar est sa forme épistolaire. En effet, le village se trouvant isolé téléphoniquement du reste du monde, c'est par l'échange de lettres entre l'inspecteur et la procureure, mais aussi avec le garde-chasse et le maire, que nous suivons le déroulement de l'enquête. Des retranscriptions d'audition ou d'observation que les auteurs ne se privent pas de commenter, parfois avec de truculents propos sur les différences entre citadins et campagnards.

Le ton est léger, plein d'humour. On bouscule un peu les clichés entre rats des villes et rats des champs, on fait dans l'autodérision, on chahute un brin la hiérarchie, on se moque un peu du quidam, mais toujours dans un esprit bon-enfant. le tout pour mettre un peu de distance par rapport à la barbarie du meurtre de « cet affreux Jojo » que « tout le monde aimait ici ».

Les personnages sont attachants : du jeune inspecteur qui ne manque pas de maturité et d'humour au garde-chasse, Jean-Charles Provincio (sic), représentant de la police des fleurs, des arbres et des forêts comme il se désigne lui-même, en passant par Elvire la jolie fleuriste, Félicien le bougon père adoptif de Joël, Martine la voisine un peu folle, Basile Boniteau le maire visionnaire ou l'hôtelier toujours serviable.

Bref, un coup de coeur pour ce polar frais, addictif, aux situations parfois rocambolesques, écrit avec beaucoup de subtilité. Sans oublier les références à Jean Teulé, Platon, Agatha Christie ou John Steinbeck. On n'est pas loin du coup de génie (je m'emballe, je m'emballe).
Merci @CallieTourneLesPages pour cette découverte. Il ne me reste plus qu'à me plonger dans les autres écrits de Romain Puértolas.
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