Nicolas Puzenat revient, après
Espèces Invasives, avec une deuxième bande dessinée.
Dans
Mégafauna, il y a des allures de Game of Thrones. Dans un monde similaire au nôtre mais aux noms différents, à une époque apparentée au Moyen-âge, deux peuples, les Sapiens et les Nors, descendants de Néandertal, vivent de part et d'autre d'une immense muraille qui sépare leurs deux mondes. Chez les Sapiens, on se prépare à envoyer un émissaire, Timoléon de Veyres, jeune médecin tout juste diplômé, de l'autre côté du mur. Car si les peuples ne se mélangent pas, ils pratiquent néanmoins le commerce, chacun des camps disposant de ressources que l'autre ne possède pas. Pourtant, depuis un certain temps, les Nors ont cessé de commercer avec les Sapiens, qui souffrent de cette situation. Famine, maladies et violence se répandent.
Accompagné de son ami Pontus, Timoléon se lance dans l'aventure pour essayer de comprendre les raisons de cette sitution. Il tient, jour après jour, un carnet de voyage adressé à son oncle haut placé et organisateur de la mission. C'est ce récit que nous, lecteurs, lisons.
Les thématiques abordées ici sont universelles : la différence, les préjugés, la découverte d'une autre culture... Les Sapiens se croient supérieurs au Nors qu'ils considèrent comme des sauvages. Mais eux ont su faire prospérer leurs ressources naturelles en préservant l'environnement, et ont construit une société plus égalitaire faisant la place belle à l'humain plutôt qu'au profit. Ce que l'on prend pour de la différence chez l'autre se révèle finalement être identique, voire complémentaire.
Si le scénario semble prometteur, avec une idée de départ originale et une intrigue dont on attend beaucoup, là encore, comme dans
Espèces Invasives, le lecteur reste sur sa faim avec l'impression que l'auteur n'est pas allé jusqu'au bout de l'idée et n'en a pas exploité tout le potentiel. La fin de l'histoire semble amère au regard du reste du récit, voire même un peu incohérente ; et la
Mégafauna, cette faune préhistorique géante qui peuple le monde des Nors et donne son titre à la BD, n'est que peu présente dans le récit.
Cependant, cela reste agréable à lire, dynamique, et il y a un vrai potentiel scénaristique, qui mérite d'être suivi.