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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà un livre très atypique : il mêle les genres, proposant comme son titre l'indique des lettres, mais qui semblent incluses à certains moments dans un roman. Un roman qui peut aussi s'interpréter comme une auto-fiction.On trouve également des bribes de dossiers. L'auteure brouille les pistes.

Pour l'identité de celle -ou celui, car la limite entre masculin et féminin est bien floue- qui raconte, un vertige aussi pour le lecteur: elle change à plusieurs reprises...Comme pour mieux montrer combien chacun multiplie ses " moi" intimes.

Que reste-t-il, après lecture, de toute cette confusion? Une impression étrange, dérangeante. Surtout quand on apprend que l'auteure s'est suicidée, à vingt-six ans, juste après avoir écrit ce livre. De suicide, il est justement question dans les lettres. " Avec cette décision de me suicider sont venus une lucidité, une clairvoyance , une détermination, un soulagement que je n'ai jamais ressentis auparavant."

Les lettres s'adressent à Xu, une femme que la narratrice aime toujours, mais dont elle est séparée. Les tourments de la passion non partagée sont décrits avec beaucoup d'émotion, les sentiments transcrits souvent poétiquement. Les réflexions métaphysiques m'ont intéressée, sont profondes. Notamment sur la fidélité, le rôle que chacun s'attribue sur terre, les relations compliquées avec les autres.

Mais l'aspect confus, les répétitions d'idées, et le côté excessif, exalté du personnage m'ont gênée. Je ne regrette pas, néanmoins, d'avoir découvert l' auteure, originale et complexe, merci à Babelio et aux éditions Notabilia de m'avoir proposé ce livre.On s'interroge sur ce qu'elle serait devenue, si elle n'avait pas décidé si jeune de tout quitter...
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Intrigué lors des premiers chapitres par ces écrits épistolaires, relatant des souffrances amoureuses, mon intérêt s'est assez vite émoussé au fil de la lecture. Cet amour homosexuel lesbien me touche beaucoup dans ce qu'il a d'authentique et de passionnel, mais je n'ai jamais réussi à vraiment entrer dans cette intrigue. Je me suis perdu dans les lieux : Paris, Tokyo, Taïwan… , les références culturelles : Angelopoulos, Yourcenar… dont je n'ai pas réussi à faire les liens. La rupture amoureuse de cette jeune fille me touche beaucoup et elle parvient à nous faire ressentir son désarrois admirablement. Je compatis à cette souffrance. Mais j'y ai trouvé beaucoup de longueurs, et le thème récurrent de la rupture sentimentale a fini par me lasser. J'ai fini le livre en diagonale, y cherchant jusqu'au bout quelque chose réveillant mon intérêt. Sans succès !
On apprend que cette jeune auteure, dont c'est un livre posthume, s'est suicidée à 26 ans.
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Tout d'abord, je remercie Babelio pour cette opération Masse critique privilégiée ainsi que les éditions Notabilia pour leur envoi.
La thématique de ce récit : la narratrice sans nom (tantôt femme ou homme), s'adresse dans une série de lettres à son amante Xu qui l'a quittée. Elle y parle entre autres de son désarroi, de sa vie à Paris, de ses rencontres dans le milieu universitaire, et de sa sexualité.
"Dernières lettres de Montparnasse" est un roman déroutant dans sa construction. Ce dernier fait davantage penser à un récit épistolaire car il est découpé en une série de lettres numérotées, mais l'histoire ne suit pas forcément de fil rouge bien établi. La narration passe du "Je" féminin au masculin. le thème récurrent de ce livre est l'abandon de la narratrice par la femme aimée et la violence du désespoir qui la submerge. Les mots sont forts, presque dérangeants, surtout lorsque l'on garde en tête que l'auteur mit fin à ses jours à l'âge de vingt-six ans. On est plus dans de l'auto-fiction que dans un véritable roman. L'écriture, quant à elle, est ciselée, élégante, et précise, restituée sans aucun doute par un travail de traduction remarquable. J'ai été touchée par le désespoir de la narratrice. Toutefois, les thématiques et idées redondantes développées par l'auteur, n'ont pas réussi à me captiver sur le plan littéraire. J'ai abordé cet ouvrage davantage comme un témoignage, que comme un objet de pure fiction. Il faut signaler le joli travail de maquette fait autour de ce livre : une couverture sobre, épurée, et un papier doux rendent la lecture de cet ouvrage très agréable.
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En à peine une vingtaine de lettres, l'auteure - narratrice de ce roman fait vivre sous nos yeux l'enchantement, la destruction, la douleur, l'exaltation d'une passion amoureuse. Elle-lui, prénommé(e) Zoé exprime à la fois ses émotions exacerbées, ses sentiments contradictoire et ses tentatives d'analyse auprès de Xu, sa correspondante, son amoureuse, enfuie à Taipei. Elle dissèque sa passion, ses rencontres amoureuses, ses émois sexuels, sans retenue, sans tabou.
Et quand l'auteure donne la parole à Xu qui à son tour épanche ses sentiments, on a l'impression d'un gigantesque ratage, comme si l'amour de Zoé était trop exigeant, trop passionné, excessif en tout.

Faut-il lire ce livre de façon linéaire et parvenir à la fin annoncée et tragique ? Faut-il aller de l'une à l'autre de ces lettres, comme le suggère la narratrice elle-même ? Quelle importance ? Se laisser porter par les accents douloureux de cette voix, y rencontrer un sourire rare, entendre cet ultime murmure ou ces derniers cris, avant la fin tellement prévisible...

Miaojin Qiu est une auteure qui a marqué la littérature taïwanaise et reste une référence littéraire ainsi que l'expression d'un combat pour la cause LGBTI.
Une intéressante préface d'Hélène Cixous et un commentaire très utile de la traductrice.
Merci à Babelio et à la maison d'édition Notabilia pour cette découverte dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.

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Quel meilleur moyen de résumer ce livre si singulier ? Qiu Miajoin, l'autrice de ce texte, en a fait un mélange entre réalité et fiction, correspondance épistolaire et journal intime, en a mélangé l'ordre des lettres, explique qu'elles peuvent être lues de façon aléatoire, ou bien linéaire. le livre se plaît à nous perdre, à nous jeter dans la confusion, entre le mélange des noms, des genres, les différentes relations amoureuses, entre l'amour et la haine, l'obstination et la résignation. Qiu - aussi appelée Zoë -, échange avec Xu, son grand amour, une jeune femme qui l'a à la fois comblée et trahie, qui semble lui avoir arraché son coeur, son âme. Et c'est à partir de cela qu'elle raconte, sa vie à Paris, exilée loin de chez elle, ses passions intimes ou artistiques, ses voyages, ses amies et amoureuses, son ambition littéraire.

Je ne le cache pas, l'aspect décousu du livre m'a quelque peu perdue. Parfois intense, parfois traînant en longueur, parfois sautant du coq à l'âne, il est tout en rebond, en évocations diverses, en réflexions profondes et en force. L'autrice se livre à vif, s'éviscère presque, se laisse aller à quelques rêveries et états d'âme - en tout cas elle se livre, dans tous les sens du terme. Et en même temps, ce n'est pas tant au lecteur ou à la lectrice, et cela donne parfois l'impression de donner dans le voyeurisme, de lire ce qui ne nous est pas adressé.

Le thème principal, donc, est l'amour. Un amour brisé, un amour profond, parfois dérangeant, probablement "pour la vie" - si l'autrice ne s'était pas suicidée quelques mois après la fin de se livre, ce qui ne manque pas d'être terriblement troublant, tant il y est fait mention au cours des lettres. L'amour entre deux jeunes femmes, un amour immature, cruel, fusionnel, déjà perdu, déjà lointain, déjà abandonné au profit d'un autre amour, plus sensuel, plus viscéral. L'amour lesbien, au milieu des années 90 et dans une culture qui le cache encore beaucoup. L'amour lesbien toujours questionné par les personnes hétérosexuelles, qui en font une phase, une lubie, un détour.

Qiu Miaojin explore aussi l'humain, dans sa beauté et dans ses vices, dans ses contradictions, dans ses absurdités, de même qu'elle s'observe elle-même, dans son parcours, dans ses tourments, dans ses sentiments, dans ses erreurs, dans ses relations. Il est aussi question, donc, de genre, d'orientation sexuelle, de sexe, même. C'est à la fois candide et mature, innocent et déjà désabusé. En milieu de parcours, elle amène même quelque souffle de spiritualité, de valeurs pures et ancestrales, un idéal à atteindre. Entre l'Europe et l'Asie, les moeurs changent, aussi. de même que les langues diffèrent, offrent une autre façon de voir les choses, un autre point de vue, parfois douceur ou rigidité.

Très sensible, à fleur de peau, à la fois brutal et délicat, ce livre, dernier témoignage de l'autrice qui est une sorte d'icône LGBT à Taiwan, dont on ne sait pas tellement où s'arrête l'autobiographie et la fiction, offre un grand moment de bouleversement, celui que peut vivre une jeune fille lesbienne esseulée dans un pays étranger, rêvant de réconforter et d'élever les gens autour d'elle. Avec une excellente préface, très bien écrite, et de nombreux éclaircissements de la traductrice en fin d'ouvrage.
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
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