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3,55

sur 118 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plus je lis Qiu Xiaolong, plus je l'apprécie. Au début, je m'ennuyais un peu dans ses intrigues languides, ses interminables déjeuners et ses nombreuses citations poétiques... maintenant je les déguste avec bonheur !

La recette n'a pourtant pas changé : l'inspecteur principal Chen Cao, qui n'est d'ailleurs maintenant plus inspecteur principal mais directeur, suite à une promotion en forme de mise au placard, la Chine d'aujourd'hui avec son parti encore tout-puissant et ses Gros-Sous souvent corrompus, des meurtres sordides, des amis courageux, des plats de nouilles et d'anguilles, les poètes classiques chinois et TS Eliot.

La recette n'a pas changé, donc, et pourtant j'ai trouvé le plat bien plus réussi que d'habitude, peut-être mieux assaisonné ou plus épicé... L'histoire m'a semblé intéressante et bien menée, les personnages attachants à souhait, avec une mention spéciale au Vieux Chasseur et au Tigre Blanc, les coutumes chinoises bien rendues, du culte des ancêtres à l'opéra de Suzhou, de même que l'hypocrisie du système actuel, fait de collusion, de corruption et d'arbitraire, et parfois aussi de libertinage avec les ernaïs ou dans les clubs de massage...

Merci donc à Babelio et aux éditions Points pour ce livre reçu dans le cadre de Masse critique.
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Directeur de la Commission de réforme juridique de Shanghai ! L'inspecteur Chen devrait être aux anges de bénéficier d'une telle promotion ! Pourtant, il n'en est rien. Il sait bien que derrière cette faveur se cache la mise au placard d'un policier trop consciencieux pour ne pas avoir chatouiller quelques susceptibilités dans les hautes sphères du Parti. Et quand il échappe de justesse à une implication dans un scandale sexuel destiné à le mettre définitivement sur la touche, Chen n'a plus de doutes : il dérange. Pour réfléchir à sa situation, il part pour Suzhou. En fils dévoué, il va s'occuper de la tombe de son père, trop longtemps délaissée, tout en enquêtant discrètement sur ses dernières affaires. Sa route croise celle de Qian, une jeune femme qui veut se défaire de son amant en prouvant qu'il entretient une autre relation. Chen, qui s'est présenté comme détective privé, décide de l'aider en échange de renseignements. Mais en l'impliquant dans ses problèmes, il la met en danger. A Shanghai, Yu, Peiqin, le Vieux Chasseur et Nuage Blanc courent-il les mêmes risques ? Par amitié et fidélité, ils sont prêts à tout pour aider Chen à découvrir qui lui en veut.


Où l'on découvre un inspecteur Chen toujours poète mais en très mauvaise posture, lâché par sa hiérarchie et par les instances du Parti. Entre une énième affaire de corruption, un scandale alimentaire et un fils de dignitaire rouge trop sûr de lui, ses enquêtes en cours sont toutes susceptibles de lui avoir causé des ennuis. A charge pour lui et ses fidèles amis de démêler les fils pour trouver le puissant qui veut se débarrasser d'un policier gênant.
L'occasion pour Xiaolong Qiu de décortiquer encore une fois la nouvelle société chinoise qui oscille entre idéal communiste et pragmatisme économique. Là-bas, comme ailleurs, le pouvoir se trouve entre les mains des plus riches. Et l'on a beau enrober le tout dans les chants rouges, souvenirs de la Révolution culturelle, le constat est bien là que c'est le capitalisme qui dirige le pays de Mao. La Chine moderne souffre des mêmes maux que les pays occidentaux : corruption, népotisme, conflits d'intérêts, scandales étouffés. le peuple, lui, dénonce sur internet les ''gros sous'' et les dignitaires du Parti qui ont remis à la mode les ''ernai'', concubines cachées et somptueusement entretenues, envoient leurs enfants (et leurs économies) aux Etats-Unis, s'encanaillent dans des clubs libertins, trempent dans les affaires les plus louches et jouent sur la nostalgie pour s'allier les maoïstes les plus convaincus. A côté de cette nouvelle économie, perdurent les traditions ancestrales, le culte des ancêtres, l'opéra de Suzhou, les vieilles légendes et malédictions.
Un bon opus avec un Chen sur la touche mais qui ne lâche rien, preuve qu'il ne s'est jamais totalement intégré au système. Poète dans son coeur, universitaire dans ses rêves, il est avant tout un policier pugnace et incorruptible.
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Dans la Chine actuelle, l'inspecteur Chen est promu à un poste honorifique mais sans intérêt. Il le vit comme une déchéance et il a raison. le Parti tente de cacher la cupidité et la corruption de ses dirigeants. Les fouineurs comme l'inspecteur Chen doivent donc être écartés et surveillés.

Shangaïens et Shangaïennes s'entassent dans les transports collectifs et dans la ville nouvelle construite sur d'anciennes rizières. Cette mue incessante de la Chine est une toile de fond inspirante pour Qiu Xiaolong.

Ce polar n'a pas le niveau du "1984" d'Orwell mais l'évocation de la surveillance permanente de la population n'est pas sans rappeler Big Brother.

En dépit d'une intrigue assez faible, le récit saura vous convaincre pour son utilité d'information.
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Une fois encore, l'inspecteur Chen Cao est promu et une fois de plus, il hérite d'un poste plus ou moins fictif, qui permet à sa hiérarchie de l'éloigner quelques temps de Shanghai, où son intégrité n'est pas toujours compatible avec son poste de policier haut placé dans le parti communisme.
Bien entendu, il s'agit encore et toujours d 'une histoire de pouvoir, d'argent et de corruption, mais cette fois-ci, l'affaire a l'air vraiment sérieuse puisqu'on s'en prend à sa vie et plus seulement à sa carrière.
Il va donc tenter de comprendre pourquoi on lui en veut, tout en s'occupant des rénovations de la tombe de son père.
J'ai encore une fois bien aimé me plonger dans la Chine des années 2000, mais cette vision de la vie quotidienne en Chine est bien difficile à accepter, tant il y a d'inégalités entre les pauvres et les riches.

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C'est toujours avec beaucoup de plaisir que j'ouvre un roman de Qiu Xiaolong , j'ai apprécié de retrouver Chen Cao," promu directeur de la Commission de réforme juridique de Shanghai " Un titre bien ronflant pour la mise au placard du réputé et respecté vice-secrétaire du Parti et inspecteur principal . Qui a t'il donc gêné dans ses dernières enquêtes? un gros sou certainement mais lequel ? A défaut de pouvoir répondre à cette question il va s'occuper de la tombe de son père à Suzhou . Bien vite il prend conscience que le danger est là présent , pour lui et pour ceux qui lui sont chers . Privé des moyens d'investigations de la police il décide cependant de mener une enquête officieuse aidé par ses proches amis .
L'enquête sera semée d'embuches , pleine de pièges et de disparitions...
Une enquête brillante écrite par un auteur installé aux U.S.A suite aux évènements de la place Tian'anmen . Un roman qui nous immerge dans un monde peu connu, loin des clichés habituels , une découverte de la culture chinoise, du mode de fonctionnement de la société "socialiste capitaliste", du mode de pensée, de la littérature , de la gastronomie et de Shanghai passée, présente et sans doute future . Une bien belle lecture .
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Bénéficier d'une promotion est en général une très bonne nouvelle. Mais dans le cas de Chen Cao, notre policier chinois poète à ses heures perdues, cela signifie bien autre chose. En effet, dernière cette promotion dont il vient brusquement d'être gratifié se cache surement bien autre chose et surtout une intention de le placardiser et de l'isoler.
Chen Cao va essayer de comprendre qu'est ce qui est à l'origine de cela et surtout qui se cache derrière tout cela. Il comprend assez vite qu'il a intérêt à jouer la carte de la prudence car il manque de se faire impliquer dans un scandale sexuel.
Ses amis vont devoir eux aussi composer avec ces éléments car soutenir Chen Cao alors qu'il semble être tombé en défaveur du Parti veut dire bien des choses quant à sa cote de popularité.
J'ai retrouvé avec plaisir l'ambiance propre à cette série crée par l'écrivain Qiu Xiao long. le Shanghai qu'il décrit est toujours aussi grouillant de vie et pittoresque et je n'ai pas boudé mon plaisir lorsqu'il m'a emmené dans une autre ville, Suzhou. Les plats dont se nourrit Chen Cao me donnent toujours l'eau à la bouche et me semblent toujours aussi exotiques.
Petit bémol en ce qui concerne l'enquête pour ma part : arrivée au dernier quart de ce livre, j'avoue avoir eu par moments de la peine à m'y retrouver…
Je continuerais à découvrir cette série avec plaisir, d'autant plus qu'il me reste encore quelques tomes sous le coude…


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Challenge mauvais genres 2023
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Dragon bleu, tigre blanc est particulier dans le sens où l'inspecteur Chen est en grand danger.Plusieurs faits se passent simultanément et on ne voit pas toute suite l'enjeu ni les répercussions…Par moment, j'étais comme Chen, je m'interrogeais : quels sont les liens entre toutes les enquêtes. Tout est révélé dans les 20-30 dernières pages du roman… J'ai eu l'impression que Chen et moi, nous passions à une étape suivante… Comme un avant et un après…
Malgré la lenteur du début, j'ai trouvé que l'auteur s'est surpassé.
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Voilà bien longtemps (2011 !) que l'on avait quitté Qiu Xiaolong et son inspecteur Chen de Shangaï.
L'auteur est un dissident chinois exilé aux US depuis l'affaire de la place Tian'anmen : inutile de préciser que son regard est plutôt critique sur sa patrie natale (son père et lui-même enfant, ont pas mal souffert de la Révolution Culturelle de Mao).
Pour cet épisode, Dragon bleu, tigre blanc, Xiaolong s'inspire d'une affaire de corruption qui a défrayé la chronique chinoise en 2012 : Bo Xilai, personnalité politique de haut niveau, se retrouve brutalement déchu de ses fonctions après le meurtre d'un homme d'affaires britannique. Trahi par l'un de ses policiers, voici le trop charismatique Prince Rouge et son épouse (que l'on surnommait les Kennedy chinois) jugés et emprisonnés. Règlement de comptes dans les coulisses ou compromission de celui qui passait jusqu'ici pour un incorruptible ?
Le bouquin débute par une "promotion" de notre cher incorruptible inspecteur Chen Cao : il se retrouve propulsé Directeur d'une obscure commission aux pouvoirs inexistants. Cela ressemble fort à une mise à l'écart.
On retrouve avec plaisir Chen Cao et ses amis : le Vieux Pêcheur, son fils Yu le collègue joueur de go, Peiqin dans ses cuisines, la jolie Nuage Blanc, ... ainsi que la description des menus plaisirs de la vie à Shangaï (et ici à Suzhou également).
Chen Cao est désorienté par sa mise à l'écart mais le lecteur également : l'action peine à se mettre en place et l'on a l'impression que ce sont les amis de Chen qui mènent la danse plutôt que l'inspecteur lui-même qui tourne un peu en rond.
Perdu au coeur d'un labyrinthe de corruptions et de prévarications, l'inspecteur Chen finira par dénouer les fils qui nous mèneront à une étrange fin comme seule la philosophie chinoise peut les imaginer.
Pour celles et ceux qui aiment la Chine.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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"Dragon bleu, tigre blanc"... Un joli titre dont la signification apparait au terme de l'enquete de l'inspecteur principal Chen Cao bombardé pour l'occasion et pour raison de mise au placard politique directeur de la Commission de réforme juridique de Shanghai. Chen Cao, un moderne Sherlock Holmes chinois a la fois policier, poete et traducteur d'anglais, solitaire au romantisme "d'esthete détaché" (sic), contemplatif mais aussi observateur, facilement mélancolique, grand fumeur de cigarettes mais aussi amateur de thé et de gastronomie chinoise.

Pas d'élections libres en Chine. le pouvoir, a l'échelle régionale et nationale, est affaire de clans rivaux qui s'affrontent dans des parties de go politique plus ou moins complexes et pas forcément dénuées de violence. La corruption des cadres dirigeants est non-seulement répandue mais constitue a l'occasion une arme dans cette lutte des clans a laquelle le peuple n'est pas convié. Ainsi, un chef de clan assez malchanceux pour laisser révéler ses malversations se trouve piégé et éjecté de la partie par les soins de la police politique, la "Sécurité Intérieure". Du-moins, c'est comme cela que se passaient les choses jusqu'a ce qu'un certain Xi Jinping vienne y mettre de l'ordre en modifiant la Constitution de maniere a garantir son pouvoir (et celui de son clan) a vie, mais ceci est une autre histoire.

Cette enquete de Chen Cao nous montre les tentatives d'un clan politique -celui qui domine la riche ville de Shanghai- pour faire disparaitre les traces de corruption de son chef ainsi que de l'épouse de celui-ci avant l'élection du prochain Comité central du Parti. Qiu Xiaolong s'est inspiré de la fameuse affaire de corruption qui mit fin aux grandes ambitions politiques de Bo Xilai et de son épouse.

Il me semble que l'auteur commence dans ce roman a habituer ses lecteurs a l'idée d'un adieu avec le sympathique Chen Cao. Celui-ci parait en effet découragé par l'évolution de son pays vers toujours plus de matérialisme mercantile et d'inégalités sociales. Ses pensées s'envolent ainsi volontiers vers la poésie et peut-etre des perspectives d'enseignement universitaire. En tout cas, l'idée de quitter la police si ce n'est meme le pays semble se dessiner en filigrane derriere la désillusion de notre héros. Nous verrons bien.
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L'inspecteur Chen, attaché à la brigade des affaires spéciales de Shanghai, apprend qu'il est démis de ses fonctions. On lui propose une promotion qui est destinée, il le comprendra vite, à l’éloigner des affaires qu'il suivait jusque là. Mais quelle affaire est assez explosive pour une telle décision ? Il va prendre du temps pour réfléchir en s'occupant de la sépulture de son père, mais il est rapidement rattrapé par ses enquêtes. Pendant ce temps en ville on ne parle que des membres du parti qui gravissent rapidement les marches du pouvoir...


Je lis depuis le début les aventures de Chen (depuis 2001...) et je suis habituée au rythme lent de ses enquêtes, entrecoupées de réflexions sur l'évolution de la Chine actuelle, et aussi des noms des thés qu'il déguste régulièrement (je m'en inspire pour choisir mes thés... je vous conseille notamment le thé vert "Puits du dragon", délicieux, un des préférés de Chen)


Bien que ses enquêtes ne soient souvent que des prétextes pour parler de son pays et des grands changements qui s'y produisent, Qiu n'oublie pas qu'en Chine comme ailleurs (en Laponie avec Olivier Truc, en Mongolie avec Ian Manook ou au pays basque avec Marin Ledun), c'est l'appétit du pouvoir et de l'argent, donc la corruption, qui mène le monde ! Donc oui on le sait déjà, mais on lit toujours des polars pour se rendre compte jusqu'où les hommes peuvent aller pour en obtenir toujours plus !
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