Plus je lis Qiu Xiaolong, plus je l'apprécie. Au début, je m'ennuyais un peu dans ses intrigues languides, ses interminables déjeuners et ses nombreuses citations poétiques... maintenant je les déguste avec bonheur !
La recette n'a pourtant pas changé : l'inspecteur principal Chen Cao, qui n'est d'ailleurs maintenant plus inspecteur principal mais directeur, suite à une promotion en forme de mise au placard, la Chine d'aujourd'hui avec son parti encore tout-puissant et ses Gros-Sous souvent corrompus, des meurtres sordides, des amis courageux, des plats de nouilles et d'anguilles, les poètes classiques chinois et TS Eliot.
La recette n'a pas changé, donc, et pourtant j'ai trouvé le plat bien plus réussi que d'habitude, peut-être mieux assaisonné ou plus épicé... L'histoire m'a semblé intéressante et bien menée, les personnages attachants à souhait, avec une mention spéciale au Vieux Chasseur et au Tigre Blanc, les coutumes chinoises bien rendues, du culte des ancêtres à l'opéra de Suzhou, de même que l'hypocrisie du système actuel, fait de collusion, de corruption et d'arbitraire, et parfois aussi de libertinage avec les ernaïs ou dans les clubs de massage...
Merci donc à Babelio et aux éditions Points pour ce livre reçu dans le cadre de Masse critique.
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Directeur de la Commission de réforme juridique de Shanghai ! L'inspecteur Chen devrait être aux anges de bénéficier d'une telle promotion ! Pourtant, il n'en est rien. Il sait bien que derrière cette faveur se cache la mise au placard d'un policier trop consciencieux pour ne pas avoir chatouiller quelques susceptibilités dans les hautes sphères du Parti. Et quand il échappe de justesse à une implication dans un scandale sexuel destiné à le mettre définitivement sur la touche, Chen n'a plus de doutes : il dérange. Pour réfléchir à sa situation, il part pour Suzhou. En fils dévoué, il va s'occuper de la tombe de son père, trop longtemps délaissée, tout en enquêtant discrètement sur ses dernières affaires. Sa route croise celle de Qian, une jeune femme qui veut se défaire de son amant en prouvant qu'il entretient une autre relation. Chen, qui s'est présenté comme détective privé, décide de l'aider en échange de renseignements. Mais en l'impliquant dans ses problèmes, il la met en danger. A Shanghai, Yu, Peiqin, le Vieux Chasseur et Nuage Blanc courent-il les mêmes risques ? Par amitié et fidélité, ils sont prêts à tout pour aider Chen à découvrir qui lui en veut.
Où l'on découvre un inspecteur Chen toujours poète mais en très mauvaise posture, lâché par sa hiérarchie et par les instances du Parti. Entre une énième affaire de corruption, un scandale alimentaire et un fils de dignitaire rouge trop sûr de lui, ses enquêtes en cours sont toutes susceptibles de lui avoir causé des ennuis. A charge pour lui et ses fidèles amis de démêler les fils pour trouver le puissant qui veut se débarrasser d'un policier gênant.
L'occasion pour Xiaolong Qiu de décortiquer encore une fois la nouvelle société chinoise qui oscille entre idéal communiste et pragmatisme économique. Là-bas, comme ailleurs, le pouvoir se trouve entre les mains des plus riches. Et l'on a beau enrober le tout dans les chants rouges, souvenirs de la Révolution culturelle, le constat est bien là que c'est le capitalisme qui dirige le pays de Mao. La Chine moderne souffre des mêmes maux que les pays occidentaux : corruption, népotisme, conflits d'intérêts, scandales étouffés. le peuple, lui, dénonce sur internet les ''gros sous'' et les dignitaires du Parti qui ont remis à la mode les ''ernai'', concubines cachées et somptueusement entretenues, envoient leurs enfants (et leurs économies) aux Etats-Unis, s'encanaillent dans des clubs libertins, trempent dans les affaires les plus louches et jouent sur la nostalgie pour s'allier les maoïstes les plus convaincus. A côté de cette nouvelle économie, perdurent les traditions ancestrales, le culte des ancêtres, l'opéra de Suzhou, les vieilles légendes et malédictions.
Un bon opus avec un Chen sur la touche mais qui ne lâche rien, preuve qu'il ne s'est jamais totalement intégré au système. Poète dans son coeur, universitaire dans ses rêves, il est avant tout un policier pugnace et incorruptible.
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Une fois encore, l'inspecteur Chen Cao est promu et une fois de plus, il hérite d'un poste plus ou moins fictif, qui permet à sa hiérarchie de l'éloigner quelques temps de Shanghai, où son intégrité n'est pas toujours compatible avec son poste de policier haut placé dans le parti communisme.
Bien entendu, il s'agit encore et toujours d 'une histoire de pouvoir, d'argent et de corruption, mais cette fois-ci, l'affaire a l'air vraiment sérieuse puisqu'on s'en prend à sa vie et plus seulement à sa carrière.
Il va donc tenter de comprendre pourquoi on lui en veut, tout en s'occupant des rénovations de la tombe de son père.
J'ai encore une fois bien aimé me plonger dans la Chine des années 2000, mais cette vision de la vie quotidienne en Chine est bien difficile à accepter, tant il y a d'inégalités entre les pauvres et les riches.
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Bénéficier d'une promotion est en général une très bonne nouvelle. Mais dans le cas de Chen Cao, notre policier chinois poète à ses heures perdues, cela signifie bien autre chose. En effet, dernière cette promotion dont il vient brusquement d'être gratifié se cache surement bien autre chose et surtout une intention de le placardiser et de l'isoler.
Chen Cao va essayer de comprendre qu'est ce qui est à l'origine de cela et surtout qui se cache derrière tout cela. Il comprend assez vite qu'il a intérêt à jouer la carte de la prudence car il manque de se faire impliquer dans un scandale sexuel.
Ses amis vont devoir eux aussi composer avec ces éléments car soutenir Chen Cao alors qu'il semble être tombé en défaveur du Parti veut dire bien des choses quant à sa cote de popularité.
J'ai retrouvé avec plaisir l'ambiance propre à cette série crée par l'écrivain Qiu Xiao long. le Shanghai qu'il décrit est toujours aussi grouillant de vie et pittoresque et je n'ai pas boudé mon plaisir lorsqu'il m'a emmené dans une autre ville, Suzhou. Les plats dont se nourrit Chen Cao me donnent toujours l'eau à la bouche et me semblent toujours aussi exotiques.
Petit bémol en ce qui concerne l'enquête pour ma part : arrivée au dernier quart de ce livre, j'avoue avoir eu par moments de la peine à m'y retrouver…
Je continuerais à découvrir cette série avec plaisir, d'autant plus qu'il me reste encore quelques tomes sous le coude…
Challenge ABC 2022/2023
Challenge mauvais genres 2023
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L'inspecteur Chen, attaché à la brigade des affaires spéciales de Shanghai, apprend qu'il est démis de ses fonctions. On lui propose une promotion qui est destinée, il le comprendra vite, à l’éloigner des affaires qu'il suivait jusque là. Mais quelle affaire est assez explosive pour une telle décision ? Il va prendre du temps pour réfléchir en s'occupant de la sépulture de son père, mais il est rapidement rattrapé par ses enquêtes. Pendant ce temps en ville on ne parle que des membres du parti qui gravissent rapidement les marches du pouvoir...
Je lis depuis le début les aventures de Chen (depuis 2001...) et je suis habituée au rythme lent de ses enquêtes, entrecoupées de réflexions sur l'évolution de la Chine actuelle, et aussi des noms des thés qu'il déguste régulièrement (je m'en inspire pour choisir mes thés... je vous conseille notamment le thé vert "Puits du dragon", délicieux, un des préférés de Chen)
Bien que ses enquêtes ne soient souvent que des prétextes pour parler de son pays et des grands changements qui s'y produisent, Qiu n'oublie pas qu'en Chine comme ailleurs (en Laponie avec Olivier Truc, en Mongolie avec Ian Manook ou au pays basque avec Marin Ledun), c'est l'appétit du pouvoir et de l'argent, donc la corruption, qui mène le monde ! Donc oui on le sait déjà, mais on lit toujours des polars pour se rendre compte jusqu'où les hommes peuvent aller pour en obtenir toujours plus !
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