En fait, ce qui nous préoccupe vraiment, c'est d'arriver à la fin du mois, en vie d'une part, avec un peu d'argent de côté si possible d'autre part. Car être vivant sans un rond, ce n'est pas être vivant.
L'éternité, c'est le temps qui passe entre la fin d'un rapport sexuel et l'arrivée d'un taxi.
C'est curieux comme l'homme est le seul être de la création à parler tout le temps de lui. Il ne lui suffit pas d'exister, comme n'importe quel animal. Peut-être que ce qui nous rend un peu cinglés, c'est le fait d'essayer de toujours tout expliquer.
Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais je ne peux pas m'empêcher de fondre en larmes quand je vois combien les gens peuvent s'aimer.
C'est bizarre comme les gens ont confiance en moi et me racontent leurs histoires, c'est peut-être parce que je ne parle pas beaucoup. Je ne coupe pas la parole, ni de mon collègue abandonné au milieu de la neige, ni de Yesenia otage de son beau-père. L'idée me vient que ces enfants et moi, qui pleurais mon papa en silence, nous sommes devenus les adultes d'aujourd'hui. Tellement de blessures. Quelques-unes qui ont guéri, d'autres qui n'ont jamais cicatrisé. Je jette le mégot dans les toilettes. Il s'en va, comme l'amour. Il s'en va comme ces papas qui sont comme les cigarettes, quelques taffes et après on ne les revoit jamais plus.
C’est curieux comme l’homme est le seul être de la création à parler tout le temps de lui. Il ne lui suffit pas d’exister, comme n’importe quel animal. Peut-être que ce qui nous rend un peu cinglés, c’est le fait d’essayer de toujours tout expliquer.
(Livre de Poche, p, 17)
On pourrait faire n'importe quoi, tous les deux. En attendant, on reste chacun dans notre truc : elle à tenir la main des mémés et des enfants leucémiques, comme si elle était leur petit ange de la clinique, et moi à tirer sur des truands et à regarder de temps en temps un collègue se vider de son sang, sans savoir clairement pourquoi c'est moi qui survis et lui qui s'en va.
La mort est la seule chose qui n'a pas de solution.
Il y a ce chien enragé de la malchance qui m'a sauté à la gorge et qui ne me lâche plus.
Du fond de la maison, les types du gang lâchent les chiens. Des rottweilers, des diables noirs qui bavent et grognent férocement.
Ils se précipitent sur Jiménez, droit à la gorge. Je le vois se défendre en essayant de leur donner des baffes.