Je la rejoins d’un bond et la serre dans mes bras sans jamais cesser de danser. J’emprisonne entre mes muscles tendus cette fille qui se dévoile enfin. Je pose mes mains sur ses fesses et les fais remonter sous la couture de son short avant de la hisser contre moi. Elle enroule ses bras autour de ma nuque et reste à me scruter pendant que je nous balance d’un pied sur l’autre.
Quand elle laisse partir sa tête en arrière et que ses cheveux touchent presque le siège du canapé, je la serre plus fort. Pour ne pas la laisser tomber. Mon cœur se contracte de douleur, percuté par une révélation.
Je comprends soudain que j’ai envie de l’aimer mais que je ne sais pas comment y arriver.
Je suppose que les gens brisés ont ce truc en eux qui trouve écho dans les fêlures des autres. Une sorte de langage universel qui n'a de résonance que dans les blessures communes.
La vérité c'est que, debout face à ma table de jeux, je peux mettre ma vie entre parenthèses. Je ne suis plus que le prolongement de ce bois chaud et brillant. Ma colère n'a plus de raison d'être en cet instant. Je suis seulement la main qui distribue les cartes, en total contrôle. Ici, personne ne me dicte la partie.