Felipe :
- Mon père m'a expliqué le fonctionnement du jeu d'échecs. On place les pions en premier, sur cette ligne... Ensuite, sur celle-ci, se trouvent le roi et la reine...
Mafalda :
- Non, ça doit être le contraire : d'abord le roi et la reine, et ensuite les pions.
- Non, mon père m'a dit que ce sont d'abord les pions !
- Ton père est socialiste, c'est ça ? Il est socialiste, hein ? Bien sûr ! Il est socialiste, hein , dis-moi ?
Mafalda :
- Qu'est-ce que ce morceau de journal, Manolito ?
- La cote du marché des valeurs
- Des valeurs morales ? Spirituelles ? Artistiques ? Humaines ?
- Non, non, de celles qui sont utiles !
Manolito :
- Je me demande si , à sa naissance, ton petit frère devra passer ses premiers mois couché
Mafalda :
- C'est sûr. Personne ne possède un caractère assez fort pour affronter, debout, l'idée de devoir vivre dans ce monde.
Mafalda, après avoir passé en revue les travaux ménagers en cours de sa mère :
- Maman, qu'aimerais-tu faire si tu vivais ?
Si vous pensez que je pense ce que vous pensez que je pense, vous vous trompez lourdement.
- Tu en fais une tête ! Qu'est-ce que tu as ?
- J'ai un problème !
- UN problème ? Il est impossible que tu sois aussi anachronique, Miguelito ! De nos jours, les gens ont des milliers de problèmes, et si tu veux arriver à quelque chose dans la vie, il faudrait que tu aies, au minimum, cinq ou six problèmes.
Mais avoir un seul et unique problème, ça fait mesquin, c'est dérisoire !
Le père de Mafalda, se regardant dans la glace :
- Je ne suis pas encore un jeune de quarante ans ! Je ressemble eencore à un vieux de 39 ans.
C'est bizarre, tu fermes les yeux et le monde disparaît.
Ne remets pas à demain l'effort de confier à un autre ce que tu as à faire aujourd'hui.
Le calendrier, c'est la bureaucratie du temps !