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Critique de paroles


Pippo Pugliese, petit-fils d'immigrés italiens, vit dans le nord de la France où il a repris l'entreprise de maçonnerie familiale et l'a développée en devenant architecte.
Du passé du grand-père italien, il n'a conservé que la truelle et la légende du trésor laissé là-bas dans le Cilento natal, une région très pauvre au sud de l'Italie. Pressé par ses parents, et surtout pour sa mère malade, il décide de retourner sur les traces du passé...

Michel Quint, fidèle à lui-même et à son amour de l'Histoire, nous entraîne cette fois-ci sous le règne de Mussolini. le Duce ne rêve que de romanité et ne supporte pas les vestiges d'un passé qui serait autre que romain. L'Italie ne pouvait avoir été colonisée par d'autres nations, l'immigration et le mélange des populations ne pouvaient exister. Bien sûr, ce que raconte ici Michel Quint est en pleine résonance avec les faits marquants de l'actualité d'aujourd'hui sur les migrants. le refus de l'autre a toujours existé et les migrants de tout temps ont servi de main-d'oeuvre à bon marché. C'est un roman qui évoque aussi le totalitarisme et la résistance. C'est un roman aussi qui met en valeur deux archéologues oubliés qui ont combattu à leur manière le despotisme du Duce.

C'est une révolte que je comprends et je partage. Mais là où je ne rejoins pas l'auteur c'est dans la façon brouillonne de nous en faire part. Je n'ai pas aimé le style haché et les phrases mal construites de ce roman, qui paradoxalement se juxtaposent à des masses de références sur l'Antiquité grecque ou romaine. Michel Quint, professeur de lettres classiques, maîtrise parfaitement la langue française. Pourquoi alors avoir choisi ce style décousu, qui donne plus envie de déposer le livre que d'en découvrir la suite ? Et que dire de cette bluette entre Gina et Pippo ! Et cette fin !

Alors quoi ! Alors Michel Quint n'était pas au mieux de sa forme et c'est bien dommage. Et pourtant, je veux bien tout lui pardonner car il fait partie de mes auteurs préférés. Les recherches pour poser ses romans sont toujours des plus intéressantes et il dénonce toujours la guerre, la haine, la bêtise... Il y a du bon dans ce roman, comme le parallèle historique entre présent et passé ou comme la référence au livre de Carlo Levi « le Christ s'est arrêté à Eboli » mais il est enseveli sous des couches de verbiages mal étayées et c'est moi qui ai dû faire un travail d'archéologie pour aller à la rencontre de cette histoire.

Je remercie Babelio et les éditions Phébus pour l'envoi de ce roman que j'aurais aimé aimer passionnément.

Lien : http://mespetitesboites.net
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