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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pluie des ombres est un roman noir d'un costaricain. Une atmosphère mafieuse et de corruption aux allures exotiques… Un pays qui fait rêver les Européens et les pays voisins…Une intrigue qui démarre lentement propre à cette région mais qui se termine en coup de théâtre. Roman qui m'a fait voyager, un héros que j'aurais plaisir à retrouver mais un traducteur bien fatigué par moments.
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Bienvenue au Costa Rica. L'action pourrait presque se passer en France, si, si, je vous assure, certaines tirades ne seraient pas déplacées dans la bouche d'un français. Prendez l'exemple suivant :
Peu importe d'où ils viennent : qu'ils soient Nicas, Dominicains ou même Suédois, pourquoi pas ? S'ils viennent pour travailler très bien. Mais le gouvernement ne contrôle pas assez, et de nombreux délinquants et criminels rentrent chez nous. Et qui est-ce qui va séparer les bons des mauvais, après ?
Oui, mon bon monsieur, oui, ma bonne dame, tout cela, c'est la faute du gouvernement. Il faut faire quelque chose, il faut empêcher ces Nicas (diminutifs de nicaraguayens) de prendre le travail des Ticos (diminutif de costaricains) et en plus, d'apporter la délinquance qui n'existe pas du tout, mais alors là pas du tout, dans le sein des costaricains. Non, sans étrangers, tout est vraiment calme et paisible. La réponse de Don Chepe est limpide :
– Et qui es-tu, toi, pour laisser mourir un homme juste en face de chez toi ?
Tout a commencé par un meurtre, atroce, horrible, mais presque tout le monde s'en moque : c'était un Nica, et on a trouvé des sachets de drogue près de lui. Simple et sans bavure, et tant pis pour les tortures : on ne se fatiguera pas à chercher le coupable. le seul que cela préoccupe, en plus de la famille de la victime, c'est Don Chepe. Lui sait très bien qu'Antonio n'est pas un trafiquant de drogue. Il sait les efforts que sa mère a fait pour lui, pour sa soeur, il a vu le jeune homme au travail : non, Antonio ne trempait pas dans la drogue.
Un second coup est porté, l'un des cousins d'Antonio est à son tour agressé, laissé pour mort : il survit, défiguré. Qui peut en vouloir à ce jeune homme qui a eu le seul tort de venir à l'enterrement de son cousin, passant la frontière sans papiers ? Oui, il n'a rien à voir avec l'affaire, si ce n'est qu'il était présent à l'enterrement, qu'il a été vu, et que son agression est comme un message : ne pas aller plus loin dans les investigations.
Seulement, Don Chepe, ex-guérillero ne peut pas. Il ne peut pas laisser les choses en l'était, il ne peut pas dire à la mère de Tonio qu'il a laissé faire, qu'il n'a pas tout mis en oeuvre pour que l'assassin de son fils ne paie pour ce qu'il a fait. Alors oui, il enquête, il découvre que Tonio n'est pas le premier à payer de sa vie le fait d'avoir été du même côté que Don Chepe, c'est à dire du côté de ceux qui ne laissent pas faire, de ceux qui ne baissent pas les bras ou qui ne détournent pas le regard quand ils découvrent quelque chose de pas joli-joli.
Le Costa-Rica est un magnifique pays, un lieu calme, la Suisse de l'Amérique du Sud, un lieu touristique, où il fait bon se reposer sans rien risquer, un lieu où l'écologie peut se concilier facilement avec le tourisme. Un lieu où l'on peut monter de jolies escroqueries, sans se préoccuper des habitants, qui vont devoir faire avec, ou plutôt sans.
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Un polar très classique dans sa construction qui permet d'en savoir plus sur la société Costaricaine et ses enjeux d'immigration des populations limitrophes. Je ne pensais pas que c'était un si gros problème, et qu'il y avait tant de violence.
Pour le reste, l'histoire est plutôt classique, plutôt orientée action que polar. Je l'ai lu sans difficulté mais il ne restera pas dans mes meilleurs policiers.
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J'ai découvert Daniel Quiros avec 'Eté rouge' en avril 2019, et j'avais beaucoup apprécié le ton de ce roman.

Afin de pouvoir cocher le Costa Rica dans le challenge Globe trotter entamé début 2020, je me devais de trouver un autre roman de ce pays, et j'ai choisi le même auteur.

J'ai retrouvé avec un grand plaisir le héros de Eté Rouge, Don Chepe, ex-révolutionnaire sandiniste au Nicaragua, revenu dans son pays natal où il a travaillé comme enquêteur à la Compagnie nationale d'assurances avant de quitter la capitale pour vivre, loin de tout, dans un petit village de pêcheurs, Paraiso, à quelques kilomètres de piste de Tamarindo, la bourgade la plus proche.

Il a noué une amitié avec Gato, le policier du village et c'est en sa compagnie qu'il va mener une enquête sombre et touffue sur l'assassinat d'un jeune homme, fils d'une de ses connaissances.

On ira parcourir avec lui les hauts lieux de l'économie locale : les orangeraies, les complexes touristiques en construction, visant la clientèle de riches américains en leur proposant des résidences pieds-ddans-l'eau de grand luxe, à l'abri de toute intrusion locale.
Fâchant des gros bras ayant la gâchette et la machette faciles, à la recherche d'un gaucher bien difficile à débusquer, et tombant par hasard sur les preuves d'une corruption à grande échelle, nos deux amis risqueront leur vie pour découvrir la vérité, tout en y laissant quelques plumes et bouts de chair.

Un roman bien plus noir que le précédent qui montre que tout n'est pas si rose dans le pays qui se veut un des pionniers du tourisme éco-responsable ... 

Un auteur dont je vais continuer à rechercher les productions.
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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C'est ça, mon travail, Carlos : me mettre dans les embrouilles.

Après la déferlante scandinave, il semble bien que c'est désormais au tour de l'Amérique du Sud d'envahir notre rayon polars.
Le Chili nous a déjà donné deux coups de coeur avec Ramón Díaz-Eterovic et Boris Quercia.
Coup de coeur (ou coup de poing, plutôt !) également au Brésil avec Edyr Augusto.
Nous sommes même allés en Argentine avec Ernesto Mallo.
Mais on n'aurait pas imaginé faire un tour au Costa-Rica, du moins pas en classe polar.
Suivez le guide, il s'appelle Daniel Quirós.
Quirós est un costaricien, un Tico, qui enseigne l'espagnol aux États-Unis.
Poursuivons encore un peu la leçon de géographie parce que cette Pluie des ombres est sans doute le polar-découverte le plus réussi qu'on ait lu récemment. le mélange entre intrigue, personnages et 'visite géo-culturelle' est habilement dosé et le guide touristique ne se fait jamais pesant, sans doute grâce aux personnages qui occupent le premier plan.
Le dépaysement est total et Daniel Quirós nous fait découvrir, sans en avoir l'air, de nombreuses facettes de son pays natal : spéculation immobilière, passé révolutionnaire, culture fruitière (oranges, ...), blanchiment d'argent et forte immigration des voisins Nicaraguayens, les Nicas.
Ce polar s'ouvre justement sur le cadavre de l'un de ces Nicas, retrouvé le ventre ouvert, bourré de came. Voilà qui sent la mise en scène destinée à permettre aux rares effectifs de la police de classer rapidement une affaire malheureuse de plus.

[...] Vous savez comment c'est. Ici, la mort d'un Nica n'émeut pas grand monde. Ils pensent que c'est lié à la drogue.

C'est sans compter sur Don Chepe, ancien guerillero, à demi supplétif, à demi électron libre : Don Chepe connaissait la famille de la victime et entend bien retrouver les coupables ...

[...] Soyez prudent aussi, don Chepe. N'allez pas vous mettre dans des embrouilles.
— C'est ça, mon travail, Carlos : me mettre dans les embrouilles. »

Son enquête nous baladera à travers toute la province (le Guanacaste, la péninsule du nord-ouest) et à travers diverses couches de la société costaricienne.
Daniel Quirós prend son temps pour peindre ses portraits : ceux de ses personnages, attachants, comme ceux de son pays, bien au-delà de la carte postale habituelle.

Pour celles et ceux qui aiment les oranges.
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