AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de TheWind


Je rejoins tous les avis des membres de Babelio à ce jour : ce roman graphique est une petite merveille.
Merveille pour les yeux, joyeuse mélodie pour les oreilles, et divine poésie pour le coeur.

J'ai d'abord eu un petit mouvement de recul en l'ouvrant ne m'attendant pas à des dessins exclusivement en noir et blanc.
Et pourtant...
Les crayonnés et les esquisses de Stefano Turconi sont d'une fluidité et d'une finesse incroyables ! On pourrait croire à des ébauches mais tout est là : le mouvement, l'émotion, le calme et la tempête
Combien de fois mon regard fut happé par ces splendides frégates filant sur un océan vif et volontaire, dressant leurs mâts majestueux et leurs frêles voilures.
Plus besoin de couleurs pour créer l'émotion.Les traits à la mine de plomb, par un contraste saisissant, balayant les pages blanches, virevoltant en tout sens, s'insinuant fortement en certains endroits, suggérant à peine à d'autres, engendrent l'émotion.

Tout comme le texte, subtil et poétique...
Empruntant librement à William Wordsworth, à William Blake, à Shakespeare ou même encore à des passages de la Bible, les auteurs Radice et Turconi apportent à leur histoire lyrisme et profondeur.

C'est l'histoire d'Abel, qui a tout oublié de sa vie à la suite d'un naufrage au large du Siam. Il est recueilli par le navire de Sa Majesté. Bientôt il se lie d'amitié avec le premier officier devenu capitaine depuis que le commandant Stevenson s'est enfui emportant avec lui le trésor du navire. A terre, Abel fait la connaissance des filles de Stevenson et de Rebecca, la troublante tenancière d'un bordel de luxe. A leurs côtés, les souvenirs reviendront, entachés d'un mystère opaque et déroutant.

Et qu'en est-il du Port des Marins Perdus ? Ce dernier plane tout le long du roman comme une ombre menaçante, un autre mystère envoûtant, une brume épaisse à laquelle on ne peut résister...

Ah la la ! Ce roman graphique est sublime ! Oui ! Et j'ai surtout apprécié les passages lors desquels Abel voyageait. Les chants des marins, le vent dans les voiles, les caprices de la mer...
Et ces mots du commandant d'un navire de la compagnie des Indes, Nathan MC Leod, l'amant en titre de Rebecca, à propos de la mer :
«  Libre et infinie, cruelle et indifférente. Elle se suffit à elle-même et ne se préoccupe de rien.[...] Comment peut-on dire que l'on sait quelque chose de l'existence, si on ne l'a pas appris de la mer ? Il n'y a que sur la mer, qui ne connaît jamais la paix, que j'avais l'impression de trouver la paix. »
Commenter  J’apprécie          550



Ont apprécié cette critique (49)voir plus




{* *}